Les 1ers jeux de l’AES, tenus du 21 au 28 juin 2025 à Bamako, au Mali, se sont achevés avec des fortunes diverses pour les athlètes burkinabè. Retour sur les performances des athlètes dans les neuf disciplines auxquelles les Etalons ont pris part.
Le Burkina Faso a terminé 3e lors des 1ers Jeux de l’AES (JAES) qui se sont déroulés du 21 au 28 juin 2025 à Bamako, au Mali avec 55 médailles, soit 14 en or, 28 en argent et 13 médailles de bronze. Les Etalons ont compéti dans les 9 disciplines prévues à ces jeux, à savoir le football (U17), la lutte, le judo, le taekwondo, le Kung-fu wushu, le tir à l’arc, le bras de fer sportif, le karaté do et l’athlétisme. La révélation de ces jeux, côté burkinabè a été sans conteste la jeune athlète de 19 ans, Awa Zongo.
La native de Bobo-Dioulasso qui s’est alignée aux épreuves du 100 m, du saut en longueur et du 4X200 m mixte, en athlétisme, a crevé l’écran dans l’après-midi du 27 juin 2025, dernier jour des jeux, en remportant 3 médailles d’or. D’abord au 100 m dames, grâce à une accélération aux derniers 20m, elle n’a laissé aucune chance à la Nigérienne, Salimatou Halidou.

Son temps :11s40, un record personnel pulvérisé qui a semblé étonné la jeune dame. « Le pistolet ne fonctionnait pas, donc, il fallait être concentré pour ne pas faire un faux départ. J’ai été surprise par ma performance. je suis passé de 12s 10 à 11s40 », a relevé Awa Zongo, peu après la cérémonie de remise des médailles. Sa 2e médaille d’or des jeux a été obtenue au saut en longueur grâce à un bond de 5m51, devançant la malienne Koumba Sidibé, auteure d’un saut de 5m28. Awa Zongo a cloturé ses jeux en beauté avec une médaille d’or au relais mixte.
Les Sœurs Zongo, impériales en Athlétisme
Dernière relayeuse du Burkina Faso, elle franchi en solitaire la ligne d’arrivée, reléguant de plusieurs mètres, Malienne et Nigérienne. Sa sœur cadette, Zalissa Zongo, a aussi été performante dans la capitale malienne, malgré un petit pépin physique. L’athlète de 16 ans, alignée dans les mêmes épreuves que sa sœur ainée, Awa Zongo, a remporté deux médailles de bronze au 100 m (12s10) et au saut en longueur (4m,80), puis la médaille d’or au relais mixte.
Positionnée en 2e relayeuse, Zalissa a dynamité la course avant que sa sœur Awa ne termine le boulot. Au saut en longueur chez les hommes, le Burkina Faso a réussi à placé deux athlètes sur le podium. Lopez David Zella a remporté l’or avec un bond à 6m99 et Ibrahim Sawadogo l’argent (6m69). Au 100m hommes, Kader Ouédraogo, coiffé sur la ligne par le Malien Sékou Kassogué, se contente de la médaille d’argent. Aux 400m dames, Odette Badolo est médaillée d’argent et le bronze est revenu à Lopez David Zella au Javelot hommes.
Enfin, le relais 4X200 mixte burkinabè constitué de Awa Zongo, Zalissa Zongo, Kader Ouédraogo et de Ali Berthé a regagné le Burkina Faso avec une médaille d’or. L’athlétisme burkinabè n’a présenté aucun athlète aux 1500 m hommes et dames ainsi qu’au javelot dames. En somme, dans cette discipline le Burkina Faso arrive en 2e position, au classement général, avec 10 médailles, soit 4 en or, 3 en argent et 3 médailles de bronze. Il est devancé par le Mali qui a cumulé 12 médailles (4 en or, 4 en argent et 4 en bronze).
Au Karaté Do, les Etalons ont remporté 2 médailles d’or, 3 en argent et 1 en bronze soit un total de 6 médailles. Ils ont gagné la médaille d’or au combat par équipes, mais en individuelles, des quatre finales disputées, seul Daouda Kader Traoré, le capitaine, a réussi a engrangé la victoire. « La compétition était de haut niveau. C’était intense. Nous avons tenu par le mental, nos capacités physique et technique. Surtout, nos capacités mentales nous ont permis de relever le défis », a-t-il souligné.
Les lutteurs se sont accrochés…
Aux jeux de l’AES, le Kung-fu wushu a été la 1re discipline à rapporter des médailles au Burkina Faso. Elles étaient au nombre de 11 (3 or, 7 argents et 1 bronze) et Marvin Millogo (2 médailles d’or) et Vanessa Simporé (1 en or) ont été les plus performants. Au taekwondo (avec un cumul de 5 médailles), Moumouni Sanou chez les -63kg et Mariam Doumbia (-49kg) sont les médaillés d’or burkinabè. Djélika Bélé (-44kg), Madina Conseiga (-55kg dames) ainsi que Roch Kaboré (-55 kg hommes), battus en demi-finale, se sont contentés de médailles de bronze. « L’objectif est atteint puisque les 5 combattants étaient à leur baptême du feu. C’est satisfaisant. Le niveau est bon », a résumé, le sélectionneur national Me Tiandama Couldiati
En lutte traditionnelle, les combattants burkinabè, comme il fallait s’y attendre, ont eu for à faire face aux Maliens et surtout aux redoutables Nigériens. Cependant, les garçons du coach Blaise Débé, s’en sortent avec 1 médaille d’or, 4 médailles d’argent et 1 de bronze. En détail, ils ont été 2e au classement par équipes (avec 30 points) juste derrière le Niger (46 points) et devant le Mali (13 points). La seule médaille d’or a été obtenu en individuel par Sibiri Ki chez les 66kg qui a réussi l’exploit d’envoyer à terre un Nigérien, l’une des rares défaites, des lutteurs venus de Niamey.
Le champion national Kevin Mossé, chez les 86 kg, après son faux pas lors de son premier combat, s’est bien rattrapé lors du second en battant le champion du Niger, Abba Ibrahim, mais doit se contenter de la médaille d’argent. Les autres médailles d’argent sont Karim Bazongo (-120kg) et Drissa Zon (120kg), à la grande satisfaction de leur entraineur. « L’objectif était la médaille d’or par équipe. Mais nous l’avons ratée de justesse. En sport, les problèmes de concentration ne pardonnent. Nous avons perdu des combats sur juste des détails. Mais chacun a donné le meilleur de lui-même », a déclaré Blaise Débé. Quid du Judo à ces jeux de l’AES ? Les judokas burkinabè se sont limités à juste deux médailles de bronze : 1 avec Akim Diallo (-66kg) et l’autre avec Khaled Konaté chez les -81kg.
Le tir à l’arc et le bras de fer, en apprentissage
En football, les Etalons cadets, présents à Bamako, n’ont été que l’ombre d’eux même avec deux défaites, d’abord sur la plus petite des marques face au Niger puis une raclée reçue (2-5) contre le Mali.
Deux jeunes disciplines burkinabè ont concouru aux 1ers jeux de l’AES : le tir à l’arc et le bras de fer sportif. Dans l’exercice d’adresse, au tir, la compétition a été largement dominée par le Niger plus aguerris et ayant des arcs plus professionnels que ses concurrents burkinabè et maliens. Mais les Etalons ont pu s’en sortir avec 4 médailles, c’est-à-dire 3 en argent et 1 bronze. En individuel dames, ils ont réussi à placer deux sur le podium avec Wend Yam Kiéma (2e ) et Guémilatou Nikiéma (3e ).
En équipes, les hommes sont médaillés d’argent, de même qu’en mixte avec le duo Wend Yam Kiéma et Ismaël Sango. Enfin, au bras de fer sportif, les Etalons ont fourni de gros efforts pour exister face à des Maliens plus expérimentés qui, au finish ont presque tout raflé. Néanmoins, le Burkina Faso a pu glaner 10 médailles (2 en or et 8 en argent) grâce à la performance de Steeve Elvis Sawadogo double médaillé d’or (du bras gauche et du bars droit) chez les -60kg. « Je suis très content et fier des jeunes.
Ce sont des juniors qui ont pu surmonter les difficultés et ont montré qu’ils sont unis et soudés. Ils ont récolté le fruit de leur travail. C’est la première fois qu’ils sortent du Burkina Faso », s’est félicité le coach de l’équipe de bras de fer, Yacouba Sawadogo. Il a souligné que le bras de fer est embryonnaire au Burkina Faso, contrairement au Mali qui a une vingtaine d’années d’expérience dans cette discipline. « C’est un bon pas. Nous avons beaucoup appris avec les Maliens et les Nigériens », a-t-il précisé.
Les 1rs JAES se sont achevés ce 28 juin à Bamako, au Mali, avec une victoire du Mali, au classement général par pays, qui totalise 59 médailles (27 en or, 21 en argent et 11 en bronze) et suivi du Niger avec 48 médailles (20 en or, 10 en argent et 18 en bronze). La décision a été prise au cours de la cérémonie de clôture, de confier l’organisation de la IIe édition au Burkina Faso.
Sié Simplice de retour de Bamako
Propos d’après jeux
Le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, Roland Somda : « il n’y a pas eu de perdants »
« La cérémonie de clôture des jeux de l’AES voulu par nos trois leaders a été une excellente réussite. Nous avons vécu une cérémonie de clôture très riche en couleurs et il y a des motifs de satisfaction. Je voudrais exprimer notre gratitude à nos trois leaders qui ont eu la commune vision d’instruire l’organisation de ces jeux. Je voudrais saluer le Mali qui a accepté abriter cette première édition. Nous avons été bien accueillis et mis dans les conditions pour que nous puissions compétir fraternellement. Il n’y a pas eu de perdants. Chaque pays a eu des médailles et c’est cela qui compte. L’objectif était de réunir les filles et fils d’un même espace pour rivaliser d’audace et de talent. Je crois que c’est ce qui s’est exprimé tout au long de cette première édition. Pour une première édition, la Mali a placé la barre très haut, mais impossible n’est pas Burkinabè. Nous repartons avec confiance et engagement en donnant l’assurance de réussir la IIe édition l’an prochain ».
Iron Biby, ambassadeur des 1ers jeux de l’AES : « nous servons de modèle… »
« Nous les ambassadeurs, nous sommes venus encourager les jeunes. Je suis très content, parce que c’est un honneur pour moi d’être ambassadeur des jeux de l’AES. Tout d’abord, je veux remercier nos trois chefs d’Etat qui ont instauré ces jeux. Le sport nous réunit. Et cela va unir davantage ces trois pays, parce que nous avons la même vision. Le fait de faire bouger la jeunesse, de leur donner de la compétition, cela va créer de nombreux champions. Nous avons eu la chance d’avoir trois ambassadeurs. Ils sont là pour motiver la jeunesse. Nous servons de modèles et c’est de notre devoir d’être présents pour former ces futurs champions ».
Le secrétaire technique chargé de la relève, Abdallah Golo : « il y a de l’espoir »
« Nous avons suivi de bout en bout les jeux de l’AES. Nous remercions d’abord les plus hautes autorités parce que ce n’était pas gagné au départ. Il fallait vivre l’historique de ces jeux pour se rendre compte que nous venons de très loin. En ce qui concerne les prestations des athlètes, à parts les compétitions comme la lutte, je dirais que la relève a été fait. Nous avons vu l’expression de talent. Il y avait de la matière, il y a de l’espoir. En fraternisant avec les athlètes de cet espace, nous allons y construire le sport pour que nous soyons encore plus compétitifs, plus forts à l’échelle internationale ».
Chef de délégation burkinabè, Boniface Dianda : « c’est l’AES qui gagne »
« Je suis très content de ces résultats. Félicitations à tout le monde. L’objectif n’est pas le classement, mais cette cohésion, cette fraternité, ce brassage entre les peuples. C’est cela le plus important. Il n’y a pas de perdants, c’est l’AES qui gagne. Je suis très content de ces jeux. Félicitations aux Maliens qui sont premiers, félicitations aux Nigériens qui sont 2e et félicitations aux Burkinabè qui terminent 3e. Pour les 2es jeux, il faut s’attendre à quelque chose de plus grandiose. Juste dire que nous allons relever les insuffisances des jeux organisés au Mali pour que l’organisation soit meilleure que cette Ire édition ».
Le directeur technique national de la fédération burkinabè d’athlétisme, Missiri Sawadogo : « le Burkina s’est présenté avec des juniors et des cadets »
« Au départ, nous avons demandé à ce que les pays viennent avec des juniors et des cadets. Mais, ils n’ont pas adhéré à l’idée. Mais, le Burkina s’est présenté avec des juniors et des cadets, c’est-à-dire la relève. Il s’est agi de permettre à nos athlètes de se frotter aux séniors. La tranche d’âge est de 16 à 19 ans. Nous sommes venus, j’ai vu ce qu’ils valent et nous allons les préparer pour les championnats d’Afrique U18 et U20 en juillet prochain. Mon objectif est atteint. Les résultats sont à la hauteur de mes attentes ».
Propos recueillis par S.S.H
