Le football burkinabè est de nouveau secoué par un épisode pour le moins invraisemblable. Le week-end dernier, les spectateurs des rencontres de la Ligue 3 B ont assisté à des démonstrations de force surréalistes : KACIS a étrillé Zénith 44-1, pendant que l’AESK pulvérisait CFFAO sur le score de 44-2. En tout, ce sont 91 buts qui ont été inscrits lors des deux rencontres.
Les spectateurs de deux rencontres du championnat Ligue 3 B, le week-end dernier, ont été bien servis avec 91 buts inscrits uniquement lors de ces matchs. Il s’agit de KACIS, victorieux de Zénith 44-1 et de l’AESK aussi large vainqueur 44-2 de son opposition face à CFFAO.
Même si ces rencontres pourraient faire penser à des arrangements (pour gagner en points et au goal-average), ce qui est antisportif, il est à déplorer que les acteurs n’aient pas mis la manière. Parce que ces scores se traduisent par un but marqué chaque deux minutes durant tout le match, soit 45 buts et 90 mn de jeu. Même dans les matchs les plus déséquilibrés au monde, il est difficile d’imaginer de tels records. Il n’est pas évident que même l’Argentine, champion du monde en titre puisse disposer des Etalons U17 par un résultat aussi élevé. Aussi, que le PSG, récent vainqueur de la Ligue des champions européen, puisse triompher de l’EFO par un tel score sans appel.

Ces scores astronomiques font donc planer une ombre sur l’intégrité du championnat au point que de nombreux observateurs pointent du doigt une violation des valeurs du sport et peu de considération envers les spectateurs. Ces résultats qui rentrent déjà dans l’histoire du football burkinabè pourraient même aspirer à figurer dans les records Guinness. A titre de comparaison, le record du plus grand nombre de buts inscrits dans un match est de 149-0, un score réalisé en 2002 par l’AS Adema contre le SO de l’Emyrne à Madagascar, mais qui n’a jamais été homologué par la FIFA à cause des circonstances contestataires de la rencontre. Le record officiel FIFA, lui, reste le 31-0 de l’Australie face aux Samoa américaines, le 11 avril 2001, en éliminatoire de la coupe du monde 2002.
Mais faut-il vraiment rire cette situation de la D3 ? Car derrière la démesure de ces résultats se cache une préoccupation bien plus sérieuse en lien l’érosion de l’intégrité dans le Faso foot. En effet, de la D3 aux compétitions féminines, en passant même par la Ligue 1, les suspicions de manipulation de matchs s’accumulent. Les autorités sportives du Burkina Faso doivent se pencher sérieusement sur la question.
Yves OUEDRAOGO
