Stéphanie Sow a une bonne adaptation aux phases offensives et défensives de son équipe.  

En équipe nationale comme en club, elle tient toujours son rôle avec efficacité. Latérale réputée très teigneuse, Dielawalea Stéphanie Sow, a été un maillon clé de la forteresse de l’Union sportive des forces armées (USFA) cette année. Une tâche qu’elle concilie de manière satisfaisante avec ses obligations de sous-officier des Forces armées nationales.

Pour l’ultime match de la saison qui a consacré l’USFA championne du Burkina ce dimanche 29 juin, Stéphanie Sow a livré comme à son habitude une copie à la hauteur de son talent. Même si elle n’a pas inscrit de but cette fois-ci comme elle le fait parfois, la latérale droite a contribué grandement à tenir les attaquantes de ASSU-AJAX à laise, permettant aux Colombes de s’imposer en gardant leur cage inviolée et de finir la saison comme meilleure défense avec seulement six buts pris sur 26 matchs. Très athlétique, Sow coche pratiquement toutes les cases d’un arrière moderne. 

Ses 1,65m et ses 55 kg sont pour elle des atouts. Solide dans les duels, 1 contre 1, la jeune Colombe se distingue par la quantité et surtout la qualité de ses courses à haute intensité réalisées la plupart du temps sur 90 minutes. La qualité des centres qui s’ensuivent, que ce soit en mouvement ou après drible fait de son flanc le plus redouté par les équipes adverses. Sa capacité à couvrir rapidement les espaces laissés dans son dos, sa polyvalence et son aisance à communiquer avec les centraux et les milieux finissent d’en faire une arme redoutable.

Des aptitudes cultivées depuis le club Gazelles FC où elle a entamé sa carrière en 2013, d’abord comme ailière. « Avant cela, nous jouions ensemble, fillettes comme garçonnets, aux mêmes jeux. C’est par la suite que j’ai éprouvé beaucoup de plaisir au football et j’y suis restée. Sinon, il n’y a pas eu de professionnel du foot en famille qui m’aurait transmis l’amour du ballon rond mais, j’ai toujours eu le soutien de mes parents à condition que les résultats scolaires n’en pâtissent pas », raconte-elle.

Depuis son arrivée à l’USFA en 2017, la native de Karpala n’a cessé de surprendre plus d’un sur sa capacité à progresser. « Chaque année, nous la retrouvons à un meilleur niveau. Sur le terrain, elle est très agressive car elle a cette envie de toujours gagner et elle pousse ses camarades à être dans la même dynamique », témoigne la capitaine de l’équipe militaire Zoéyandé Sawadogo.

Six fois championne du Burkina avec l’USFA, quatre fois vainqueur de la coupe du Faso et trois fois victorieuse de la super coupe, Stéphanie sait aussi dépanner quand il le faut. Un dépassement de fonction bien apprécié par son entraineur Omar Paré. « Elle est capable de jouer comme milieu excentrée droite mais aussi sur toute la ligne défensive. Quand ça chauffe sur moi, c’est elle qui, par moment, monte pour débloquer la situation en marquant des buts », explique le technicien. Elle compte à ce propos, quatre buts cette année.

Plusieurs sélections

 

Sow (1re abaissée gauche vers droite) et ses camarades Etalons dames sont toujours en course pour se qualifier à leur 2e CAN.

La constance dont elle fait preuve, lui a valu une place en sélection nationale et ce, depuis les U20 à partir de 2015. Et depuis lors, elle a été des grands rendez-vous des Etalons dames dont la première CAN en 2022. Elle était encore au charbon en février 2025 avec ses camarades pour la victoire sur les Hirondelles du Burundi dans une double confrontation comptant pour l’avant-dernier tour des qualificatifs de la CAN Maroc 2026.

Sous-officier dans les forces armées nationales qu’elle a intégré depuis huit ans maintenant, Stéphanie allie avec satisfaction ses deux obligations. « Le fait de pratiquer le football m’a beaucoup aidé sur le plan physique dans l’armée. Et comme la hiérarchie est au courant de ma situation, elle m’accorde le temps nécessaire pour continuer à jouer. Quand il y a le service, je m’acquitte de mes obligations et quand vient le moment pour le sport, j’y vais sans problème », assure-t-elle.

Vice-capitaine depuis quelques temps, Stéphanie est reconnue pour son don de rassembleuse et de leader. « Elle donne satisfaction dans ce qu’elle fait, que ce soit aux entrainements, aux matchs ou au service », confie le secrétaire général de l’USFA, le capitaine Issouf Zongo. La centrale Charlotte Millogo avec qui elle évolue dans le bastion défensif, reconnait également en elle des qualités humaines appréciables.  « Elle a les qualités qu’il faut pour le poste.

Avec ou sans ballon, elle se bat pour apporter un plus à l’équipe. Sur ou en dehors du terrain, c’est une petite sœur qui n’hésite pas à prendre des conseils pour s’améliorer », indique-elle. A 29 ans, Stéphanie Sow nourrit l’espoir de vivre une autre expérience à travers un contrat professionnel. Et c’est tout le bien que lui souhaite son père Innocent Sow. « Je considère que les hommes comme les femmes peuvent vivre leur passion du football sans préjugés aujourd’hui et comme c’est sa volonté, ça ne me dérange pas. Depuis qu’elle a commencé, elle s’en sort bien et je l’encourage à persévérer », dit-il.

Voro KORAHIRE

Légendes

  1.  Stéphanie Sow a une bonne adaptation aux phases offensives et défensives de son équipe.  
  2. « J’ai dû dépanner une fois comme latérale et je n’ai plus quitté le poste ».
  3. Sow (1re abaissée gauche vers droite) et ses camarades Etalons dames sont toujours en course pour se qualifier à leur 2e CAN.

 

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