La Fédération aquatics Burkina, autre-fois Fédération burkinabè de natation, est pilotée depuis le 2 novembre 2024 par Ousmane Tiendrébéogo. Dans cette interview, il nous donne sa politique de développement de la discipline, ses motivations et les défis auxquels son bureau entend relever.
D’où vient votre attachement pour la natation ?
J’ai embrassé la natation depuis ma tendre enfance. Après quelques années de pratique, je me suis reconverti à la formation. J’ai donné des cours à des milliers de pratiquants. Beaucoup d’entre eux sont devenus des élites de nos jours.

De la Fédération de natation à aquatics Burkina. Pourquoi ce changement de dénomination ?
Aquatics ou sports nautiques englobe toutes les activités qui se déroulent dans l’eau, qu’il s’agisse de natation, de plongeon, de water-polo, de natation synchronisée, de nage en eau libre, etc. En d’autres termes, c’est tout ce qui a trait à l’eau, que ce soit dans une piscine, un lac, une rivière ou la mer. Il est vrai que nous ne pratiquons pas toutes ces activités pour le moment, mais nous avons voulu nous conformer à world aquatics en changeant la dénomination.
Comment se porte la natation au Burkina Faso ?
La natation se porte assez bien. Des clubs en passant par les districts, les ligues et même la Fédération, chacun essaie de donner le meilleur de lui-même et joue pleinement leur rôle.
Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre la tête de la fédération ?
La natation est une discipline que j’ai toujours aimée. Après la pratique et la formation il n’était pas question pour moi de m’éloigner de la discipline. Après des années de gestion, le président sortant se sentait fatigué. Et c’est dans l’objectif de la continuité que nous avons décidé de prendre les rênes de la fédération.
Quel héritage vous a légué votre prédécesseur ?
Mon prédécesseur nous a légué un riche héritage. Durant ses mandats, il a réussi à développer la natation en eau libre, en bassin, le water-polo pour ne citer que ceux-là. Nous devons travailler à consolider ses acquis tout en mettant l’accent sur la relève avec la pratique en milieu scolaire.
Quel est le bon profil d’un président de fédération ?
Un bon président doit être à l’écoute des pratiquants, des collaborateurs, des parents des athlètes et surtout avoir un bon sens de management participatif.
Quelles sont les difficultés majeures de la discipline au Burkina Faso ?
Les difficultés majeures sont celles
que rencontrent les fédérations dites mineures. Avec le manque de partenaires et de sponsoring, nous sommes obligés
de faire avec la subvention du ministère chargé des sports. Aussi, nous sommes confrontés à un problème d’infrastructures. Il est vrai que la piscine olympique d’un hôtel de la place répond aux normes internationales, mais nous souhaitons un bassin pareil pour la fédération.
Quelles sont vos priorités ?
Nous souhaitons avoir au moins deux compétitions chaque année sur le plan national. Au plan international, nous allons travailler à participer au moins à deux compétitions, sous régionales, africaines voire mondiales afin de permettre à nos nageurs d’aller se frotter aux plus forts. C’est en cela qu’ils vont acquérir de l’expérience. Enfin, nous allons mettre l’accent sur la relève et la formation des encadreurs.
Quelle est votre politique de la professionnalisation de la discipline ?
Notre politique de la professionnalisation de la discipline doit commencer par le changement de mentalité. Les parents des nageurs doivent comprendre que la natation nourrit son homme. On peut vivre de la natation comme d’autres disciplines. Il faudra aussi réinstaurer la natation dans les épreuves d’éducation physique et sportives au BEPC et au BAC. C’était le cas jusqu’en 2020 ou les candidats avaient le choix entre la natation et la gymnastique. C’est en cela que nous aurons beaucoup de pratiquants où naitront des élites qui iront défendre les couleurs du pays à des compétitions internationales.
Quelle place occupera la relève sous votre mandature ?
La relève occupera une place de choix sous notre mandature. Avec la formation des encadreurs de niveau 1 et 2, nous sommes confiants que la formation des petites catégories sera assurée.
Quelle est la place de la formation dans votre programme d’activités ?
La formation sera au cœur de notre mandat. Nous devons fournir une formation de qualité en management des clubs, des districts, des ligues et des associations. Nous devons sensibiliser les parents à la pratique de cette discipline, ses bienfaits surtout sur le plan sanitaire
Comment vous voyez l’avenir de la natation ?
La natation a un bel avenir. Les parents des nageurs ont commencé à comprendre que la discipline nourrit son homme. Avec la multitude de piscines privées en perspective et la dernière en date celle de l’hôtel Dima à Tintilou, le Burkina Faso peut prétendre organiser une compétition sous régionale. Pour ce faire, nous avons sollicité auprès de notre ministère de tutelle du matériel en l’occurrence un tableau électronique pour toutes les piscines en attendant celle promise par les plus hautes autorités du pays. Une piscine aux normes internationales qui pourra accueillir les championnats d’Afrique et de zone 2 que le Burkina Faso aimerait organiser d’ici 2028.
Sous quel signe placez-vous votre mandat ?
Notre mandat est placé sous le signe de la cohésion
Quel est votre programme pour les 4 ans ?
Notre programme est axé sur la vulgarisation de la discipline, la formation de tous les maillons de la chaine et la participation aux compétitions sous régionales, africaines, internationales, voire mondiales.
ITW réalisée par Ollo Aimé Césaire HIEN
