Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur a organisé, mardi 15 juillet 2025, à Ouagadougou, une rencontre de concertation des acteurs impliqués dans la lutte contre la traite et l’exploitation des enfants en situation de mobilité transfrontalière.
Le Burkina Faso a une longue tradition de migration à la fois interne et externe, notamment pour la frange jeune. Pays de départ, de transit mais également de destination de par sa position géographique, 2797 d’enfants en situation de mobilité ont été identifiés en 2020 et 3085 en 2021. La vulnérabilité des enfants et des jeunes s’est accrue du fait, non seulement du contexte sécuritaire, mais aussi des difficultés liées à la protection et à la traçabilité. Les enfants et les jeunes migrants doivent faire face très tôt à des défis pour leur protection et leur intégration. Ainsi, les Etats sont invités à faire preuve d’une réelle volonté politique pour mieux prendre en charge et protéger les droits des enfants au-delà des frontières. C’est dans ce cadre que le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur a tenu une rencontre de concertation des acteurs impliqués dans la lutte contre la traite et l’exploitation des enfants en situation de mobilité transfrontalière, le mardi 15 juillet 2025, à Ouagadougou. Au cours de la réunion, il a été question de présenter la situation des enfants en mobilité transfrontalière, de faire le bilan de la lutte contre l’exploitation et trafic des enfants en mobilité transfrontalière et de dégager des perspectives d’amélioration pour contrer cette pratique.
La cérémonie a été présidée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Hermann Yirigouin Toé. « Les enfants du Burkina Faso et ceux qui traversent les frontières sont confrontés à toutes sortes de risques en termes d’exploitation, d’abus et de trafic. Ici, nous avons réuni l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le domaine pour voir comment nous pouvons apprécier plus efficacement la problématique de leur traite et exploitation », a-t-il poursuivi.
Dégager des perspectives pour des actions concrètes
M. Toé a également confié qu’il s’agit d’activer tous les leviers au plan national et international afin de pouvoir dégager au sein des structures intervenant dans ce domaine, tous les mécanismes possibles pour mieux encadrer le phénomène et lutter contre le trafic et l’exploitation des enfants. Pour le SG du ministère en charge des affaires étrangères, au regard des faits, le gouvernement a pris à bras le corps la problématique en adoptant en 2023, le plan d’action national. Pour ce faire, les acteurs de mise en œuvre de ce plan devraient se concerter pour faire le bilan et dégager des perspectives en vue de faire des recommandations concrètes pour des actions efficaces.
Pour le directeur de la Migration et de la Réinsertion au ministère en charge des affaires étrangères, Claver Bationo, sur le terrain, son service a pour mission de faire le constat des cas et prendre des mesures idoines. A ce titre, il a confié qu’il faut faire la distinction dans un groupe intercepté et ceux qui ont moins de 18 ans et concernés par la mobilité transfrontalière et la tranche des adultes. Ainsi, M. Bationo a donné une illustration avec un groupe intercepté et confié au consulat général du Burkina à Ségou. D’après lui, après la différenciation et la mise en rapport avec les autorités maliennes, les concernés ont été référés vers le consulat général qui a fait en sorte que le retour de ces enfants vers leurs familles soit possible. Au sujet de la lutte, selon Claver Bationo, des travaux sont en train d’être menés à l’attention des ministres afin de les informer qu’il y a des actions à prendre, surtout vers le Mali et la Côte d’Ivoire. « De nombreux enfants y vont pour travailler dans des plantations ou dans des sites aurifères. Ce qui implique notre ministère pour une meilleure prise en charge de ces cas, car, en plus d’être exploités, d’autres sont portés disparus », a-t-il déploré.
Evariste YODA
Sophie. P. ZONGO
(Stagiaire)