Un pas de géant vers la souveraineté alimentaire

Au Burkina Faso, la terre n’est pas seulement une étendue d’humus. Elle représente aussi le creuset où se forge la résilience d’un peuple en lutte contre la faim et le terrorisme. Entre le bruit des armes et la symphonie des machines agricoles, le paysan burkinabè trace son sillon. Il s’obstine à espérer récolter la dignité et l’autosuffisance.

Pour accompagner le monde rural dans cette quête, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a posé, jeudi 22 mai 2025 à Bobo-Dioulasso, un jalon majeur dans cette croisade silencieuse. En effet, le gouvernement a doté le monde rural d’équipements et d’intrants d’une valeur de plus de 104 milliards F CFA. Des motoculteurs aux tracteurs, des tonnes d’engrais aux cages flottantes, c’est tout un arsenal agricole et halieutique qui vient d’être déployé pour la campagne 2025-2026.

Cette initiative est loin d’un simple geste de solidarité. C’est la matérialisation de la vision d’un Burkina Faso souverain, libéré de la dépendance alimentaire. La sécurité alimentaire canalisant les énergies de tout un peuple, chaque agriculteur devient ainsi un soldat de la paix et de la croissance, de l’abondance.

L’engagement du ministre d’Etat chargé du secteur agro-pastoral et halieutique, le commandant Ismaël Sombié, face au chef de l’Etat a retenti comme un serment : « utiliser judicieusement ces matériels et intrants, dans une dynamique de réalisation de votre vision d’un Burkina Faso souverain sur le plan alimentaire ». En clair, il s’agit d’œuvrer dans un esprit de transformation structurelle, à ce que chaque hectare labouré soit une victoire sur la précarité et un pas de plus vers la souveraineté alimentaire.

A travers l’Offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025, le Burkina Faso ne mise pas seulement sur la sueur des paysans. Il compte aussi sur la science et la mécanisation
pour moderniser et dynamiser son agriculture. Pour accompagner cette dynamique, le pays a lancé la construction d’usines dont la dernière est celle de la transformation de pommes de cajou à Péni. Avec 6,6 milliards F CFA d’investissement, l’infrastructure promet de transformer 5 000 tonnes de pommes de cajou par an.

Des raisons de croire à un avenir où la transformation des matières premières locales sera la clef de voûte d’une économie résiliente et inclusive. Et comme une politique de développement agro-pastoral et halieutique ne saurait prospérer sans la santé animale, la pose de la première pierre de l’usine de production de médicaments vétérinaires à Samendeni, d’un coût de 21 milliards F CFA, vient renforcer cette vision holistique. Cette infrastructure est appelée à garantir non seulement la disponibilité de médicaments de qualité, mais aussi à permettre d’économiser 10 milliards F CFA par an.

Avec 600 emplois créés et des capacités de production capables de répondre aux besoins nationaux et internationaux, cette unité signe l’acte de naissance d’une souveraineté sanitaire qui a longtemps manqué à la chaîne de production agro-pastorale et halieutique. Le triptyque modernisation agricole – transformation industrielle – santé animale, marque le chemin idéal pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Dans un pays où l’horizon de la productivité agricole est souvent assombri par les menaces sécuritaires, ces actes de développement tonnent comme un chant de résilience et d’espérance.

Ils témoignent de la volonté inébranlable de l’Etat burkinabè de bâtir un avenir où l’agriculture est un grand rempart contre la faim et un levier pour la paix. Les champs du pays bénéficient, aujourd’hui, d’un effort collectif et de la foi en un lendemain meilleur. Les surfaces emblavées n’attendent qu’une seule chose : la pluie de tous les espoirs et la sueur de la détermination pour que germe enfin l’autosuffisance alimentaire.

Par Assetou BADOH

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