POLLUTION PLASTIQUE : surfons sur la vague AES pour éradiquer le fléau : Bamako, Ouagadougou et Niamey comme Kigali, le rêve est permis.

 Le mot mutualiser qui signifie décider et agir ensemble en vue d’atteindre des objectifs communs pour le bien-être des populations, est en train de prendre tout son sens dans la ferveur AES. Front commun contre l’hydre terroriste, mise en circulation de passeport biométrique AES, lancement d’une chaîne d’information AES, création d’une Banque d’investissements AES, mise en place d’infrastructures pour renforcer la connectivité des territoires, réalisation de projets culturels, sportifs et éducatifs etc.

 

Ces annonces fortes faites par le colonel Assimi Goïta chef de l’Etat du Mali et Président de la Confédération AES, à l’occasion de la célébration de l’An I de la création de l’Alliance des États du Sahel, augurent sans nul doute un avenir radieux pour les peuples du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Cette ferveur AES nous offre une occasion inouïe pour se pencher sérieusement sur un fléau oublié : la pollution plastique. Les désormais frères triplets ont séparément voté en 2014 une loi interdisant l’usage des sachets plastiques non biodégradables sur leur territoire respectif. Le 1er janvier pour le Mali, le 20 Mai pour le Burkina Faso et le 05 Novembre pour le Niger. Dix ans après, le triste constat est identique dans les trois pays, l’ineffectivité de la loi.

Depuis des décennies en effet, les emballages en plastiques à usage unique sont entrés dans nos habitudes. Toute emplette effectuée quel que soit son volume et/ou sa nature, est emballé dans du plastique systématiquement rejeté dans la nature après usage. Les dégâts sur l’environnement sont importants et connus par tout le monde.

Les solutions de recyclage ont montré leur limite. Aux Conférences des parties (COP) sur le changement climatique et lors de la célébration d’une douzaine de Journées mondiales, le plastique rythme les débats. Sans compter celle qui lui est exclusivement consacrée le 03 juillet de chaque année. Les médias meublent régulièrement leur grille de programme par la thématique « plastique ». Les autorités demeurent impuissantes face à l’incivisme des citoyens et surtout face à la réticence des importateurs et industriels qui voient leur intérêt menacé.

Les cases sensibilisation, information et éducation ont suffisamment été cochées. Le seuil d’alerte étant atteint, il est temps qu’on coche la case action.

La déferlante vague AES peut et doit servir de tremplin pour amorcer la trouvaille d’une solution définitive au drame écologique ce, par le biais d’un plan innovant.

Réactiver en parti le plan anti-Covid

Sous-tendu par la frénésie et l’ardeur populaire, le plan anti-Covid peut être opportunément reconduits pour lutter contre « l’oublié désastre plastique ». Notre détermination qui a prévalu pour combattre le premier, contraste  étrangement avec notre immobilisme face au second qui, manifestement, ne nous émeut guère.

La démarche éco-citoyenne (amendable) s’articulera de la manière suivante :

Choix d’une date dans le premier trimestre de la nouvelle année scolaire pour le démarrage de l’opération antiplastique dont la réussite nécessitera la mise en œuvre  d’un vaste plan de communication tous azimuts. On fera usage de tous les supports adaptés : nom de la campagne, slogan, logo, lancement à la faveur d’un point de presse, spots vidéo, publireportages, débat à thème, banderoles, affiches, flyers, tous les plateaux télé de l’espace AES, réseaux sociaux, etc.

Ainsi, on suscitera une réflexion au niveau des trois pays, on fédérera toutes les énergies juvéniles AESiennes contre le fléau et provoquera un stimulus populaire.

La création des espaces barrières à l’emballage plastique 

L’espace scolaire AES

La principale mesure consistera à faire des écoles, de la maternelle à l’université (publiques et privées) le 02 janvier 2025, des espaces barrières au plastique qui sert de contenant au goûter des écoliers, au casse-croûte du corps enseignant, au charbon de bois pour l’ébullition du thé.

La toute première leçon après les congés de Noël portera sur la notion AES notamment à travers la vulgarisation d’une de ses composantes, relative à l’épineuse question de la salubrité publique. Les jeunes « AESiens » se verront inculquer le nouveau geste éco-citoyen (usage de sachets biodégradables). On leur expliquera le bien-fondé de la démarche civique et les multiples bénéfices qu’offre la valorisation des ordures débarrassées du plastique. Séduits, les parents pourront dupliquer l’initiative dans les cellules familiales.

La mesure qui vaudra pour l’administration scolaire, dégagera à coup sûr un créneau porteur. De milliers de jeunes en quête d’opportunité se lanceront dans la  production et la vente de sachets à base de tissus et d’autres matières écologiques.

L’espace hospitalier AES

Vecteurs de maladies, les déchets qui inondent nos centres de santé sont largement constitués de l’omniprésent plastique contenant des vomissures, des restes de nourritures et… des déjections humaines. Par sa faute, les fosses septiques s’obstruent rapidement rendant impraticables les toilettes.

Autant, le personnel soignant, les malades et leurs accompagnants ont été contraints de porter le masque anti-Covid sous peine de se voir refuser l’accès des centres de santé, autant toute personne porteuse d’objets emballés dans du plastique sera priée d’utiliser un autre contenant. Les pharmaciens céderont désormais leurs produits dans des sacs biodégradables.

Ces deux secteurs grand public, à l’instar d’autres services publics ou privés qui voudront se prêter à l’exercice, serviront d’espaces pilotes pour la réussite de la vaste opération antiplastique AES. Ils constitueront certes des îlots dans un océan submergé de plastiques, on aura tout de même déclenché le mouvement d’un mécanisme dont l’amplification se fera tout naturellement dans d’autres secteurs et nous permettra de relever le colossal défi de l’assainissement dans l’espace AES.

La tenue d’un forum

La rencontre visera les secrétaires généraux chargés à l’environnement et à l’assainissement de toutes les structures associatives AES (Mouvement, Plateforme, Collectifs, etc.,) majoritairement constitués de jeunes.

Au cours des échanges, on fera ressortir le caractère structurant du projet à travers ses énormes retombées positives au plan social, économique et sanitaire. Les participants seront invités à se servir dorénavant d’emballages biodégradables comme supports de communication parallèlement au classique tee-shirt et casquette.

Les structures en charge des questions de l’emploi (ANPE Mali, ANPE Burkina et ANPE Niger), autre groupe cible du forum saisiront une niche pourvoyeuse d’emplois que représentent la collecte et le recyclage des sacs vides de ciment pour la production d’emballages en papier et des plateaux d’alvéoles d’œufs. Ce contenant peut servir aussi à conditionner le charbon de bois, un secteur très vorace en plastique.

Une kyrielle de solutions de rechange au plastique 

L’ordure débarrassée du néfaste plastique, est valorisable. On peut la transformer en sources d’énergie (gaz et électricité) et en engrais pour les cultivateurs. A travers l’exploitation des matières de substitution au plastique qui existent à profusion dans nos pays, les industriels et opérateurs économiques rechignant à respecter la loi sous prétexte qu’ils n’auraient pas bénéficié de mesures d’accompagnement, trouveront des opportunités nouvelles.

Le coton

Le Mali et le Burkina Faso occupent régulièrement le podium africain dans la culture du coton dont on peut accroitre la production pour la circonstance et créer de milliers d’emplois. La troïka possède le plus gros cheptel de la sous-région. Le cuir qui en est issu bénéficiera sûrement d’une plus-value supplémentaire. L’oseille et le jute fournissent une fibre végétale qui représente une alternative très intéressante à l’emballage plastique. En Inde 1er producteur mondial, (Lien YouTube, Sacs en toile de jute : Les secrets d’une fibre) des millions de cultivateurs vivent de la culture du jute.

Une aubaine appelée bagasse

Le résidu rejeté après extraction du suc de la canne pour obtenir le sucre, nous offre une matière première hyper innovante et importante pour la production de granulés utilisés dans la fabrication de plusieurs types de contenants transformables en compost : sacs, sachets, bouteilles, bols, assiettes, barquettes pour aliments à emporter etc. Les embouteilleurs de l’espace AES trouveront dans cette matière une formidable réponse écologique. (Lien YouTube «Valorisation : de la bagasse à la bouteille »)

Exploitée au maximum dans nos pays, elle présagera à coup sûr de bonnes perspectives pour l’atteinte de la souveraineté sucrière.

Célébration conjointe de Journées Internationales

Le 08 Mars 2025 : Thème de la Journée internationale des droits des femmes dans l’espace AES « l’exploitation massive des emballages biodégradables peut favoriser la création d’emplois pour les femmes de l’AES. »

Le 18 Mars 2025 : Thème de la Journée internationale du recyclage « une cuisson propre avec du combustible vert produit à base d’ordures ménagères débarrassées du plastique… » . (Rwanda, transformation des déchets en combustibles [1 :14])

Le 25 avril 2025 : Journée internationale du paludisme. Sensibilisation sur l’impérieuse nécessité d’abandonner les sacs plastiques qui obstruent les canaux d’écoulement des eaux usées, cause de prolifération des moustiques vecteurs de transmission du paludisme.

Le 05 juin 2025 : Journée mondiale de l’environnement. « L’ordure sans le nuisible plastique représente de l’or dur gage de protection de l’environnement.

Le 07 juin 2025 : Journée mondiale pour la sécurité sanitaire des aliments. « Le transport des aliments chauds dans du plastique est cancérigène. »

Le 03 juillet 2025 : Journée mondiale zéro déchet plastique. Quelques mois plus tôt, les télévisions nationales (ORTM, ORTB et Télé Sahel) auront lancé un exaltant défi à la population AESienne afin de promouvoir l’initiative « Un AESien, un sac écologique » à l’image de l’initiative « Un malien, un masque » pour contenir la propagation du Covid. Il sera disposé sur les plateaux du JT de 20H00 un modèle de sac écologique rempli d’emplettes comme l’a fait l’ORTM avec le gel hydro alcoolique pendant les périodes critiques de la pandémie. En parallèle, elles déclencheront au moment opportun, le compte à rebours « jour J -…» jusqu’au 03 juillet.

A la faveur de la « Journée Zéro plastique », une émission spéciale synchronisée entre les trois télévisions fera l’état des lieux de la campagne. On en identifiera les forces et les faiblesses.

Un spot au contenu très pédagogique sera réalisé et diffusé avant chaque grand JT. On y verra lors d’une scène de vente, les trois présidents Goïta, Traoré et Tiani chacun, dans la peau d’un citoyen ordinaire, tendre un sac (ou sachet) biodégradable au vendeur de fruits pour le premier, de viandes pour le second, de pains pour le troisième en lieu et place du plastique.

Le 20 novembre 2025 : Célébration de la Journée mondiale de l’enfance avec SOS Villages d’enfants des trois pays. Ces cités en miniature érigées en espace « zéro déchet plastique » serviront de laboratoire pour l’initiative écologique. Le succès inspirera nos grandes villes.

Avec une dose de volonté politique et populaire, la réussite de la transition écologique est possible dans l’espace AES. Cette même volonté franche qui, étonnamment, nous (maliens) a amené à abandonner l’eau du robinet en sachet (10f l’unité) à cause de son mode de production fait-main insalubre au profit de l’eau (minérale ?) en sachet vendue de nos jours à 25f.

A la veille du 06 juillet 2025, l’accoutumance massive aux emballages écologiques représentera un formidable cadeau d’anniversaire à la Confédération des Etats du Sahel.

Tidiani Hassimi Soumbounou

Militant écologique

Tél : 62 64 05 23 – 76 44 37 98

 

 

 

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