59ème Assemblée annuelle de la BAD « Il est possible de créer un écosystème financier solide sur le continent », Armando Manuel

Selon Armando Manuel, PCA du Fonds souverain angolais, la BAD doit travailler avec les gouvernements pour accélérer les réformes.

Au cours de la 59e assemblée annuelle du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) qui s’est tenue du 27 au 31 mai à Nairobi au Kenya, le Président du conseil d’administration du Fonds souverain d’Angola (FSDEA) Armando Manuel, a partagé son point de vue sur les stratégies financières pour transformer l’avenir de l’Afrique et le développement durable.

 

Les fonds de richesse constituent une véritable source de financement du développement en Afrique. Lors de la 59e assemblée annuelle du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) qui s’est tenue du 27 au 31 mai à Nairobi au Kenya, le Président du Fonds souverain d’Angola (FSDEA) Armando Manuel a partagé au cours d’un panel l’expérience de l’Angola dans la création et l’utilisation de ces fonds pour réaliser la transformation économique et structurelle. Il a indiqué que depuis près de 10 ans, son pays a adopté une stratégie globale recherchant la croissance à long terme, principalement axée sur les titres, les revenus fixes et le capital-investissement.

« Nous avons également une présence active sur le continent où nous investissons dans secteurs tels que l’hôtellerie, l’exploitation minière, les TIC, et nous nous sommes fortement concentrés sur l’agriculture, en nous intéressant aux cultures de rente, aux protéines animales et végétales », a-t-il souligné. Prenant un exemple, il a trouvé absurde pour l’Afrique d’importer continuellement de la viande de volaille alors qu’il faut 35 jours pour engraisser un poulet, 20 jours pour incuber un œuf, quelques heures pour écraser le grain nécessaire à la fabrication d’un repas et trois mois pour produire le grain. « C’est faisable et nous pensons qu’en le faisant, nous pouvons réaliser des bénéfices, mais aussi fournir des emplois aux jeunes et soutenir la transformation économique dont le continent a tant besoin », a-t-il estimé.

La 59e assemblée annuelle du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) s’est tenu le 30 mai à Nairobi au Kenya.

Dans son intervention, il a fait savoir que l’Angola s’est également concentré sur les soins de santé, principalement sur la fabrication de médicaments génériques avec un grand appétit pour les actifs verts. « Nous développons actuellement un actif vert composé de 53 000 hectares, avec la possibilité de le porter à 200 000 hectares », a-t-il fait savoir.

Cependant, l’Angola n’investit pas seulement dans la chaîne de valeur forestière mais crée les conditions permettant d’exploiter facilement le marché au sol et de mobiliser les ressources des obligations vertes pour soutenir la transformation économique. Sa stratégie, comme il l’a si bien développé le PCA du FSDEA consiste à mobiliser des capitaux privés. « Nous pensons qu’en agissant de la sorte, nous tirons davantage parti de notre bilan. Par exemple, en Angola, lorsque nous investissons un dollar, nous nous attendons à en recevoir deux, trois ou quatre de l’extérieur », a-t-il confié.

Planifier correctement les projets

L’Angola a également été fort en matière d’infrastructures. « Nous avons été l’un des acteurs actifs en partenariat avec Africa 50 Acceleration en fournissant des ressources et nous faisons pression pour entrer dans les énergies renouvelables. C’est donc en grande partie notre vision », a-t-il mentionné.

A l’avenir, il a jugé important de s’associer aux banques de développement et à un certain nombre d’organisations multilatérales de développement, compte tenu de l’avantage comparatif que ces institutions ont en termes de connaissances, de l’avantage comparatif qu’elles ont en termes de pouvoir de convocation, de soutien aux gouvernements pour accélérer les réformes, pour créer un environnement commercial favorable dans lequel les ressources pourront être déployées en toute sécurité. « Nous nous attendons donc à ce que la BAD s’associe davantage à nous pour explorer par exemple le domaine de la préparation des projets », a-t-il souhaité.

Pour lui, il est important de planifier correctement, préparer les projets, prendre des risques puis déployer les ressources disponibles en termes de financement. « Nous voyons, par exemple, un certain nombre de fonds de pension sur le continent qui disposent d’une épargne massive. Mais l’idée est de savoir comment nous pouvons créer des instruments d’atténuation des risques, par exemple, des instruments d’atténuation des risques de change qui peuvent permettre d’obtenir ces ressources et de les déployer sur le continent », a-t-il déclaré.

Il a appelé les participants à examiner l’ensemble des instruments, des prêts, des garanties, des syndicats, des obligations de la diaspora et faire preuve d’innovation en pilotant ces instruments pour qu’ils correspondent aux attentes des investisseurs et au profil de risque et de rendement des investissements.

Exploiter le financement mixte et le financement d’impact oui, mais ne pas oublier le rôle des fonds fiduciaires. Tel a été le conseil donné par le panéliste aux participants. Il est convaincu qu’il est possible de créer un écosystème financier solide sur le continent. « La Banque africaine de développement peut jouer un rôle important en nous rassemblant, travaillant avec les gouvernements pour accélérer les réformes et en veillant à ce que nous disposions d’un environnement sûr pour déployer nos ressources », a-t-il conclu.

Synthèse de Nadège YAMEOGO

 

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