L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture organise, les 5 et 6 septembre 2019, à Ouagadougou, un atelier d’information et de plaidoyer sur le panier minimum de dépenses au Burkina Faso, en vue d’aider les ménages vulnérables.
Le Burkina Faso a intégré, depuis 2012, les plans de réponse et de soutien aux personnes vulnérables, dans son schéma de développement humanitaire, en adoptant des programmes de transferts monétaires (transferts de bons et de coupons). L’heure est, à présent, à la fixation des montants de ces transfèrements d’où, la tenue d’un atelier d’information et de plaidoyer sur le panier minimum de dépenses, sous la houlette de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les 5 et 6 septembre 2019, à Ouagadougou. A l’ouverture des travaux, le représentant de la FAO au Burkina Faso et des agences humanitaires, Dauda Sau, a, d’emblée, signifié que ce panier est un outil qui a été développé dans le secteur humanitaire pour répondre aux crises dans le monde. Pour le pays des Hommes intègres, secoué en ce moment par des crises sécuritaires occasionnant des déplacés internes, son efficacité n’est plus à démontrer pour couvrir les besoins des populations victimes. Il en veut pour preuve, la décision du gouvernement, au regard de la situation sécuritaire difficile, de renforcer l’assistance humanitaire en lien avec les transferts monétaires. Mais, à l’entendre, plusieurs études, notamment celle du Groupe de travail sur les transferts monétaires (GTTM) au Burkina Faso, indiquent clairement qu’il faut fixer des montants qui doivent passer nécessairement par la définition d’un panier minimum de dépenses.
Nécessité d’avoir une idée des dépenses
« Le lien entre les transferts monétaires et le panier minimum de dépenses réside dans le fait que les acteurs doivent harmoniser le processus d’assistance humanitaire aux couches vulnérables », a-t-il expliqué. A cet effet, pour chaque secteur (sécurité, alimentation, santé, etc.), il est important, selon lui, d’avoir une idée des dépenses pour mieux coordonner les activités. Le représentant de la FAO au Burkina Faso a, par ailleurs, traduit, à l’occasion, l’accompagnement de l’institution et de ses partenaires au processus de définition de cette « cagnotte » à travers une feuille de route qui devrait être élaborée lors de l’atelier. Pour le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles, Lamourdia Thiombiano, les transferts monétaires sont aujourd’hui la principale modalité d’assistance humanitaire via leur contribution aux actions de résilience et celles liées au développement, en général. Concernant le panier minimum de dépenses en cours de définition, M.
Thiombiano a laissé entendre, pour sa part, que c’est un instrument dont le but est d’harmoniser la réponse aux crises par estimation d’un montant de référence pour les besoins d’un ménage. Abondant dans le même sens que son prédécesseur de la FAO, il a, ainsi, soutenu que la fixation des montants des transferts demeure une préoccupation sur la table des différents acteurs. « A ce titre, et pour une meilleure coordination des interventions, l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux intervenant dans le renforcement de la résilience des populations vulnérables participent activement depuis plusieurs années au GTTM au Burkina Faso », a indiqué le secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture. Il a, en outre, salué l’initiative du GTTM qui vise à fédérer les efforts pour poursuivre l’œuvre déjà engagée par le Programme alimentaire mondial (PAM).
Son représentant, Télesphore Ouédraogo, a corroboré le fait que c’est une nécessité d’évaluer l’ensemble des besoins de base des ménages vulnérables et des personnes à risque afin de les prendre en compte dans la fixation des montants du panier minimum de dépenses. Au nombre de soixante-dix, les participants issus de structures étatiques et non étatiques, devraient, à partir des travaux de groupes, œuvrer, entre autres, à tracer les sillons dudit panier au Burkina Faso. Le pays des Hommes intègres est donc en route pour rejoindre des pays comme le Cameroun, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigéria, qui ont déjà mis en place les leurs.
Boukary BONKOUNGOU
Carine DARAMKOUM
(Stagiaire)