Mal en point depuis le retrait du Prince Agha Khan, la compagnie aérienne du pays des Hommes intègres est en passe de reprendre du tonus sous l’impulsion du gouvernement burkinabè qui, par le biais du ministère des Transports a élaboré un plan stratégique pour qu’elle continue de déployer ses ailes dans la sous-région et au-delà, cela sous les orientations du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. Revue de détail d’un programme qui va faire du transporteur aérien burkinabè, un géant du ciel africain.
Dès son avènement à la tête du ministère des Transports, Vincent T. Dabilgou a mis en œuvre une politique volontariste qui, dans ses grandes lignes, visait à redonner dynamisme et vigueur au secteur du transport burkinabè. C’est dans cette optique qu’un plan de relance de la compagnie de transport aérien Air Burkina a été élaboré pour lui faire quitter l’état difficile dans lequel il se trouvait après le retrait du groupe Agha Khan (en rappel, le richissime Prince ismaélite qui avait racheté Air Burkina a rétrocédé ses parts à l’Etat burkinabè). Une nouvelle « philosophie » politique et économique donc qui se met progressivement en place avec, entre autres, l’achat d’aéronefs pour redonner des ailes à Air Burkina.
Le ministre Dabilgou était ainsi à Varsovie du 10 au 16 novembre 2018 en compagnie du directeur général de Air Burkina, Blaise Sanou, pour mettre en œuvre cette politique par la finalisation d’un contrat de leasing avec option d’achat de trois appareils (Embraer 175 et 195) qui vont « permettre de maîtriser et de stabiliser le potentiel clientèle de la compagnie dans un premier temps, et ensuite de pérenniser la relance de Air Burkina dans sa capacité à être présent dans la sous-région et aller au-delà du continent, en particulier en Europe », selon ses propres termes.
Desserte quotidienne de Bobo-Dioulasso
Il a, de ce fait, souligné que ces trois avions seront livrés à Ouagadougou, dont le premier est arrivé depuis le 16 novembre 2018 et les deux autres courant décembre 2018 et janvier 2019. Un véritable plan de relance de la compagnie qui va se « concrétiser avec la mise en place d’une société d’économie mixte avec des partenaires burkinabè et étrangers ainsi qu’un nouveau Conseil d’administration pour nous projeter vers l’avenir avec beaucoup plus d’ambition », selon toujours le ministre Dabilgou. D’où son appel à l’ensemble des investisseurs burkinabè et à l’actionnariat populaire à participer à cette œuvre salvatrice.
Une œuvre rendue possible grâce à l’engagement des plus hautes autorités du pays pour lesquelles, le rayonnement international du Burkina Faso n’est pas seulement un vœu pieux, mais une volonté chevillée au corps. On comprend dès lors la satisfaction « pleine et entière » du directeur général de la compagnie, Blaise Sanou, qui a indiqué que la capitale économique, Bobo-Dioulasso, sera bientôt desservie quotidiennement par Air Burkina non sans avoir au préalable remercié le ministre et le gouvernement pour cet « engagement fort et résolu ». Pour le ministre donc, l’engagement et l’investissement de l’ensemble des acteurs sans a priori est un préalable pour que les victoires du passé aient du sens et motivent celles du futur. Et Vincent T. Dabilgou de préciser que la démarche va se poursuivre avec clairvoyance et pragmatisme dans la mise en œuvre de ce programme de reconquête. Bientôt donc, Air Burkina pourra déployer ses ailes partout dans le monde. Plus qu’un défi, une volonté!
Boubakar SY
(De retour de Varsovie)