An V de l’insurrection populaire

La coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) a animé, le vendredi 25 octobre 2019 à Ouagadougou, une conférence de presse afin de dresser le bilan de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

A quelques jours de la commémoration des cinq ans de l’insurrection populaire d’octobre 2014, la coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) se désole du bilan. C’est la quintessence d’une conférence de presse qu’elle a organisée, le vendredi 25 octobre 2019, à Ouagadougou. En effet, pour le coordinateur de ces comités, Elie Tarpaga, la commémoration de ce cinquième anniversaire se fait dans un contexte national marqué par des maux et des agissements des tenants actuels du pouvoir, qui, selon lui, contrastent avec les aspirations du peuple « insurgé » et de la population, en général. « En faisant l’insurrection, chaque Burkinabè avait des attentes fondées sur la gouvernance, mais aussi au renforcement de la démocratie. Mais, cinq ans après, nous constatons que les autorités actuelles sont en déphasage avec ce que le peuple attendait», a relevé M. Tarpaga. L’insurrection populaire, a-t-il rappelé, a été une manifestation d’un ras-le-bol généralisé du peuple contre la gouvernance « mafieuse et anti sociale » de l’ancien régime pour un changement qui prenne en compte les profondes aspirations des manifestants. Mais, « l’œuvre héroïque du peuple », a-t-il regretté, est tombée en désuétude, au fil des ans. A la question de savoir ce que le CDAIP reproche exactement aux autorités actuelles, les animateurs de la conférence ont soutenu qu’elles ne s’occupent pas véritablement des attentes des insurgés. Et comme preuve, Elie Tarpaga et ses camarades ont cité la corruption dans les administrations publiques, l’absence de perspectives pour la jeunesse, la remise en cause des libertés démocratiques, la généralisation de l’insécurité liée aux attaques terroristes, etc. Face à cette situation, ont-ils estimé, il est opportun de dresser un véritable bilan des acquis et de dégager surtout des perspectives de lutte face à la gouvernance actuelle. Dans cette dynamique, a-t-il dit, un panel sera organisé le 31 octobre prochain à la Bourse du travail de Ouagadougou sur le thème : «Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, 5 ans après : bilan et perspectives». Ce panel, sera animé par Bénao Batibié, avocat et Ismaël Diallo du Front de renforcement de la citoyenneté (FRC). Pour une réussite de cet anniversaire, invite a été faite à toute la population des villes et secteurs de Ouagadougou à s’impliquer dans la conduite des activités prévues. Parmi ces activités, il a énuméré des assemblées générales, des meetings et des causeries populaires sur le thème retenu. Ce, à l’effet de faire des cinq ans de l’insurrection populaire, des moments de partage et de fraternisation dans la lutte pour la défense des acquis.

Soumaïla BONKOUNGOU

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