La commune rurale de Komsilga a abrité le lancement officiel des subventions relatives aux activités d’assainissement en milieu rural et à la promotion de l’approche fondée sur les droits humains, le mardi 19 mars 2019. Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’appui à la politique sectorielle eau et assainissement.
Les ONGs Eau vive, WaterAid et Welt Hunger Hilfer (WHH) ont bénéficié d’une subvention de l’Union européenne (UE) entrant dans le cadre du Programme d’appui à la politique sectorielle eau et assainissement (PAPS-EA). La subvention vise à apporter un appui aux cinq agences de l’eau du Burkina Faso pour l’opérationnalisation de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et à promouvoir l’approche fondée sur les droits humains. 45 communes rurales des régions du Centre, du Centre-Ouest, du Centre-Sud et du Centre-Est sont concernées par le programme. Le lancement officiel des subventions dédiées aux activités d’assainissement a eu lieu, le mardi 19 mars 2019, dans la commune rurale de Komsilga. Selon le représentant de l’UE, Briac Deffobis, le programme est axé sur trois projets.
Il s’agit du projet de promotion des mécanismes innovants et durables pour un accès universel à l’assainissement dans onze communes rurales de la région du Centre et du Centre-Sud ; du projet d’assainissement durable et inclusif dans 24 communes rurales de la région du Centre-Est et du projet d’accélération de l’accès universel et durable à l’assainissement dans dix communes rurales du Centre-Ouest. «L’exécution des trois projets qui a commencé en décembre 2018 se poursuivra jusqu’en 2022 avec un budget cumulé de 4,46 milliards F CFA», a-t-il ajouté. Pour le représentant des ONGs, Yongo Nignan, par ailleurs secrétaire général de l’Eau vive, le problème d’accès aux services sociaux de base dont celui à un ouvrage adéquat d’assainissement constitue un véritable challenge à relever dans un pays pauvre comme le Burkina Faso dont les priorités sont plus urgentes les unes que les autres.
0,8% du taux d’accès à l’assainissement
A l’en croire en 2010, le taux d’accès à l’assainissement qui était de 0,8% en milieu rural est passé à 13,4% en 2016. Ce qui est, à son avis, un progrès significatif même si la cible, Objectif du millénaire pour le développement (OMD), fixée à 55% par le pays n’a pas été atteinte. «Cette situation montre que la tâche est énorme et il convient de s’armer de persévérance et de moyens additionnels pour arriver à bout de l’insuffisance d’assainissement dans nos communes rurales », a interpellé Yongo Nignan. Il a réaffirmé l’engagement des trois consortiums d’ONGs à tout mettre en œuvre pour la réussite des trois projets dans les communes rurales du pays.
Et le maire de la commune rurale de Komsilga, Issouf Nikièma, d’insister que l’eau potable et l’assainissement sont reconnus comme un droit humain, essentiel au plein épanouissement et à la santé de tout homme. Dans son intervention, le Secrétaire général (SG), Alassoun Sori du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, représentant son ministre, a rappelé que le sous-secteur eau et assainissement est une priorité pour le gouvernement burkinabè et de ce fait, occupe une place de choix dans le Programme national de développement économique et social (PNDES). Dans le même ordre d’idées, le SG a poursuivi que le pays des Hommes intègres s’est doté d’une Stratégie nationale de l’eau (SNE) qui s’est concrétisée à travers cinq programmes parmi lesquels le Programme national d’assainissement des eaux usées et excréta (PN-EUE). «Il se conforme à la vision globale de SNE selon laquelle en 2030, la ressource en eau du pays est connue et gérée efficacement pour réaliser le droit d’accès universel à l’eau et à l’assainissement, afin de contribuer au développement durable», a détaillé Alassoun Sori. Il a invité les populations bénéficiaires des communes rurales couvertes par ces projets à promouvoir des valeurs de solidarité, de dialogue et d’écoute dans la mise en œuvre des différentes actions.
Paténéma Oumar
OUEDRAOGO