Une délégation des autorités régionales du Centre-Nord, conduite par le gouverneur Casimir Séguéda, a présenté, le mercredi 22 janvier 2020, à Barsalogho, ses condoléances et compassions aux familles victimes de l’attaque terroriste de Nagraogo, survenue le 20 janvier dernier.
Les autorités administratives, politiques, coutumières et religieuses de la région du Centre-Nord éprouvent de la sympathie pour les familles endeuillées par l’attaque terroriste du 20 janvier dernier survenue dans le village de Nagraogo et Alamou, dans la commune de Barsalogho. Elles ont exprimé, le mercredi 22 janvier 2020, dans le chef-lieu de ladite localité, province du Sanmatenga, leurs compassions et solidarité aux familles éplorées. La délégation, conduite par le gouverneur Casimir Séguéda, a, d’abord, visité le cimetière de la localité où reposent les 38 personnes tuées (selon le gouverneur). Ici, les communautés musulmanes, catholiques et protestantes ont prié pour que leurs âmes reposent en paix. « La douleur est telle qu’il ne faut pas parler beaucoup. Nous avons confié ces défunts à la miséricorde de Dieu pour qu’ils reposent en paix », a souligné l’évêque de Kaya, Mgr Théophile Naré. Ils ont aussi imploré la protection divine sur les veufs, veuves, orphelins, parents et connaissances des disparus. « Nous pensons que si Dieu y met sa main, bientôt nous trouverons une solution et le Burkina Faso retrouvera sa paix d’antan », a souhaité l’évêque. Mgr Naré et ses collaborateurs ont aussi prié pour ceux qui font mourir des innocents parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, afin que le Seigneur touche leurs cœurs. Le convoi s’est, ensuite, ébranlé vers la résidence du préfet de Barsalogho, Modeste Hien.
Union sacrée
Après un huis clos, la délégation est allée à la rencontre des familles endeuillées toujours sous le choc. Là, la tristesse et la désolation se lisent toujours sur les visages. L’émotion des rescapés se manifeste à travers des gouttes de larmes, des pleurs des bambins orphelins et du silence absolu des infortunés. Ils sont tous désemparés. « Que dois-je faire maintenant avec ces gamins. Où rentrer avec eux », s’interroge, une habitante dudit village, qui ne cesse de remuer régulièrement sa tête. Après les salutations d’usage et des prières, le chef de la délégation a adressé un message d’apaisement. « Nous sommes venus présenter nos condoléances au nom du Président du Faso et exprimer la compassion du gouvernement pour les victimes que nous avons enregistrées qui sont au nombre de 38 au total », a indiqué M. Séguéda. Il a mis l’occasion à profit pour inviter la population à une union sacrée, afin de vaincre les forces du mal et défendre l’intégrité territoriale. Pour lui, la loi sur le recrutement de volontaire votée à l’unanimité par les députés permettra de sécuriser l’ensemble du territoire national. « Et, nous mettrons tout en œuvre pour défendre notre région », a rassuré le gouverneur Casimir Séguéda. Pour le représentant des populations de Nagraogo et Alamou, Moussa Ouédraogo, cette visite est réconfortante, en ce sens qu’elle apaise leurs cœurs ‘’saignés’’. « Même si nous sommes bien accueillis ici, notre souhait est de retourner chez nous », a préféré le rescapé Ouédraogo. C’est pourquoi, il a souhaité que le décret d’application de ladite loi ne se fasse pas attendre. « Nous allons aider le gouvernement à choisir des gens crédibles pour éviter tout désarroi », a indiqué Moussa Ouédraogo.
Emil SEGDA
Segda9emil@gmail.com
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Témoignage d’un rescapé
«Ce drame nous a tous surpris car, c’est avant-hier soir que nous avons appris l’information que des individus armés ont visité le village de Alamou avant de continuer sur Nagraogo. En partant, ils ont tué tous les riverains croisés sur la route avant de poursuivre leur chemin. Lorsqu’ils sont arrivés au marché de Nagraogo, ils ont tiré sur les gens. Outre, les 38 morts, nous avons enregistré aussi quatre blessés transférés à Kaya pour des soins. Cela ne les a pas suffi, ils ont incendié le marché et 35 motos. S’ils arrivent te trouver coucher sous ton hangar, ils te brûlent systématiquement. Après cette forfaiture, ils ont rebroussé chemin sans être inquiétés. Tous ceux qu’ils ont tués sont des pères de famille sauf trois célibataires. Lorsqu’ils sont arrivés, ils n’ont même pas livré un message. Il y a des gens qui ont été abattu dans des douches. Ils ont aussi sauté des serrures des maisons pour tuer des innocents. Si nous avions des armes, tous les autres villages allaient se préparer pour les attendre et ils ne commettraient pas ce drame. Même si nous allons mourir, ils ne seraient pas tous repartis».