C’est Saint Valentin, mais loin du baratin, mon cœur va au front
Pour la soldate qui brave les pépins du terrain grave de l’affront
Pour l’intègre VDP remontée et engagée qui tient haute la dragée
Juste des cartouches de mots fleuris aux couleurs du Faso enragé
C’est Saint Valentin, mais ma flamme je la déclare à ces dames
Celles qui défient le genre pour arracher les galons haut de gamme
Fatale caporale, sirène capitaine ou charmante commandante
Femme canon aux épaulettes dorées, ta beauté est désarmante
C’est Saint Valentin, mais ma plume est ivre de la femme en tenue
De la douanière qui louche dans les affaires du contrebandier retenu
De la policière qui veille sur les écolières qui traversent la rue bondée
De la femme sapeur-pompier aux beaux yeux incendiaires, je suis tombé
C’est Saint Valentin, mais j’irai faire un tour à la ronde en prison
Autour de la Joconde qui passe en revue les détenus en correction
Une vaillante garde veille derrière les barreaux d’une liberté emmurée
Pour ces flammes, je me rends et tends les mains pour me menotter
C’est Saint Valentin, mais j’irai gendarmer devant la boite de pandore
Pour dire à la coquette féline en bleu qui guette qu’il me manque un mentor
Pour ces braves dames en arme, sans vacarme j’acclame de toute mon âme
Et, je réclame que les femmes aient voix au chapitre sans brame ni blâme
C’est Saint Valentin, mais je pense à toutes ces femmes aux cœurs meurtris
Derrière chaque soldat qui tombe, il y a une femme en larmes qui survit
A la triste beauté, veuve au cœur arraché et aux bras chargés de marmaille
A la magnifique déplacée au sort mal placé, la nation vous aime sans faille
C’est Saint Valentin, juste un petit câlin sur le solitaire coussin de la place vide
C’est Saint Valentin, que de mots pour panser les maux de ces mères livides
N’oublions pas celle qui attend en vain le retour du guerrier prince charmant
Juste une larme entre les lignes pour ces dignes pupilles du peuple reconnaissant !
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr