Balance des paiements: des journalistes à l’école de la BCEAO

La direction nationale de la BCEAO a initié une quinzaine de journalistes burkinabè aux concepts des comptes extérieurs.
La direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a présenté, aux journalistes, les données sur les échanges économiques et financiers du Burkina avec le reste du monde en 2023, vendredi 4 avril 2025, à l’agence principale, à Ouagadougou. Cette présentation du profil des comptes extérieurs du pays a été précédée lors d’une séance d’initiation aux concepts des comptes extérieurs au profit des hommes et femmes de médias.

 

La direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) veut assurer une meilleure vulgarisation des comptes extérieurs du Burkina. Et pour elle, les médias constituent le meilleur canal pour y parvenir. Mais cela passe aussi par une maîtrise des concepts liés aux comptes extérieurs par les professionnels de l’information. Pour ce faire, la direction nationale de la BCEAO a organisé une séance  d’initiation  à ces notions macroéconomiques au profit d’une quinzaine de journalistes, vendredi 4 avril 2025, à Oua- gadougou, suivie de la présentation du profil des comptes extérieurs du Burkina en 2023.

Le directeur national de la BCEAO, Armand Badiel, entouré de son chef de service des études et de la statistique, Sibiri Traoré et du chargé de la balance des paiements, Alidou Guigma, ont entretenu, dans une approche interactive, les journalistes sur les concepts de compte des transactions courantes, compte de capital, compte financier, solde global de la balance des paiements, de position extérieure globale.

Cette activité entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de la direction nationale de la Banque centrale pour la diffusion des résultats des comptes extérieurs, qui est de mettre les médias à contribution. Pour M. Badiel, cet exercice de donner les clés de lecture des données sur les échanges économiques et financiers du Burkina avec l’extérieur aux journalistes en valait la peine, au regard de l’importance de la balance des paiements, qui est à la fois un instrument d’analyse de la compétitivité de l’économie nationale vis-à- vis du reste du monde et un outil d’aide à la décision en matière de politique économique.

« Et dans un monde de désinformation, de fakes news, notre objectif est de fournir la bonne formation aux journalistes, afin qu’ils soient les relais de cette bonne information », a souligné le directeur national de la BCEAO. De la présentation des comptes extérieurs, qui est du domaine exclusif de la Banque centrale, il ressort qu’après un niveau historique du déficit de la balance des paiements en 2022 établi à 662,7 mil- liards F CFA, les échanges extérieurs du Burkina en 2023 ont affiché un déficit global estimé à 347,7 milliards F CFA.

Une position extérieure globale nette déficitaire de 690,1 milliards F CFA

Le directeur national de la BCEAO, Armand Badiel (droite) : « dans un monde de désinformation, de fakes news, notre objectif est de fournir la bonne formation aux journalistes, afin qu’ils soient les relais de cette bonne information ».

Cette diminution de moitié du déficit global est due à la baisse sensible du déficit des transactions courantes, qui est passé de   875,7   milliards F  CFA  en  2022  à  617 milliards F CFA en 2023. En effet, les données collectées montrent une nette hausse des transferts courants en faveur de l’Administration publique sous forme d’assistance et de secours d’urgence, une augmentation de transferts d’argent de la diaspora burkinabè et une diminution des transferts sur l’extérieur des dividendes distribués par les sociétés minières aux actionnaires non-résidents, explique la Banque centrale. Pour ce qui est des échanges de marchandises avec l’extérieur, c’est-à-dire les exportations et importations, elles se caractérisent par des sorties nettes de ressources de 56,7 milliards F CFA en 2023.

Autrement dit, les recettes d’exportation issues des ventes de ciments, de produits agricoles, agroalimentaires et miniers sur les marchés extérieurs n’ont pas permis de couvrir la facture des importations du pays. Le rapport annuel 2023 de la BCEAO montre également que le besoin de financement des transactions courantes a été partiellement couvert par les flux nets des opérations enregistrés au titre du compte financier. En effet, les investissements directs et de portefeuille, des autres investissements tels les dépôts et crédits bancaires, des instruments financiers dérivés et des avoirs de réserves ont permis d’enregistrer des entrées nettes de capitaux de 11,1 milliards F CFA en 2023, contre une sortie nette de 47,5 milliards FCFA en 2022.

Et cette évolution  découle  de  la « hausse des entrées de capitaux au titre des investissements de porte- feuille et le repli des sorties sous forme des autres investissements, atténuée par la baisse des entrées nettes de capitaux au titre des investissements directs ». En ce qui con- cerne les actifs extérieurs nets des institutions monétaires, ils ont connu une baisse de 347,7 milliards F CFA pour s’établir à 1 626,3 milliards à la fin décembre 2023. Enfin, le rapport de la BCEAO indique que la position extérieure globale nette, qui représente le patrimoine du Burkina Faso vis- à-vis du reste du monde, connait un niveau d’engagements plus élevé que celui des avoirs. « Cette position nette débitrice s’est creusée de 690,1 milliards F CFA par rap- port à 2022 pour s’établir à 5 222,1 milliards FCFA », conclut le rapport.

Mahamadi SEBOGO

 

 

 

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