Assises nationales : le capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition

A l’unanimité le capitaine Ibrahim Traoré a été désigné président de la Transition, le vendredi 14 octobre 2022 à Ouagadougou, lors des assises nationales. Au cours de cette rencontre, la nouvelle Charte de la Transition a également été adoptée.

Le Burkina Faso dispose désormais d’une nouvelle Charte et d’un nouveau président pour conduire à terme le processus de Transition en cours. En effet, les participants aux assises nationales tenues le vendredi 14 octobre 2022, à Ouagadougou, ont adopté une nouvelle charte composée de 27 articles. A l’occasion, les délégués (plus de 300) venus des 13 régions du Burkina Faso et de la diaspora ont également désigné à l’unanimité le capitaine Ibrahim Traoré comme président de la Transition. Le nouveau chef de l’Etat a, à l’issue des assises, signé la nouvelle Charte et l’acte de confirmation de désignation du président de la Transition dans la nuit du 14 octobre aux environs de 22 heures 30 mn. Ainsi, ce corpus juridique qui est désormais la nouvelle boussole du pays des Hommes intègres consacre une durée de 21 mois de Transition. Elle prévoit aussi 71 membres pour l’Assemblée législative de Transition (ALT).

Le représentant du président du MPSR, le capitaine Marcel Méda (milieu) : « le chef de l’Etat souhaite que les Burkinabè mettent en commun la richesse de leur diversité pour préserver l’essentiel ».

Ces représentants du peuple seront désignés par le président de la Transition (20), les régions (13), les forces de défense et de sécurité (16), les partis politiques (12), les organisations de la société civile et les autorités coutumières et religieuses (10). La différence se situe au niveau des partis politiques où ils s’en sortent avec 12 postes contre 8 avec l’ancienne Charte. Les assises ont, en outre, statué sur le gouvernement. Le nombre des ministres est fixé à 25 au maximum. Les délégués ont, en plus de l’adoption de la Charte et de la désignation du président de la Transition, fait des propositions pour la bonne conduite de la Transition. Les assises, initialement prévues pour 48 heures, se sont tenues dans la seule journée du 14 octobre sur une note de satisfaction, selon le président du comité d’organisation des assises nationales, le colonel-major Célestin Simporé. « Les travaux se sont bien déroulés dans la courtoisie et la discipline en dehors un peu des troubles qui se passaient à l’extérieur », s’est-il réjoui.

Préserver l’essentiel

Cependant, cette situation n’a pas entaché le bon déroulement des activités. Nous sommes restés sereins, a relevé le colonel-major. Car, « nous avons demandé à la population de faire confiance à la commission qui n’a d’autres intérêts que ceux du Burkina Faso », a-t-il confié. Le colonel-major Simporé a, à l’occasion, invité l’ensemble du peuple à cultiver les valeurs qui ont prévalu à la bonne tenue de ces assises. A l’ouverture des échanges, le capitaine Marcel Méda, présidant la cérémonie au nom du président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Ibrahim Traoré, a situé le contexte dans lequel se tenaient ces assises. A son avis, l’avènement du MPSR le 24 janvier 2022 a suscité beaucoup d’espoir pour le peuple burkinabè, confronté à une crise sécuritaire sans précédent. Cependant, a regretté le capitaine Méda, les populations ont désenchanté quelques mois plus tard face à la dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire.

Les participants aux assises nationales sont venus des 13 régions du Burkina et de l’extérieur du pays.

A l’entendre, dans le souci d’éviter l’enlisement, il s’est révélé nécessaire de redresser la barre afin de poursuivre au mieux le processus enclenché. Pour lui, c’est ce qui a justifié que les 29 et 30 septembre 2022, des officiers, sous-officiers et militaires du rang aient été contraints de prendre leurs responsabilités pour recentrer les objectifs de la Transition autour des priorités, à savoir la reconquête et la sécurisation de l’intégralité du territoire national. Le représentant du président du MPSR a, en outre, relevé que le chef de l’Etat voudrait qu’à l’issue de ces assises, les Burkinabè taisent leurs différends et mettent en commun la richesse de leur diversité, pour préserver l’essentiel et écrire une page nouvelle de notre histoire. « Celle d’un peuple qui assume son destin et se donne des orientations claires pour la construction d’une Nation forte et résiliente, une Nation capable de restaurer la paix, la sécurité et amorcer le développement durable », a précisé le capitaine Méda.

Abdoulaye BALBONE

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