Gestion du site métallurgique de Békuy : les membres du comité local outillé

Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé, le mardi 26 octobre 2021, un atelier de renforcement de capacités des membres du comité local de gestion du site de métallurgie ancienne de fer de la commune de Békuy, dans la province de Tuy.

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO le 5 juillet 2019, lors de la 43e session du comité du patrimoine mondial en Azerbaïdjan, le site de métallurgie ancienne de fer de la commune de Békuy, dans la province du Tuy, est considéré comme l’une des merveilles du Burkina Faso. En effet, il fait partie de cinq sites (Békuy, Tiwêga, Yamané, Kindibo, Douroula), classés patrimoine mondial de l’UNESCO ce jour-là. Pour une meilleure protection et une visibilité du site, le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé, le mardi 26 octobre 2021, un atelier de renforcement de capacités au profit des membres du comité local de gestion dudit site. Au cours de l’atelier, deux modules ont été dispensés aux membres du comité local de gestion de ce patrimoine. Le premier module a porté sur la compréhension de l’esprit de la Convention de 1972 qui a consacré ce site de la métallurgie ancienne de fer de Békuy, site classé patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le second module a consisté à faire connaitre aux membres, les étapes de la métallurgie ancienne de fer, notamment la transformation du minerai en fer. Selon le Directeur des sites classés patrimoine mondial, Léonce Ki, afin de rendre « stratégiques » les sites de la métallurgie au Burkina Faso, le département en charge de la culture travaille sur une stratégie pour un développement endogène de ces biens. C’est pourquoi, a-t-il soutenu, il est prévu l’organisation de la semaine du forgeron. « Cette semaine va consister à voir avec l’ensemble des parties prenantes, comment mener des activités qui vont offrir plus de visibilité et participer à la tradition de la métallurgie et partant, des éléments touristiques de la région », a souligné Léonce Ki. Pour sa part, le président du comité local de gestion du site de Békuy, par ailleurs, préfet de la localité, Silamane Zongo, s’est réjoui de cette formation qui, a-t-il dit, leur permettra d’avoir les outils nécessaires afin de « mieux gérer, protéger et promouvoir le site ». Le comité local existe depuis deux ans et a déjà mené des actions, notamment les journées de nettoyages, a-t-il indiqué, tout en ajoutant que le comité local est le porte flambeau du site afin de le rendre visible auprès des populations et des visiteurs.

Les membres du comité local et les responsables du ministère en charge de la culture ont effectué une visite sur le site situé dans la réserve de Maro, classée depuis 1936 pour la protection de la biodiversité. Selon le Directeur des sites classés patrimoine mondial, Léonce Ki, les fourneaux datent du 8e siècle avant Jésus-Christ. Mais, a-t-il déploré, ils sont menacés aujourd’hui par les pressions dues à l’environnement (termitières, arbres, eau de pluie) et la divagation d’animaux domestiques ou sauvages se frottant aux fourneaux notamment les éléphants. C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, le ministère travaille à la réhabilitation et à la bonne conservation des fourneaux. Des sites classés patrimoine mondial de l’UNESCO, le site de Békuy est l’un des plus exceptionnel, foi de M. Ki. Et pour cause, a-t-il expliqué ; il compte à la fois des éléments naturels, notamment des animaux sauvages et aussi des éléments culturels tels que les fourneaux souterrains. « Le patrimoine ce n’est pas ce que nous avons hérité de nos ancêtres mais ce que nous avons emprunté aux générations à venir », a-t-il souligné. Il est donc du devoir de la génération actuelle, a-t-il conclu, de faire en sorte que ce patrimoine soit légué aux personnes à qui il a été emprunté.

Boudayinga J-M THIENON

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