Inondations: Le gouvernement déclare l’état de catastrophe naturelle

Au regard de la pluviométrie importante, le gouvernement a décrété l’état de catastrophe naturelle.

Après quelques jours de break, l’équipe gouvernementale s’est réunie, hier mercredi 9 septembre 2020, au palais du Kosyam, pour le Conseil des ministres, sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.

L’avant-projet du budget 2021 a largement occupé les débats lors du premier Conseil des ministres du mercredi 9 septembre 2020, à Ouagadougou après quelques jours de vacances. « L’avant-projet de budget 2021 se chiffre à 2241, 42 milliards F CFA en recettes et à 2782,22 milliards F CFA en dépenses, dégageant ainsi un solde budgétaire global de moins 540, 80 milliards F CFA correspondant à -5, 60% du PIB.

Les recettes propres se chiffrent à 1947, 22 milliards F CFA contre des prévisions révisées de 1664, 78 milliards F CFA en 2020, correspondant ainsi à un accroissement en valeur absolue de 282, 84 milliards F CFA », a détaillé le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, assurant l’intérim du Porte-parole du gouvernement. Les dépenses budgétaires totales, a-t-il précisé, se chiffrent à 2782,22 milliards F CFA, enregistrant une hausse de 263,76 milliards F CFA. Les dépenses courantes se chiffrent à 1827, 10 milliards F CFA soit 65,67% des dépenses totales.

« On peut noter une certaine stagnation du poids de cette nature de dépenses, ce qui traduit une maîtrise des charges courantes au profit des dépenses d’investissements. Le poids des charges courantes dans les dépenses totales reste dominé par celui des dépenses du personnel qui affiche un montant de 950 milliards. En 2021, la masse salariale va représenter 54, 87% des recettes fiscales contre 53,08% en 2020», a expliqué le ministre. S’agissant de la pression fiscale, elle devrait être de 18% contre une norme régionale supérieure ou égale à 20%. Le ministre Sango a laissé entendre que les axes prioritaires de l’avant-projet de budget sont le renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale, la promotion d’une bonne gouvernance, le développement du capital humain et la dynamisation des secteurs porteurs de l’économie.

Situation de la trésorerie de l’Etat

Dans le même registre budgétaire, le conseil a examiné le rapport d’exécution du budget 2020 et la situation de la trésorerie de l’Etat. « On retiendra qu’au titre des recettes au 30 juin 2020, on avait 896,48 milliards F CFA qui avaient pu être recouvrés sur une prévision de 2233, 32 milliards F, soit un taux d’exécution de 40,14%. Les recettes des recouvrements internes sont de 840,11 milliards F CFA, soit un taux de 44,34%.

On enregistrait un manque à gagner sur la période, de 94 milliards pour principalement la Direction générale des impôts (DGI) et la direction générale des douanes (DGD). Cela étant lié au contexte », a argué M. Sango. Mais, a-t-il relevé, en fin août, la situation s’est «nettement » améliorée en termes de recouvrement des recettes et on se situe à 63,60% d’exécution. Au titre des dépenses sous ce chapitre, le taux d’exécution est de 44,30%, soit 1115,77 milliards, soit une amélioration de 137, 29 milliards, par rapport à 2019.

« Le conseil a formulé une recommandation générale sur l’exécution du budget 2020. Malgré l’adversité du contexte socioéconomique, les différents acteurs sont invités
à fournir plus d’efforts aussi bien en recettes qu’en dépenses», a souligné le ministre en charge de la culture.

Toujours au titre du département en charge de l’économie et des finances, le conseil a adopté un décret portant création de l’Institut national de formation des personnels de l’éducation et un second portant approbation des statuts des personnels de l’éducation. Aux dires du Porte-parole du gouvernement, ces deux décrets permettent ainsi de rationaliser la gestion des Etablissements publics de l’Etat (EPE) du ministère de l’Education nationale et de la Promotion des langues nationales à travers leur regroupement. « Avec l’adoption de ces décrets, on assiste à la fusion des 8 ENEP en un seul institut en charge de la formation des professeurs des écoles », a-t-il confié.

Etat de catastrophe naturelle

Le gouvernement a décidé de la fusion des 8 ENEP en un seul institut

Au titre du ministère en charge des Transports, le conseil a approuvé l’attribution du marché relatif aux travaux de construction des bâtiments de la zone technique du nouvel aéroport international de Donsin à l’entreprise Sino hydro corporation limited pour un montant de 11 milliards 577 millions 917 mille 780 F CFA TTC avec un délai d’exécution de 24 mois. «Cette attribution prend en compte une recommandation de la Commission d’attribution des marchés faite à l’entreprise Sino Hydro.

Il s’agissait de demander à l’entreprise d’adjoindre les conséquences d’un intégrateur système conformément aux standards internationaux», a indiqué M. Sango. Au titre des communications orales, le conseil s’est appesanti sur la situation de la pluviométrie qui a entraîné beaucoup de dégâts au Burkina Faso. «Ainsi, le gouvernement a décidé de déclarer l’état de catastrophe naturelle. Le conseil a instruit le ministre en charge de l’économie et des finances de dégager immédiatement une ligne de crédits de 5 milliards F CFA pour faire face aux urgences nées de la situation», a informé M. Sango.

Il a déclaré que le pays a déjà enregistré 13 morts et plus de 19 blessés. Au regard des nombreuses maisons qui se sont effondrées et des populations sinistrées un peu partout dans le pays, le conseil a instruit le ministre de l’Administration territoriale de voir avec les autorités déconcentrées pour procéder à la réquisition immédiate de toutes les infrastructures publiques pour reloger les sinistrés. Le conseil a instruit aussi de préparer un plan de réinstallation des populations après la catastrophe.

Karim BADOLO


Le Premier ministre : « nous avons une pensée pour les sinistrés »

« C’est avec un plaisir que le gouvernement s’est retrouvé ce mercredi 9 septembre 2020 après un mois de break. Les préoccupations du gouvernement relèvent de deux ordres. La première, c’est de travailler à accompagner de la meilleure des manières possibles les actions menées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) afin d’aller vers des élections apaisées le 22 novembre 2020.

Les deux institutions ont besoin de synergie pour avancer de façon sereine vers ces échéances électorales. La deuxième préoccupation du gouvernement est de reprendre en main les dossiers de développement économique et social du pays pour conduire le programme du chef de l’Etat à son terme. Les cinq ans du premier mandat du président Roch Marc Christian Kaboré étant bientôt achevés, il est important que le laps de temps qui reste puisse servir à travailler et faire en sorte que les projets qui sont encore en souffrance puissent avancer au mieux (…).

Evidemment dans cette période extrêmement difficile où la pluviométrie est au-delà de nos attentes, nous avons le devoir d’avoir une pensée pour les populations qui ont connu des inondations et qui ont perdu parfois des personnes chères, parfois des biens meubles et immeubles. Je tiens à exprimer la solidarité du gouvernement à l’endroit de toutes ces populations qui souffrent de cette situation. Le gouvernement va travailler afin de leur apporter un minimum de réconfort pour que cette saison de pluies permette d’atteindre des résultats positifs pour ceux qui sont des agriculteurs».

Propos recueillis par K.B.

Laisser un commentaire