Journée internationale des personnes âgées : « que chacun accepte cette grâce de Dieu d’avoir 60 ans et plus », Joseph André Tiendrébéogo

La Journée internationale des personnes âgées est célébrée, le 1er octobre de chaque année. A l’occasion de l’édition 2021, le président du Conseil national des personnes âgées, Joseph André Tiendrébéogo, a accordé une interview à Sidwaya. Dans cet entretien, il s’est exprimé sur, entre autres, l’évolution de l’association depuis 2020, les difficultés auxquelles elle fait face.

Sidwaya (S) : Comment se porte votre association ?

Joseph André Tiendrébéogo (J.A.T.) : Notre association se porte bien, dans la mesure où nous avons tous nos documents. Nous commençons à nous faire connaître et je pense qu’on ne peut pas espérer mieux. On pourrait mieux se porter, mais on se porte bien. On souhaite que ça aille mieux.

S : Après une année d’exercice, quel bilan pouvez-vous faire de l’exercice 2020/2021 ?

« 90% des personnes âgées au Burkina Faso n’ont aucun système social de couverture », Joseph André Tiendrébéogo.

J.A.T. : Après une année, nous disons que le bilan peut être considéré comme positif. Nous sommes arrivés aux affaires en septembre 2019 ; officiellement installés le 13 décembre 2019, nous avons commencé à travailler en 2020. Nous sommes en train de boucler la deuxième année. Au départ, nous avons commencé avec les cartes de membres comme le prévoit les statuts de toute association à savoir : l’adhésion donne droit à une carte. C’est à partir de février 2020 que nous avons commencé timidement avec 33 membres. A la date du 21 septembre 2021, nous étions à 2 806 adhérents dont 13 associations. Il y a les membres physiques individuels et les associations qui nous accompagnent. Si on enlève les 13 associations membres des 2 806, il nous reste 2 793 personnes physiques dont 1 395 femmes et 1 398 hommes. Je pense que cela est une bonne chose. En dehors de l’adhésion des membres, nous avons la mise en place des structures. A ce niveau, nous avons pu mettre en place les bureaux régionaux : dans les Hauts-Bassins où ils ont pu mettre en place des bureaux provinciaux dans le Houet, le Tuy et le Kénédougou, dans les Cascades et le Centre. Au niveau du Centre, on a mis en place les bureaux communaux à Saaba, Tanghin-Dassouri, Koubri, Komki-Ipala. Il ya également des bureaux fonctionnels dans le Boulkiemdé, la Sissili et dans la Commune de Dano. Pour ce qui concerne la mise en place des structures, cela avance. Nous aurions voulu avec ce bout de temps, avoir des bureaux dans les 13 régions, mais il y a des difficultés qui font que nous n’avons pas pu parvenir à le faire. En termes de mobilisation de ressources financières, l’adhésion fait 500 F CFA quelle que soit la catégorie de membre ; c’est au niveau des cotisations annuelles que cela varie. Nous avons quatre catégories de membres : les membres de droit, c’est-à-dire le tout-venant ayant 60 ans ou plus dont la cotisation annuelle fait 500 F CFA ; les membres actifs qui travaillent dans les bureaux exécutifs et dont les cotisations annuelles sont de 5 000 FCFA, 4 000 FCFA, 3 000 FCFA, 2 000 FCFA ou 1 000 FCFA selon que vous êtes du niveau national, régional, provincial, communal ou villageois ; les membres sympathisants physiques ( 15 000 FCFA/an) moraux (20 000 FCFA/an ou 50 000 FCFA/an) ; enfin les membres d’honneur physiques ou moraux à qui nous sollicitons une plus grande contribution.. Il y a lieu de préciser qu’il n y a pas d’âge limite pour les membres sympathisants et les membres d’honneur. Il faut dire que l’un dans l’autre, nous avons pu enregistrer depuis le début, 1 403 000 F CFA qui correspondent aux 2 806 adhérents. Si on ajoute les cotisations des uns et des autres, nous avons pu mobiliser 4 598 000 F CFA, ce qui n’est pas négligeable. C’est pour dire que nous avons essayé de faire comprendre aux uns et aux autres qu’il faut que nous-mêmes, nous mobilisions nos propres ressources avant de recourir aux autres. Les membres ont compris et chacun accepte le principe de payer les cotisations. La cotisation annuelle pour les membres de droit faisant 500 F CFA, certains adhérents préfèrent payer pour dix ans correspondant à la validité de la carte. Nous misons sur l’adhésion massive en nous disant que sur plus d’un million de personnes âgées, si nous avons 300 mille qui payent 500 F CFA de cotisation, cela nous fait 150 millions et vous pouvez dégager des ressources pour investir pour les personnes âgées.

S : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans la mise en œuvre de vos activités ?

J.A.T. : Disons que les difficultés, ce sont celles financières et cela est classique, c’est le nerf de la guerre. Mais il n’y a pas que cela. Il y a un problème d’organisation, que nous sommes en train de relever comme défi. Il y a surtout un problème de communication pour prendre en compte un certain nombre de préjugés qui influencent négativement la mobilisation des personnes âgées. Il s’agit de ce qu’on accole au terme « personne âgée ». Dès qu’on dit personne âgée, on voit tout de suite une personne qui ne sert à rien. Du coup, les personnes qui ont plus de 60 ans ne veulent pas se faire appeler personnes âgées. On trouve des expressions pour camoufler ce terme-là, j’allais dire que c’est du snobisme. Vous trouvez des gens qui préfèrent le terme ancien, mais ce terme ne désigne pas une personne âgée. L’ancien désigne quelque chose qui a existé depuis longtemps ou quelqu’un qui était en fonction et qui n’est plus en activité. Il y en a qui ont trouvé mieux de dire aîné alors que ce terme désigne le premier né d’une fratrie, c’est le fils aîné. Quand on vous dit aîné, cela ne veut pas dire que vous avez 60 ans. D’autres disent sage. Ce mot désigne la personne qui est parvenue à la maîtrise de soi et tend à réaliser un modèle idéal de vie ou une personne compétente et indépendante chargée par le pouvoir public d’étudier une question délicate. Ce sont les définitions du Larousse. Et quand vous parlez de sagesse, c’est la qualité de quelqu’un qui fait preuve d’un jugement droit, sûr et averti dans ses décisions. Par exemple, on peut dire que l’enfant est sage. Alors, est-ce qu’en ce moment, c’est une personne âgée ? C’est parce qu’il a un comportement acceptable. Donc, le mot sage ne correspond pas. Il y a d’autres qui disent un senior. C’est au niveau du sport que nous rencontrons les seniors, les juniors. Le senior, c’est celui qui a dépassé l’âge de junior et est autour de 20 ans, mais il n’est pas encore un vétéran. Le terme senior est utilisé dans certaines professions pour désigner quelqu’un de qualifié et d’expérimenté, Par exemple, on a les ingénieurs seniors, les auditeurs seniors parce qu’il est confirmé dans la profession. Le terme senior ne tient pas. Le terme « personne âgée » est consacré par les Nations unies qui a instauré la Journée internationale des personnes âgées, le 1er octobre. Il faut que les gens acceptent le terme et cela va nous faciliter la mobilisation parce que la personne âgée, c’est un statut et au Burkina Faso, ce statut-là s’acquiert à partir de 60 ans. La deuxième difficulté de communication est la confusion dans notre contrée entre le « retraité » et la « personne âgée ». Lorsque vous parlez du Conseil national des personnes âgées, on vous dit que c’est la maison des Retraités. Une personne âgée selon notre loi est quelqu’un qui a 60 ans et plus. La personne retraitée est la personne qui a cessé ses activités dans la profession dans laquelle il exerçait. Le retraité est pratiquement assimilé à la personne âgée alors qu’il y a des corps de métier et des catégories de personnel où on va à la retraite avant 60 ans. Cela est valable dans le civil comme dans l’armée où les militaires du rang vont à la retraite bien avant 60 ans. Ce ne sont pas des personnes âgées, mais ils sont des retraités. Le retraité est celui qui perçoit une pension. Selon les résultats préliminaires du recensement de 2019 publiés en 2020, 1 030 609 personnes ont 60 ans et plus au Burkina Faso. Parmi elles il y a celles du troisième âge (60-79 ans) au nombre de 876 838, et celles du quatrième âge (80 ans et plus ) au nombre de 153 771 ; Quand vous prenez ce chiffre de 1 030 609 et que l’on se réfère aux bénéficiaires de la visite médicale annuelle gratuite des retraités au nombre d’environ 65 000 en 2020, même si on monte à 100 000 retraités par rapport à 1 030 609 personnes âgées, cela signifie que les retraités font moins de 10% des personnes âgées, surtout si on enlève encore parmi ces retraités, ceux qui n’ont pas 60 ans. Il y a donc une confusion à ne pas faire. Je qualifie les retraités âgés de personnes âgées privilégiées. Ils ont une pension même quand on juge qu’elle est insuffisante. Ils ont le Fonds national d’appui aux déflatés et retraités (FONADR) qui est là, même si tout le monde ne peut pas y accéder. Les personnes âgées en tant que tel, ne peuvent pas accéder à ce fonds. Vous avez plus de 90% des personnes âgées au Burkina Faso qui ne sont prises en compte nulle part. Elles n’ont aucun système de couverture sociale. Qu’est-ce qu’on fait de ces gens-là ? Voilà une des difficultés que nous rencontrons : faire comprendre aux gens que les personnes âgées ne se limitent pas aux retraités. Tout ce que nous menons comme actions aujourd’hui, visite médicale gratuite, CARFO, CNSS, FONADR, c’est pour les retraités. S : Mais qu’est-ce qui est fait à votre niveau pour faciliter la compréhension du public ? J.A.T : Quand nous avons l’opportunité comme vous nous le donnez. A la mise en place de nos bureaux, nous invitons tous les décideurs pour en parler. Vous serez surpris de la réaction de certains responsables quand vous dites que les personnes âgées ne sont pas toutes des retraités. De toutes les façons, vous pouvez faire l’expérience. Si vous dites que vous étiez au siège du Conseil national des personnes âgées (CNPA), on va vous dire ah !, Antoine Nanga. Et vous serez obligés de dire non. Il y a un effort à faire et justement, nous sollicitons la contribution des médias pour que les gens sachent qu’il y a des personnes âgées qui ne bénéficient d’aucun soutien et qui souhaitent en avoir. Et notre rôle est de regrouper ces personnes-là pour faire valoir leurs droits parce qu’il y a une loi votée qui attend d’être appliquée. En dehors des difficultés financières bien sûres qui ne permettent pas de tout faire, il n’y a qu’à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso où nous disposons de centre. Notre ministère de tutelle technique, le ministère en charge de la solidarité nationale a construit ce centre en 2011 et l’a mis gracieusement à notre disposition pour servir de siège. Le même centre existe à Bobo-Dioulasso. Mais en dehors de ces deux régions, il n’y en a pas d’autres. Si les moyens financiers suivaient certainement, qu’on aurait eu les mêmes centres ailleurs. Ce sont des centres d’écoute, de soins et de loisirs pour les personnes âgées, c’est-à-dire des maisons pour personnes âgées comme on a les maisons des jeunes ; des endroits où les personnes âgées peuvent se retrouver pour leurs loisirs et autres. Tout cela constitue le frein à la mobilisation en fait des personnes âgées et c’est pourquoi nous développons aussi le thème de la solidarité intra-générationnelle, c’est-à-dire, entre personnes âgées. Et l’une des difficultés, c’est comment communiquer pour que les personnes âgées les mieux loties que sont les retraités et les nombreuses personnes âgées en activité dans tous les secteurs de développement puissent contribuer à la prise en charge des personnes âgées vulnérables. Parce que la vulnérabilité n’est pas l’apanage des personnes âgées pour qu’on puisse les considérer toutes comme des impotents. Je donne toujours l’exemple en disant qu’un bébé qui vient de naître qu’on a ramassé dans la poubelle est plus vulnérable qu’une personne âgée vulnérable. Il y a certes des personnes âgées vulnérables mais il y a aussi des personnes âgées qui sont à l’aise et qui ne sont pas dans la misère ; celles-ci devraient pouvoir s’organiser pour permettre la prise en charge des personnes âgées vulnérables. Et c’est en cela que nous comptons mobiliser toutes ces personnes à adhérer massivement au CNPA-BF.

S : Quels sont les prochains défis que votre association compte relever ?

J.A.T. : Le défi, c’est continuer de faire l’effort de mobilisation des personnes âgées. Par exemple, au moment où nous parlions de 300 000 cotisants pour mobiliser 150 millions, c’était sur la base de 712 573 personnes âgées recensées en 2006. Maintenant qu’on est à 1 030 609, pourquoi ne pas compter sur 400 000 ou 500 000 ? Le taux de 500 FCFA/an a été judicieusement fixé pour permettre aux personnes généreuses de payer pour les personnes âgées les plus démunies. Par exemple, quand nous avons mis en place en 2020, le bureau de Saaba, deux mois après, il avait mobilisé 150 personnes et pour 2021 le maire de la commune de Saaba à qui, je renouvelle mes remerciements à payer la cotisation annuelle de 200 membres. Si les personnes âgées prennent conscience de leurs capacités, elles peuvent se mobiliser et accompagner le gouvernement. Car il y a beaucoup de priorités aujourd’hui et les personnes âgées peuvent être la solution en soulageant un tant soit peu le budget de l’Etat par une autoprise en charge. J’ai un mandat qui finit en 2023. Si d’ici la fin, j’atteins 100 000 adhésions, cela sera vraiment bien. Le gros défi, c’est d’abord la mobilisation et après cela, nous aurons des ressources et serons alors plus crédibles. Cela va permettre aux autres de nous venir en aide.

S : Le 1er octobre sera célébré la Journée internationale des personnes âgées. Pensez-vous que vos préoccupations trouvent des solutions au Burkina ?

J.A.T. : C’est une question dont la réponse n’est pas simple. Et on va faire ce que les Français appellent une réponse de Normand. C’est oui et non. C’est oui parce que les préoccupations sont prises en compte depuis pratiquement 2002 avec la participation du gouvernement à la Conférence internationale de Madrid sur le vieillissement et les personnes âgées et toutes les autres rencontres internationales qui ont suivi. En 2011, notre ministère de la Justice a fait un rapport sur l’état des droits des personnes âgées au Burkina Faso. Tous les problèmes des personnes âgées ont été recensés en termes de droits à leur accorder. L’Assemblée nationale a voté la loi n°024, portant promotion et protection des droits des personnes âgées, le 17 octobre 2016. Tout est prévu dedans notamment l’instauration d’une carte de la personne âgée qui donne droit à un certain nombre d’avantages. De 2016 à aujourd’hui, aucun texte d’application de cette loi n’a été pris. Alors, vous vous imaginez ! La session ordinaire de 2019 du Conseil économique et social a été bâtie sur la promotion des droits des personnes âgées. Je vous donne le point de ce qui est fait officiellement, sans compter la multitude d’associations qui mènent des actions en faveur des personnes âgées. Le ministère de la Santé, a en projet, deux centres de gériatrie, un à Ouagadougou et un à Bobo-Dioulasso. Je crois que celui de Ouagadougou est pratiquement terminé. Peut-être qu’on attend les équipements et l’inauguration. Mais, la partie « non » de ma réponse concerne la loi qui a été votée depuis 2016 avec zéro effet sur le terrain. Les centres de gériatrie sont toujours en chantier et nous attendons leur entrée en service. Les actions que l’on mène en ce moment, qu’elles soient du public, du privé ou de la société civile, sont trop ponctuelles et infimes par rapport à la masse des personnes âgées vulnérables dans le besoin. Il y a par exemple des maisons de solidarité à travers le pays, publiques ou d’organismes caritatifs qui recueillent les exclus sociaux et des démunis mais le plus souvent, il ne s’agit pas de personnes âgées en dehors des maisons de retraite de certaines confessions religieuses. Nous constatons qu’il y a une dizaine d’années, en dehors de la devanture des mosquées où on trouvait les personnes âgées qui demandent l’aumône, on ne les rencontrait pas en train de quémander dans les rues. Aujourd’hui, on les voit de plus en plus dans les carrefours en train de le faire. Avant, il y avait une solidarité familiale qui faisait qu’on ne les laissait pas sortir. Par rapport à ce 1er octobre, nous souhaitons que ce soit une journée de solidarité envers les personnes âgées vulnérables. Il faut que le 1er octobre devienne populaire comme le 8-Mars. Il n’y a pas une femme au Burkina Faso qui ne sait pas que le 8-Mars est que la Journée internationale de la femme. Quand vous parlez de la Journée internationale des personnes âgées, les gens sont un peu surpris. Il faut que nous fassions une communication pour que les gens sachent que le 1er octobre, c’est une journée des personnes âgées. Et nous allons prendre en compte leur préoccupation qui est essentiellement la santé ; à cet effet, un plan d’actions est en cours d’élaboration. Les perspectives permettent de croire que cela sera fait. Le Premier ministre a annoncé à l’Assemblée nationale, l’extension de la gratuité des soins au profit des personnes âgées. C’est aussi, inscrit dans le programme du président du Faso. C’est une perspective heureuse que nous attendons. Si, cela pouvait tomber le 1er octobre 2021, ce sera une bonne annonce. Nous sommes aussi dans la dynamique de demander l’ouverture d’un cabinet médical dans notre centre pour contribuer à la prise en charge de la santé des personnes âgées.

S : Il est aujourd’hui de plus en plus question de reconstitution de cellule familiale pour la cohésion sociale, qu’en pensez-vous en tant que personne âgée.

J.A.T. :Chacun revient sur la reconstitution de la cellule familiale mais je crois qu’il ne s’agit pas seulement de la famille nucléaire, papa- maman-enfants. Pour moi il faut voir la famille à l’Africaine. Au niveau du CNPA-BF, nous avons prévu dans notre document d’orientation stratégique, d’organiser des échanges sur les vécus des personnes âgées. Nous partons du principe que, c’est en voulant donner des leçons aux jeunes générations que le message ne passe pas. Puisque chaque fois que vous allez vouloir donner une leçon, on vous dira que votre temps est passé. Mais, si vous arrivez à échanger avec quelqu’un et vous lui dites : voilà ce que moi j’ai fait, ce que moi j’ai vu, mais ne lui dites pas ce qu’il fait n’est pas bon. C’est ce que j’ai appelé les échanges sur le vécu. En dehors des vécus, il y a les activités sociales notamment les visites aux parents, le respect du droit d’aînesse, que les jeunes font de moins en moins et que les personnes âgées continuent de faire. Ces échanges autour des vécus et des comportements en société africaine peuvent contribuer à restaurer cette cohésion sociale en déperdition.

S : Un appel aux autorités pour une meilleure prise en compte des préoccupations des personnes âgées.

J.A.T. : C’est plus des appels à tout le monde, qu’un appel aux autorités. A l’endroit du gouvernement, je souhaite que d’ici la fin de l’année, les textes d’application de la loi n°024-2016/AN du 17 octobre 2016, portant protection et promotion des droits des personnes âgées soient pris. Cette loi prévoit des avantages et je crois que les personnes âgées seront soulagées. C’est la recommandation première. La deuxième recommandation s’adresse à toutes les bonnes volontés physiques et morales pour qu’elles adhèrent et accompagnent le CNPA-BF. Parce que nous disons que le CNPA du Burkina Faso est la seule association du passé, du présent et du futur car tout bébé qui naît est une personne âgée potentielle dont il faut dès à présent préparer le futur. Nous sommes aujourd’hui 1 030 609 personnes âgées et dans quelques décennies, notre nombre atteindra sinon dépassera celui des enfants de moins de cinq ans. Si aujourd’hui, on ne met pas les moyens pour le petit million que nous sommes, qu’en sera-t-il demain quand nous serons 3 ou 4 millions? Enfin mon dernier appel s’adresse aux Burkinabè de manière générale, le respect de la personnalité et de la dignité de la personne âgée fera que cette dernière sera fière de l’être. Il faut que chacun accepte cette grâce de Dieu d’avoir 60 ans et plus.

Interview réalisée par Aly SAWADOGO

Laisser un commentaire