Le Ramadan et la famille :et si on sortait des sentiers battus ?

Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux.

Louanges infinies à Allah, qui nous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes. Louanges à Lui qui nous appelle au respect des liens de sang. Puisse-t-Il déverser abondamment et de manière ininterrompue, Sa paix et Ses bénédictions sur Son bien-Aimé Mouhammad et sur l’ensemble des croyants de tous les temps.

Les adorateurs du Miséricordieux ne manquent, dans leurs prières de dire : «Seigneur, fais que nos épouses et nos enfants soient pour nous une source de bonheur ! daigne faire de nous des modèles de piété pour ceux qui craignent le Seigneur ! » Ils travaillent à avoir, en leurs épouses et en leurs enfants, la joie des yeux et des cœurs. Il s’agit d’un véritable bonheur procuré à la simple vue des membres de la famille parce qu’il y en a qui se demandent ce qu’ils ont bien pu faire à Dieu pour avoir une telle famille. Aussi, le travail consiste à ce que chaque membre, pris individuellement, puisse dans la solitude, remercier Allah pour lui avoir donné une telle famille. Chacun doit, de ce fait, se demander si, dans la famille, il est une source de bonheur. Ma présence est-elle différente, dans les cœurs des membres de la famille, de mon absence ? Il faut, sincèrement, répondre à ces questions et en fonction des éléments de réponse, s’améliorer constamment.

Quelques pistes pour nous aider tous à l’atteinte cet objectif noble.

En vérité, les serviteurs du Miséricordieux ont l’humilité et la modestie comme forces dans leurs caractères. Chacun dans la famille, dans ce cas, sait, pertinemment, que les bonnes actions posées ne ont que la grâce d’Allah sans la facilitation Duquel la guidance n’aurait été possible en moins l’accomplissement de telles actions. Personne ne sera, alors, dans la promptitude à rappeler ses bonnes grâces, comme cela est courant dans nos familles, au profit des autres. Le souci de la discrétion est permanent.
En outre, ils sont de ceux qui répondent avec douceur aux ignorants qui les interpellent. Que dire de leur douceur à l’égard de ceux qui ne sont pas ignorants et surtout au sein de la famille ? Le Prophète a été loué par Allah pour sa douceur à l’égard de ces femmes et hommes qui l’ont accompagné dans sa mission ; une douceur sans laquelle, ils l’auraient fui. Il faut bannir, de nos familles, la méchanceté, l’agressivité dans les actes et les paroles, la cruauté, la dureté, la rudesse, la sévérité, la violence sous toutes ses formes qui sont de véritables poisons dans la vie.

En plus, la spiritualité doit être au cœur du fonctionnement de nos familles. Les membres doivent être « ceux qui passent la nuit, prosternés ou debout, à prier leur Seigneur ». Chacun doit avoir le souci du bien être des autres dans cette vie terrestre mais aussi et surtout demander constamment à Allah Sa protection contre les supplices de l’au-delà, « Seigneur, épargne-nous le supplice de l’Enfer » qui est le plus implacable des supplices. Nous devons, au sein des familles, avoir un programme de spiritualité familiale en tenant compte des capacités, des occupations, des contraintes de chacun. Le Prophète priait alors que sa femme dormait et il ne la dérangeait point. A la dernière décade, le Prophète serre sa ceinture et réveille toute sa famille pour la quête des mérites de la nuit du destin.
En sus, nous devons être de « ceux qui, dans leurs dépenses, tiennent un juste milieu, de façon à n’être ni avares ni prodigues ». En matière de dépenses, avoir une planification en tenant compte des entrées et des sorties nécessaires, obligatoires et facultatives. Dans une telle budgétisation, la famille doit être prioritaire dans les dépenses car elles sont le plus aimées et agrées par Allah.

Par ailleurs, chacun doit travailler à préserver la vie et l’honneur des autres dans la famille et se battre considérablement pour cela. Il faut à cela, s’éduquer à la fidélité des engagements tout en bannissant le faux, le mensonge, l’infidélité, l’adultère, la fornication. Toutefois, sans porter un jugement, il faut un accompagnement mutuel au repentir à l’égard d’Allah et à un pardon véritable aussi de la famille quand un des membres venait à trébucher.

Sans être exhaustif, on peut se limiter à dire qu’il n’appartient à aucun membre de la famille de faire ni le sourd, ni l’aveugle car ce sont les caractéristiques de l’orgueilleux et l’orgueil et la foi ne peuvent cohabiter.
Oh notre Seigneur, accorde-nous une belle part en ce monde, une belle part dans l’au-delà et préserve-nous de l’Enfer.
Oh notre Seigneur, fais-nous prendre conscience de nos responsabilités et permets-nous de les assumer convenablement pour Ta face.
Oh notre Seigneur, Tu es le Pardonneur et Tu aimes pardonner. Alors, pardonne-nous.

NB : La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.

Dr Inoussa COMPAORE
Imam de l’AEEMB et du CERFI

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