Malnutrition chronique au Burkina : L’UNICEF tire la sonnette d’alarme au Parlement

La Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, Anne Vincent : « Nous avons échangé avec le président de l’Assemblée nationale sur la malnutrition chronique, une nouvelle forme moins visible mais qui tue dans le silence »

Le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a reçu le mercredi 20 mars 2019 successivement, la Représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNIFEF) au Burkina Faso, Anne Vincent, le président de la Commission nationale des droits humains, Rodrigue Namoano et l’Association des éleveurs pour la gestion durable de l’environnement.

La Représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNIFEF) au Burkina Faso, Anne Vincent, était hier 20 mars dans les locaux de la représentation nationale pour échanger avec le président de l’institution, Alassane Bala Sakandé. « Je suis venu échanger avec le président de l’Assemblée nationale sur la malnutrition chronique, une nouvelle forme qui est moins visible mais malheureusement tue dans le silence.

C’est une promesse que j’avais faite en juin 2017 à l’occasion d’un forum interparlementaire sur la question qui est ainsi tenue », a-t-elle déclaré situant l’objet de sa visite. Selon Mme Vincent, cette forme de malnutrition est caractérisée par des enfants plus petits que leur âge, et s’installe pendant les 1000 premiers jours de vie, c’est-à-dire entre le moment de la conception et le deuxième anniversaire de l’enfant. « La maladie empêche le développement normal du cerveau, toute chose qui ne peut être rattrapée même si les conditions de nutrition connaissent une amélioration.

Au Burkina Faso les régions du Sahel et de l’Est sont les plus touchées par ce fléau avec des taux atteignant parfois 42% dans certaines localités », a indiqué l’émissaire onusienne.
De son avis, le président de l’Assemblée nationale a prêté une oreille attentive au sujet, puisqu’il a promis organiser un séminaire afin que les députés soient renseignés et outillés sur la problématique.

Aux dires de la représentante de l’UNICEF, la malnutrition chronique se présente comme une nouvelle menace dans la mesure où les dégâts observés aujourd’hui chez les gamins auront incontestablement des répercutions dans 10 ou 20 ans sur le développement du pays. Anne Vincent a fait savoir qu’une bonne alimentation seule ne saurait être la panacée, mais il faut lutter contre tout ce qui participe à la détérioration des conditions de vie des populations.

Le président du CNDH a plaidé pour que des ressources conséquentes soient allouées à sa structure.

Elle a cité notamment la défécation à l’air libre, l’inaccessibilité de certaines populations à l’eau potable, le manque d’hygiène de vie dans certains milieux. « Ce fléau nécessite une riposte multisectorielle et les parlementaires, de par leur rôle législatif, peuvent aider à son éradication au Burkina Faso », a-t-elle conclu. A la suite de la délégation de l’UNICEF, c’est le bureau de la Commission nationale des droits humains (CNDH) qui a été reçu par Alassane Bala Sakandé.

Conduite par son président, Kalifa Yemboado Rodrigue Namoano, la structure dit être venue présenter la structure au patron de l’Assemblée nationale et solliciter son soutien pour plus de ressources. « Nous souhaitons que des moyens conséquents soient mis à la disposition de la CNDH pour l’accomplissement de ses missions sur le terrain. Nous jouons un rôle important dans la protection des droits individuels et collectifs des citoyens, alors que nous n’avons pas toujours les ressources nécessaires », a fait observer Rodrigue Namoano.

Interrogé sur la polémique soulevée par la publication du récent rapport du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), le président du CNDH s’est voulu prudent : « Le MBDHP est dans son rôle, le gouvernement burkinabè a décidé d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur le sujet et nous attendons les résultats ».

La rencontre entre une forte délégation des membres de l’association des éleveurs pour la gestion durable de l’environnement et le président Sakandé a mis fin à cette série des audiences à l’Assemblée nationale. Les membres sont venus demander l’appui de l’institution pour l’organisation d’un forum sur les conflits agriculteurs-éleveurs.

Beyon Romain NEBIE

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