Présidentielle nigérienne: Mahamane Ousmane revendique la victoire

Le candidat Mahamane Ousmane, qui est arrivé 2e derrière Mohamed Bazoum, conteste les résultats provisoires de la présidentielle proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le mardi 23 février à Niamey au Niger. Il affirme avoir remporté l’élection avec 50, 30% des voix contre 49,70% pour son challenger.

L’ancien président du Niger et candidat au 2d tour de la présidentielle du 21 février 2021, Mahamane Ousmane, arrivé deuxième selon les résultats provisoires proclamés par la commission électorale indépendante(CENI), soutient qu’il est le vainqueur de l’élection. Dans une vidéo de 3,37 mn diffusée sur les réseaux sociaux, le challenger du candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, a déclaré être le vainqueur de l’élection avec 50,30% des voix contre 49,70% pour M. Bazoum. « Après avoir subi cette mauvaise gestion qui a endommagé notre bien-être au quotidien pendant ces dix longues années, le régime de Mahamadou Issoufou veut, sans scrupule, confisquer la volonté populaire qui s’est exprimée de façon massive en ma faveur à l’occasion de ce second tour. Lors de ce scrutin, nous avons relevé des fraudes massives, surtout dans les régions de Tahoua, d’Agadez, dans le Nord à Maradi et à Zinder », a-t-il indiqué.
En clair, l’opposant conteste les résultats provisoires de la présidentielle proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le mardi 23 février à Niamey, donnant Mohamed Bazoum vainqueur avec 55,75% des voix contre 44,25 pour lui. « Dans la région de Tahoua, des irrégularités ont été rapportées dans 15 circonscriptions électorales. Dans les circonscriptions de Dabaga et de Tagris, le vote était déjà terminé la veille de l’élection. De faux bulletins ont été détectés par la CENI elle-même en date du 21 février 2021. Pourtant, rien n’a été fait pour distinguer le vrai bulletin du faux et sans sanctionner les responsables de ces forfaitures », a énuméré, entre autres, Mahamane Ousmane. Il a dit rejeter « en bloc les résultats, partout où des irrégularités ont été constatées ». «Nonobstant cette victoire acquise, nous nous réservons le droit d’exercer des recours en annulation dans les zones précitées afin que justice soit faite. Nous rassurons nos compatriotes que nous utiliserons tous les moyens légaux pour défendre notre victoire qui est celle du peuple nigérien souverain », a-t-il conclu.
Bien avant la proclamation des résultats provisoires, des violences avaient éclaté à Niamey dans la capitale, occasionnant des dégâts de biens publics et privés. Les forces de l’ordre ont sillonné la ville pour tenter de disperser les manifestants acquis à la cause de Mahamane Ousmane. C’est dans un calme précaire que les habitants de la capitale nigérienne vaquent à leurs occupations.
Mohamed Bazoum avait pourtant félicité son challenger Mahamane Ousmane, «pour le score remarquable qu’il a réalisé », lors d’une adresse à ses militants à la suite de l’annonce de sa victoire dans la soirée du 23 février 2021. « Connaissant sa sagesse, je voudrais compter sur lui pour créer un nouveau climat entre le pouvoir et l’opposition, mettre fin aux tensions inutiles et nous donner la main sur l’essentiel par ces temps de grands défis terroristes », a-t-il lancé à son endroit. Un message qui n’a pas apparemment été entendu par son adversaire.
Au regard de la situation qui prévaut au Niger, l’Organisation internationale de la Francophonie, a, dans un communiqué, « condamné fermement les violences post-électorales qui ont suivi la publication des résultats électoraux provisoires et appeler toutes les parties prenantes à recourir, en cas de contestations, aux voies légales mais également au dialogue».

Karim BADOLO
(Depuis Niamey au Niger)

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