Réouverture du marché de Kongoussi : Le soulagement des commerçants

Depuis le 22 avril, le grand marché de Kongoussi a retrouvé son ambiance habituelle.

Les commerçants de Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, dans la région du Nord, ont accueilli avec soulagement la réouverture du grand marché de la ville, le mercredi 22 avril. Ils ont renoué avec leurs activités même si la clientèle se fait encore rare chez certains. Constat.

Jeudi 23 avril 2020, le monde grouille autour du grand marché de Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, situé en plein centre-ville. C’est le deuxième jour de sa réouverture. Les commerçants reprennent leurs habitudes après un mois de « repos ». Le contexte du coronavirus oblige, un dispositif de lavage des mains est placé à une des entrées du marché. Obligation est faite à tout le monde de se plier au rituel avant d’avoir accès aux boutiques et étals.

Henriette Sawadogo est une vendeuse de pommes de terre à l’entrée du marché. Son étal de marchandises fait face à la grande voie qui jouxte le marché. En cette matinée, elle papote tranquillement avec ses camarades sous une petite ombre pour se protéger du soleil. Dame Sawadogo est heureuse de retrouver l’ambiance du marché après un mois d’inactivité. Même si la clientèle se fait rare, elle salue la réouverture du marché.

Au moins, elle a l’occasion de rompre avec la monotonie de la maison. « Nous étions recluses dans nos familles à ne rien faire à part les travaux ménagers. Nous sommes contentes de sortir maintenant, même si nous n’arrivons pas écouler grand-chose », confie-t-elle. En fait, la plupart de la clientèle de Henriette Sawadogo et ses camarades se recrute parmi les voyageurs qui transitent par la ville.

Avec l’arrêt des transports en commun, c’est un manque à gagner pour elles. Pour sa voisine Safiatou Sawadogo, vendeuse de haricot vert et de pain, la fermeture du marché a été brusque. Une partie de son stock de haricot vert a pourri. Propriétaire d’une grande échoppe de marchandises diverses, Issa Ouédraogo est du même avis que Safiatou. Son chiffre d’affaires a pris un coup avec la mesure.

Mais depuis la réouverture du marché, il se frotte les mains puisque les clients se bousculent dans son magasin. Rien qu’au premier jour de la reprise de ses activités, il a fait des recettes de 500 000 F CFA. Bien qu’étant restés inactifs pendant un mois, les commerçants approuvent toutefois les mesures qui ont été prises pour endiguer la propagation à grande échelle de la maladie.

Prendre conscience de la maladie

Henriette Sawadogo espère que la quarantaine sera levée pour permettre aux gens de se déplacer.

Henriette Sawadogo est d’avis qu’il vaut mieux prévenir que guérir. La maladie, soutient-elle, est très dangereuse selon les informations qu’elle a reçues à travers les médias. Et il est important de veiller à ce qu’elle ne fasse pas d’autres dégâts au Burkina Faso. Mais pourquoi vous ne portez pas le masque qui est pourtant conseillé ? Sourire aux lèvres, elle décroche son sac qui était accroché au dessus de son étal et nous montre son cache-nez. « J’en porte, mais il fait très chaud et je transpire quand je le garde longtemps », argue-t-elle.

Pensez-vous que c’est une bonne manière de vous protéger ? Un peu confuse, elle fait la promesse d’adopter le bon réflexe d’autant plus que la date du port obligatoire du cache-nez est arrivée. Vous ne respectez pas aussi la distance d’un mètre ?

Un rire général se déclenche. «C’est pas facile, mais on va s’habituer », rassure Henriette Ouédraogo. Issa Ouédraogo soutient que le coronavirus est venu se greffer à d’autres problèmes qu’ils vivaient déjà. «C’est une épreuve de plus pour notre pays avec le terrorisme qui nous cause tant de difficultés. Nous faisons face ici à la situation des déplacés internes.

Certains sont logés sur des sites, d’autres sont hébergés dans des familles. Je souhaite que la maladie puisse être combattue dans un délai raisonnable », affirme-t-il.

A la gare routière de Kongoussi, l’ambiance est morose. Des chargeurs et démarcheurs tuent le temps en discutant dans des kiosques alentours. Un dispositif de lave-mains est également mis à l’entrée de la gare. Bassirou Sana gagne sa vie en trouvant des passagers pour les minicars. Il aide aussi à charger les camions de marchandises. Faute de voyageurs, il arrive à grappiller quelques sous avec les rares transporteurs de marchandises qui sont de passage dans la ville.

Karim BADOLO

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