La Ligue des Consommateurs du Burkina (LCB) a animé ce jeudi 11 mars 2021 à Ouagadougou, une conférence de presse pour évoquer les préoccupations des consommateurs relatifs au relevé bimestriel de l’ONEA, à la flambé des prix des produits de grandes consommations, de la qualité des huiles alimentaires, de la vente du gaz butane par des distributeurs non agrées et des pratiques malsaines des sociétés de téléphone mobile.
Depuis quelques mois, le système de relevé bimestriel et la flambée des produits de grandes consommations… suscitent beaucoup de plaintes au sein des consommateurs. C’est pourquoi à quelques jours de la célébration de la journée internationale du Consommateur célébré chaque 15 mars, la Ligue des Consommateurs du Burkina (LCB) a rencontré les hommes de médias pour échanger sur les préoccupations des consommateurs.
Le président de la LCB, Dasmané Traoré a rappelé la tenue du 8 au 24 février, d’une campagne spéciale de traitement des plaintes des consommateurs dans cinq agences de Ouagadougou de l’Office national de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA). Il a fait savoir que la LCB a également séjourné dans lesdites agences pour assister le consommateur dans la prise en compte et la résolution de sa plainte par l’ONEA. Dasmané Traoré a indiqué qu’a l’issue de son séjour, la LCB a recensé 538 plaintes dont 312 ont été traités à l’Agence de Tampouy.
Dans sa déclaration, M. Dasmané a rappelé la nature des plaintes qui ont été enregistrées. Il s’agit entre autres de la hausse généralisée des factures à partir des mois de consommations de juillet à novembre 2020, l’incompréhension du système de relevé bimestriel qui induit la réception de deux factures à la fois, la mauvaise période choisie par l’ONEA (après la période de gratuité pour la tranche sociale du fait du Covid-19) pour l’effectivité de la mise en application de ce nouveau système. « A cela s’ajoute, la difficulté présentement pour le client de suivre et comprendre sa consommation, tant il reçoit des factures successives de l’ONEA sans explication et a des montants très élevés », a-t-il précisé.
A l’issue de son séjour dans les agences ONEA, la Ligue a fait des propositions pour l’amélioration du climat qui prévaut entre l’ONEA et ses clients. C’est pourquoi la LCB demande à l’ONEA, la suspension temporaire du relevé bimestriel, le temps de régler les contentieux de facturation. Elle a aussi suggéré l’application d’une autre formule de recouvrement comme par exemple l’institution d’une facturation et d’un relevé bimestriel.
Quant à l’ONEA, représenté par son Directeur Commercial, Moussa Semdé, il a expliqué qu’en juillet, tous les clients se plaignaient et c’est ce qui a obligé l’office à retraiter les factures. Il a affirmé qu’en retraitant les factures, l’ONEA est entrée dans un cycle de retard. « On ne peut pas changer un système de 60 ans sans insuffisances. Nous allons travailler à ce que qu’ils soient réduit au maximum », a noté Moussa Semdé. Il a aussi souligné que les sociétés de services comme l’ONEA, la SONABEL ne peuvent pas avoir une gestion clientèle sans plaintes.
« Nous devons travailler à réduire le nombre de plaintes et à rétablir la confiance entre nos clients et nous », a-t-il rassuré. Il a également indiqué que tout ce que l’ONEA engage comme réforme vise à assurer la pérennité en eau pas au détriment du consommateur, mais en sa faveur.
Wamini Micheline OUEDRAOGO