Campagne humide: 200 000 tonnes de céréales attendues dans les Kuilsé

La productrice Djaourata Ouédraogo désherbant son champ d’un hectare de niébé Komkallé. 

La campagne humide 2025-2026 s’installe progressivement dans la région des Kuilsé. La plupart des cultures sont en phase de levée, couramment appelée stade feuille.  Avec le soutien en intrants et matériels agricoles du ministère en charge de l’agriculture et de ses partenaires, la production prévisionnelle est estimée à 200 000 tonnes de céréales, 50 000 tonnes de cultures de rente et 35 000 tonnes de légumineuses (niébé et arachide). 

Dans la commune de Korsimoro, province de Sandbondtenga, région des Kuilsé, les cultures présentent une bonne physionomie. La plupart des cultures de céréales sont en phase levée (stade feuille) alors que les légumineuses telles que le niébé et l’arachide sont au stade de semis, selon le chef d’unité d’animation technique agriculture de Korsimoro, Harouna Zango. Avec le soutien en intrants et matériels (un tracteur et un motoculteur) agricoles du ministère en charge de l’agriculture et le renforcement du dispositif d’appui-conseil avec un effectif de 15 agents, 13 bas-fonds d’une superficie totale de 109 hectares ont été sommairement aménagés dans la commune.

« Les producteurs ont bénéficié de labours subventionnés à 10 000 francs CFA l’hectare, d’une dotation en engrais à 12 000 francs CFA  le sac de 50 kg et de la fumure organique à 4 000 francs CFA le sac. Quant aux semences, les femmes ont été dotées gratuitement de 8kg de niébé chacune, les autres semences améliorées sont subventionnées à 1 000 francs CFA entre 10 et 15 kg », a indiqué M. Zango. Même si, l’effectif des techniciens a été renforcé, la principale difficulté du service communal de l’agriculture de Korsimoro, selon le chef d’unité d’animation technique, est l’insuffisance du matériel roulant (4 motos pour 15 techniciens). Karim Sawadogo est un producteur et Conseiller villageois de développement (CVD) du quartier Tangpooré, sis au secteur 4 de Korsimoro.

Il exploite un champ de quatre hectares où il a emblavé du petit mil, du sorgho blanc, du niébé et de l’arachide. Au stade de levée, toutes ces cultures présentent une bonne physionomie. Si la campagne humide se termine bien, le CVD Sawadogo compte récolter deux tonnes de maïs, quatre tonnes de petit mil et sorgho blanc, deux tonnes d’arachide. « Depuis 1998, je n’ai jamais acheté des vivres pour nourrir ma famille. Depuis lors, c’est la terre qui me nourrit et nourrit mes animaux et volaille », s’est-il réjoui. Pour cette campagne, Karim Sawadogo a bénéficié, entre autres, de 15 kg de semence améliorée de maïs à 1000 francs CFA, de trois sacs d’engrais à 12 000 francs CFA l’unité, de deux sacs de fumure organique à 4000 francs CFA l’unité et d’un labour subventionné à 10 000 francs CFA l’Hectare (ha) sans oublier les techniques culturales acquises.

Le champ du sorgho blanc d’un hectare du président CVD Moumini Sawadogo, labouré au tracteur par le service communal d’agriculture de Korsimoro à 10 000 francs CFA nourrit aussi l’espoir d’une bonne récolte. Pour cette campagne humide, il dit emblaver du sorgho blanc, du petit mil et du niébé sur une superficie totale de six hectares. « Ce soutien m’a beaucoup soulagé, car il est difficile d’avoir un tracteur d’un particulier pour venir cultiver pour ton champ malgré que le coût d’emblavure d’un hectare coute très cher (25000 F CFA). Ce qui me permettra d’avoir une bonne récolte », a laissé entendre le président CVD. 

Contribuer à la souveraineté alimentaire

A l’entendre, la dotation des intrants agricoles (engrais et semences) se fait à Korsimoro sur le critère de la vulnérabilité. « Le niébé est distribué gratuitement aux femmes et chacune reçoit huit kg de niébé. Le maïs c’est 15 kg à 1000 francs CFA, le petit mil ou le sorgho de 10 kg à 1000 francs CFA », a avoué Moumini Sawadogo. A l’écouter, leurs doléances sont, notamment le renforcement de la formation, l’augmentation de la dotation en fumure organique. La productrice Djaourata Ouédraogo a bénéficié gracieusement de huit kg de niébé de variété Komkallé qu’elle a emblavé sur un champ d’un hectare et de trois sacs d’engrais au prix subventionné de 12 000 francs CFA par sac. En plus du niébé, elle cultive aussi de l’arachide et du pois de terre.

« Ce soutien en intrants agricoles permettra de booster mon rendement agricole, car elle compte récolter quatre sacs de 100 kg de niébé sur son champ d’un ha », a remercié dame Ouédraogo. Elle a déclaré que la majorité des femmes de Korsimoro ont bénéficié d’un renforcement de capacités sur les techniques culturales telles que les cordons pierreux, le zaï, les demi-lunes. Son seul souci, ce sont les attaques parasitaires du niébé qui anéantissent régulièrement leur rendement agricole. Leur doléance est de bénéficier davantage d’un appui-conseil pour la réussite de leur campagne agricole. Selon le directeur régional chargé de l’agriculture des Kuilsé, Igor Birba, pour cette campagne humide, sa région a bénéficié de son ministère et ses partenaires de plus 400 tonnes (t) de semences améliorées, de 2500 t d’engrais, de 40 t de semences fourragères, de 21 tracteurs et de 10 motoculteurs.

Ces soutiens, selon lui, ont permis de labourer à prix subventionné à raison de 10 000 francs l’hectare avec un tracteur et 5 000 francs CFA l’hectare avec un motoculteur, de doter gratuitement les PDI retournées de semences améliorées et de labourer gracieusement leurs champs, avec à la clé une vision d’aménagement sommaire de 1300 ha de sites de production rizicole et 2500 ha de champs céréaliers. « Notre production agricole prévisionnelle pour cette campagne humide est de 200 000 tonnes de céréales, de 50 000 t de culture de rente et de 35 000 t de légumineuses (niébé et arachide) », a espéré DR Birba.

Pour atteindre cet objectif agricole, des dispositions innovantes seront prises. Selon le DR, Igor Birba, il s’agit, entre autres, l’aménagement et le renforcement des diguettes pour maintenir l’eau, le traitement régulier des produits phytosanitaires homologués. Selon M. Igor Birba, ses missions visent, entre autres, à renforcer la confiance des populations envers les « VDP agricoles » que sont ses techniciens, à contribuer à la souveraineté alimentaire et à l’offensive agrosylvopastorale et faciliter le retour des populations dans les zones reconquises à travers l’aménagement de vastes espaces agricoles. De ce fait, il a invité les producteurs des Kuilsé à respecter les conseils-techniques des agents. 

Emil Abdoul Razak SEGDA

Segda9emil@gmail.com

 

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