Agriculture: La contribution des données météorologiques pour plus de rentabilité

Les informations météorologiques et climatologiques aide à prendre des décisions avisées et des mesures locales qui réduisent les risques,  élargissent les perspectives, rationalisent l’exploitation de ressources limitées et augmentent la production dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. A cet effet,  l’Agence  nationale de la météorologie (ANAM) transmet ces informations aux agriculteurs. Cette agence est co-leader avec le ministère de l’Agriculture, du suivi agropastoral de la campagne humide. Ce sont, entre autres, des informations collectées lors de notre passage au siège de la météorologie, le jeudi 17 janvier 2019.

De nos jours, le changement climatique s’impose et bouleverse les habitudes des agriculteurs; par exemple,  ceux de la région du Nord ne peuvent plus cultiver du coton, compte tenu de la réduction des quantités de pluies.  Et pour les produits agricoles, les variétés de courte saison sont recommandées. Cette prise de conscience est l’œuvre  de l’Agence  nationale de la météorologie (ANAM).

L’objectif principal de cette agence est de permettre à chaque concitoyen d’avoir avoir accès aux informations agrométéorologiques, de les comprendre, s’en approprier et de prendre une décision par rapport à ses activités de production sur la base de ces informations.

Ainsi, l’élaboration des prévisions saisonnières des pluies et des caractéristiques agroclimatiques offre la possibilité de connaître le type de saison attendu (normale, humide, sèche), le démarrage probable de la saison des pluies, la fin probable de la saison des pluies, le risque de séquences sèches en début de saison des pluies et pendant la période de floraison. C’est également une opportunité de donner les conseils agrométéorologiques, d’organiser et de diffuser des informations  au profit des différents acteurs et partenaires.

Selon le directeur des applications  météorologiques, Grégoire Baki, l’élaboration des bulletins de prévisions quotidiennes donnent des informations nécessaires sur la pluie, la température, les vents et  les orages. « Ces bulletins donnent ainsi des conseils agrométéorologiques adaptés aux prévisions quotidiennes», a-t-il expliqué. Selon lui, l’anticipation en temps réel de l’arrivée des évènements tels la pluie, le vent, la poussière, etc., se fait par l’élaboration de messages d’alerte.

L’importance des données météorologiques pour une meilleure productivité

La météorologie met de nombreuses données  au service de l’agriculture.  Ce sont particulièrement les moyennes pluviométriques, les dates moyennes de début de la saison et de fin de saison ;  les résultats des prévisions saisonnières des pluies et des caractéristiques agro climatiques de la saison pluvieuse. A cela s’ajoutent les bulletins de prévisions quotidiennes, hebdomadaires et décadaires.

La détermination de ces paramètres-clés de la saison des pluies d’une zone donnée offre des indications sur les potentialités productives de la région et  les types de spéculations à emblaver tenant compte de la longueur du cycle; et ceci dans la perspective d’éviter les faux départ de la saison, de faire une économie de semis, de dépenses et d’énergie, de sécuriser les plantules et de maximiser les rendements, etc.

Ces données sont mises au service des agriculteurs  grâce aux Technologies de l’information et de la communication (TICs), les bulletins décadaires, hebdomadaires, les formations communautaires  et les médias nationaux et communautaires.

Ainsi, d’une part, la contribution de la météo est matérialisée par l’élaboration de bulletins agrométéorologiques  et de l’évolution décadaire de différents paramètres : il s’agit de la pluviométrie ou la mesure de la quantité de pluie  et  son  suivi régulier tout au long de la saison ; ce qui permet de détecter les zones à risques de faible production agricole, la température, l’humidité, l’évaporation, etc.

D’autre part, cette contribution est également visible sous forme de produits agroclimatiques que sont les cartes sur les dates de début, de fin et la longueur moyenne de la saison en différentes localités du pays selon la période ; de même que des cartes d’indice de végétation  et de points d’eau.

A cela s’ajoutent les conseils agrométéorologiques, sans oublier le point sur les perspectives en termes de cumuls pluviométriques, températures, humidité, vents, non seulement pour les sept prochains jours mais aussi et surtout pour la prochaine décade. Le point des  températures pour les sept prochains jours fait ressortir les localités susceptibles de recueillir les plus fortes précipitations ou non et de prendre des décisions au niveau local.

 

Les activités réalisées par la météo au Burkina Faso

 La météo  annonce  l’installation de la saison pluvieuse qui peut être précoce, normale ou tardive et donne des indications caractérielles des précipitations, c’est-a-dire  les hauteurs d’eau et le nombre de jours de pluie des principaux postes suivis, comparés à la campagne écoulée à la même période et à la moyenne décennale. Ladite agence aide les acteurs impliqués dans l’agriculture à prévenir les dégâts d’origine météorologique  tels que le stress hydrique, les inondations,  les grands vents, la grêle, l’ensablement de plantules.  Elle donne  des avis/conseils agrométéorologiques et pluviométriques.

Au nombre des activités menées figurent les cartes prévisionnelles de semis (débuts précoce, normal et tardif) et de fin de saison des pluies, la formation des usagers sur la climatologie de leurs localités, la sensibilisation des acteurs et partenaires à la compréhension, à l’interprétation et à l’exploitation des produits climatiques, des informations météorologiques et des conseils agrométéo. La formation et la sensibilisation des usagers à la variabilité et au changement climatiques et la proposition de quelques stratégies d’adaptations (semences améliorées, prévisions saisonnières, CES/DRS) ; les missions de suivi agrométéorologique des producteurs et productrices ainsi que les éleveurs de sites pilotes  et le suivi de la campagne agropastorale font partie de ces activités.

Cependant, quelques difficultés s’imposent, à savoir la limitation des moyens de communication ou de transmission des informations et produits agrométéorologiques et le fait que les principaux usagers soient illettrés.

Grégoire Baki estime que pour surmonter de telles difficultés, la météo a besoin d’équipements pour réaliser des prévisions de plus en plus fiables et de plus en plus fines d’un point de vue spatial et pour des échéances de plus en plus lointaines.

A l’endroit du ministère en charge de l’agriculture et de tous les acteurs concernés, il a soutenu que les produits et conseils agrométéorologiques et les prévisions météo sont disponibles et peuvent aider à l’amélioration de la productivité au Burkina Faso.

Aimée Florentine KABORE