Se prémunir

L’Agence nationale de la météorologie (ANAM) l’avait prévu. Pour les périodes de juin-juillet-août et juillet-août-septembre 2020, il est attendu des cumuls pluviométriques supérieurs à la moyenne établie sur la période de référence 1981-2010. Une prévision qui concerne la majeure partie du Burkina Faso. Les experts de l’Agence ont relevé également que la fin de la saison des pluies sera « tardive à tendance normale ».
Certes, les premières pluies ont tardé à venir dans plusieurs localités du pays, contraignant des acteurs agricoles aux ressemis, avec parfois des craintes pour la suite de la saison. Mais depuis la deuxième décade du mois de juillet, la situation a connu une évolution avec parfois des pluies diluviennes. C’est ainsi que Ouagadougou a enregistré 89 mm d’eau le 12 juillet, 72 mm trois jour après. Ce 15 juillet, l’une des plus grosses quantités d’eau est tombée à Ouargaye dans le Centre-Est, avec 109.2 mm d’eau recueillis. Ces fortes précipitations ont par moment provoqué des inondations et engendré des pertes en vies humaines. C’est le cas notamment de la préfète de Boudry et de ses quatre compagnons d’infortune de retour d’une mission de supervision des examens du CEP et du BEPC, dans la soirée du 14 juillet 2020.
Certainement un présage d’un trimestre très humide dont il faut se prémunir, avec le concours des météorologues qui, du reste, ont commencé à jouer leur partition depuis des mois. Ils ont recommandé la valorisation des opportunités agricoles, l’augmentation des superficies d’exploitations, l’application de techniques de rendements optimums, à travers l’apport de fertilisants et la facilitation de l’accès des semences améliorées aux producteurs. Au regard des prévisions, ceux-ci ont aussi conseillé d’éviter, cette année, la culture de certaines espèces telles que le maïs, le mil et le sorgho dans les zones inondables.
Face au risque phytosanitaire, ils sont allés plus loin en conseillant de renforcer la surveillance d’une éventuelle invasion acridienne et de prévoir des stocks de moustiquaires.
Le tout appuyé par une vaccination des animaux en vue de prévenir les épizooties à germes. On ne peut donc pas dire que les Burkinabè n’ont pas été avertis sur ce qui les attend au cours de cette campagne agricole.
Encore une fois, dame nature nous interpelle sur la nécessité de trouver les mécanismes adéquats de résilience face aux effets du changement climatique.
Pour la présente campagne, c’est une pluviométrie excédentaire qui est annoncée mais rien ne garantit que les prochaines années elle ne sera pas déficitaire.
D’où la nécessité de poursuivre la réflexion sur la maitrise et l’utilisation rationnelle des eaux pluviales.
Et en la matière, la création et l’entretien de retenues d’eau comme les ’’boulis’’ et les barrages à usage agricole peuvent être une option capitale. Aussi, une adaptation des variétés de semences à ces caprices de la nature s’impose.