Commercialisation des fleurs naturelles : un Job rentable pour Flora Ouédraogo

La boutique Flora-votre fleuriste, sise au quartier Patte d’oie de Ouagadougou.

Flora Ouédraogo est propriétaire de la boutique Flora-votre fleuriste. Elle fait de la commercialisation des fleurs naturelles son job, à Ouagadougou. Elle propose aux clients des bouquets de roses, de tournesol et de marguerites 100% naturels, fraichement cueillis. Passionnée des fleurs, elle a libéré son génie créateur pour faire des roses en billets de banque. Zoom sur cette jeune entrepreneure exerçant une activité innovante au Burkina Faso.

Flora Ouédraogo est propriétaire de la boutique Flora-votre fleuriste, sise au quartier Patte d’oie de Ouagadougou. Dès l’entrée de l’enceinte, une bonne senteur vous accueille. C’est une astuce qui consiste à mettre le client à l’aise, lui donner envie de payer des fleurs, nous confiera plus tard, la responsable. A l’intérieur, sont disposés des bouquets de fleurs dans des pots, des paniers ou emballés dans des plastiques. Sur une table, des bouquets prêts à être servis. Il y en a de toutes les couleurs. Sourire aux lèvres, la patronne des lieux nous reçoit et fait des confidences en cette matinée du 16 mars 2022 : « J’ai embrassé cette activité par amour depuis quatre ans.

Je n’ai pas une formation en fleuriste. Tout a commencé lors d’un voyage à l’étranger. A côté de notre résidence, se trouvait un fleuriste. Je me suis intéressée à son activité et mon père a cru en moi en me soutenant ». Elle pense aussi qu’elle serait, peut-être, prédestinée à cela à cause de son nom Flora. De retour au pays, l’ingénieur financier de formation monte son bisness. Mais aussitôt, le projet dévoilé, les mises en garde tombèrent de partout. Cela n’entame en rien sa détermination. « Ici, au Burkina Faso, ce n’est pas facile de se lancer dans un tel domaine. Mais comme j’y croyais et avec le soutien de papa, je me suis lancée», explique-t-elle.

Les fleurs commercialisées à la boutique de Flora Ouédraogo viennent pour la plupart de l’étranger, notamment du Kenya, de la Hollande et de la Chine. Parfois du Burkina Faso. Ce sont, entre autres, des roses, du tournesol et des marguerites, 100% naturels. « Je ne fais pas de mélange avec les synthétiques», déclare la jeune femme. Un bouquet de fleurs locales coûte 8 000 F CFA. Et celui des fleurs importées est proposé à partir de 20 000 F CFA. Une tige de roses coûte 2 000 F CFA.« Des livreurs sont prêts à bouger à tout moment et dans les quatre coins de Ouagadougou. La livraison est également possible à Bobo-Dioulasso et à Koudougou », assure la promotrice de la boutique.

Le langage des fleurs

Flora Ouédraogo : « Je propose aux clients des fleurs 100% naturelles».

«Les fleurs parlent. Les offrir à quelqu’un est significatif et plein d’émotions. 11 tiges de roses rouges signifient ‘’amour fou’’. Une tige signifie ‘’je t’apprécie énormément, j’ai des sentiments pour toi’’», affirme Mlle Ouédraogo. Le mélange de couleurs signifie ‘’plein d’émotions comme je t’apprécie en amour, en amitié, en pureté…’’

La clientèle de chez Flora est tout le monde. Ce sont des hommes, des femmes, des jeunes, des adultes. Une certaine classe d’individus qui accordent une importance aux fleurs, qui comprennent le langage des fleurs et qui ont les moyens. « La cible, c’est la personne qui veut faire plaisir ou entretenir une relation. Chaque occasion est belle pour offrir des fleurs. On peut offrir des fleurs à quelqu’un qui boude et tout repart. C’est thérapeutique », dit-elle. Les périodes de bonnes affaires sont la fête des amoureux (14 février), la fête des mères (29 mai), la Journée internationale de la femme (8 mars), l’assomption (15 août) et les fêtes de fin d’année.

A cela, il faut ajouter la célébration des mariages ou d’anniversaires, les centres de table pour les conférences, les gerbes et les couronnes. Flora révèle à titre d’exemple qu’environ mille bouquets ont déjà été achetés cette année à la date du 16 mars 2022. Elle a eu le plus gros marché à l’occasion de la célébration du 8 mars. Sur les recettes, elle préfère ne pas communiquer et confie qu’elle s’en est bien tirée. Cette jeune entrepreneure de moins de 30 ans a l’innovation dans le sang.

En plus des bouquets, elle associe d’autres produits comme les parfums, les pagnes, la liqueur… Elle enrôle aussi des billets de banque autour des fleurs. « Au début, les clients ne voulaient pas. Ils trouvaient que c’était du m’as-tu vu. Mais, par la suite, certains ont adhéré», annonce-t-elle. Quant à l’entretien des fleurs, elle recommande à ses clients de les rafraîchir en mettant de l’eau. « Ce sont des produits périssables. Chacune de nos livraisons est accompagnée d’une carte sur laquelle est notifié le mode d’entretien. La durée de vie est d’une semaine au minimum », dit-elle. Faut-il les jeter après ?

« Non, on peut réutiliser les pétales en les plongeant dans l’eau de parfum. Ça rafraîchit l’odeur de la pièce. C’est un bon désodorisant », conseille Flora Ouédraogo. La grande difficulté dont elle dit faire face, est le climat. Elle explique : « La chaleur n’est pas notre alliée. Il faut garder les fleurs au frais afin qu’elles ne se fanent pas. Pourtant, il y a des coupures d’électricité. Donc des difficultés de conservation ». C’est pourquoi, son souhait le plus ardent est de construire une chambre froide. La femme d’affaires compte aussi ouvrir une deuxième boutique à Ouagadougou et une troisième à Bobo-Dioulasso. Elle projette se lancer aussi dans la production des fleurs.

Habibata WARA