L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) et ses partenaires organisent un sommet régional sur le changement climatique, la conservation de la biodiversité et les systèmes alimentaires dans le bassin du Congo du 29 au 31 août 2023, à Kinshasa sous le thème « Réconcilier la production alimentaire avec la conservation de la biodiversité et l’urgence climatique dans le Bassin du Congo ». La cérémonie d’ouverture placée sous la présidence du ministre de l’Agriculture de la République Démocratique du Congo (RDC), Maitre José MpandaKabangu, est intervenue le mardi août 2023 dans la capitale congolaise.
Les forêts tropicales du Bassin du Congo joue un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique et la ra résilience alimentaire de millions de personnes de la région. Malheureusement, ce bassin forestier, 2e poumon écologique du monde, est sous diverses menaces.
L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) veut contribuer à trouver des solutions appropriées à la sauvegarde de cet important patrimoine écologique indispensable pour les communautés de la région mais aussi pour l’humanité entière.
Dans cet objectif, l’AFSA et ses partenaires, en collaboration de la société civile et le gouvernement de la RDC, organisent un sommet régional sur le changement climatique, la conservation de la biodiversité et les systèmes alimentaires dans le bassin du Congo du 29 au 31 août 2023, à Kinshasa sous le thème « Réconcilier la production alimentaire avec la conservation de la biodiversité et l’urgence climatique dans le Bassin du Congo ».
Plus de 220 participants issus des producteurs, des éleveurs, des peuples autochtones, des organisations de la société civile, des représentants gouvernementaux et des médias, venus d’une dizaine de pays à savoir le l’Afrique du Sud, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RDC, République Centrafricaine, Ouganda, Kenya, Ethiopie, Zimbabwe, USA et de la France, prennent part à cette rencontre régionale.
Elle vise à identifier les défis critiques liés aux systèmes alimentaires, à la conservation de la biodiversité et au changement climatique et à créer un soutien pour des systèmes alimentaires sains et durables, à renforcer la capacité des organisations de la société civile du Bassin du Congo à formuler et à défendre des systèmes alimentaires appropriés.
L’agroécologie, une solution endogène
Ce sommet régional a également pour objectif d’influencer la conception des projets de développement et de conservation afin de mieux répondre aux préoccupations des populations du Bassin du Congo et de fournir aux décideurs politiques et aux bailleurs de fonds des recommandations pour assurer des systèmes alimentaires durables et sûrs, et conserver la biodiversité dans le Bassin du Congo qui est résiliente aux changements climatiques futurs.
Selon le coordonnateur général de AFSA, Dr Million Belay, la diversité à la fois biologique et culturelle dont regorge le Bassin du Congo mérite que ce bassin forestier soit l’objet d’une attention particulière, surtout que l’industrie extractive a désorganisé la région.
Pour lui, pour assurer la souveraineté alimentaire du contient et relever les défis face aux systèmes alimentaires dominants, l’Afrique doit promouvoir l’agroécologie. Car, les pratiques écologiques permettent de diversifier les exploitations et les paysages agricolespermettent d’améliorer la fertilité des sols, les rendements agricoles, de séquestrer le carbone et d’assurer l’adaptation au changement climatique, a expliqué Dr Belay.
C’est pourquoi, il y a nécessité d’intégrer de l’agroécologie, qui est aujourd’hui approuvé par les donateurs et les organismes internationaux comme la FAO, le FIDA, dans les politiques publiques climatiques, a-t-il soutenu.
Pour le directeur exécutif de la Société de conservation du bassin du Congo (réseau CBCS), Josué Aruna, les populations du Bassin du Congo, qui ne sont pas responsables du dérèglement climatique, ont des défis alimentaires liés à ce changement climatique. Et l’ambition, à travers ce sommet, est de replacer l’agriculture, en l’occurrence l’agroécologie, comme une alternative endogène assurant, dans le Bassin du Congo, cette conciliation entre conservation de la biodiversité, préservation des systèmes alimentaires et résilience à la crise climatique, a-t-il ajouté.
Un écosystème essentiel à l’humanité
Et il y a donc urgence à réussir cette conciliation car, les forêts tropicales du Bassin du Congo, sont source d’emplois, pourvoyeuses de ressources pour l’industrie agricole et environnementale, de moyens de subsistance pour les peuples autochtones, a souligné le président de AFSA, Hakim Baliraine. Mais aussi pour sauver ce bassin forestier qui est aussi menacé par la déforestation, la surexploitation, la contrebande qui constituent également des menaces pour les systèmes alimentaires.
Selon le secrétaire général du ministère de l’environnement de la RDC, Benjamin Toirambe, le Bassin du Congo avec ses 300 millions d’hectares de forêts réparties entre le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la RDC, la République Centrafricaine, sont un important ensemble d’écosystèmes essentiel pour la sous-région, les peuples autochtones et pour l’humanité.
Le changement climatique, a-t-il poursuivi, a un impact sur la production alimentaire partout dans le monde et dans le Bassin du Congo en particulier. C’est pourquoi, il est nécessaire de comprendre cet impact, afin de définir des stratégies d’adaptation appropriées, a-t-il conclu.
Si l’intelligence exploitation des ressources forestières par les ancêtres a permis de préserver les forêts du Bassin du Congo et de les léguer aux générations actuelles, aujourd’hui, la croissance démographique et la crise climatique ont changé la donne, bouleversant l’équilibre des écosystèmes, a déploré le ministre congolais de l’agriculture de la RDC, Maitre José Mpanda Kabangu.
Pour lui, le thème de cette conférence vient donc à point nommé. Et la transition vers l’agroécologie a un rôle à jouer dans l’équilibre entre systèmes alimentaires, conservation de la biodiversité et la résilience climatique.
Le ministre a souhaité que les trois jours de travaux placent les communautés de base au centre des échanges et des réflexions pour la recherche de solution à la gestion durable des forêts tropicales.
Mahamadi SEBOGO
(Depuis Kinshasa, RDC)