L’Office national d’identification (ONI) a commémoré la première édition de la Journée internationale de l’identité, le 17 septembre 2020, à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré.
Depuis 2018, le 17 septembre est consacré par la communauté internationale à la Journée internationale de l’identité, appelée en anglais ID-Day. Approuvée lors la 4e réunion annuelle du mouvement ID4Africa au Nigéria, elle a été célébrée pour la première fois, hier au Burkina Faso. A l’occasion, un colloque national présidé par le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a été organisé par l’Office national d’identification (ONI).
Aux dires du Directeur général (DG) de l’ONI, Aristide Béré, l’instauration de l’ID-Day répond à la volonté de la communauté internationale de mettre en exergue le rôle de plus en plus important que joue l’identité dans le monde. Elle vise, a-t-il signifié, à sensibiliser les décideurs politiques à l’importance de l’identification qui permet aux individus d’exercer leurs droits et leurs responsabilités de manière juste et équitable. Par ailleurs, l’institution de cette journée, a indiqué M. Béré, œuvre à contribuer à l’atteinte de l’Objectif de développement durable (ODD) 16.9 qui appelle à une identité juridique pour tous d’ici à 2030.
Mais au-delà de cette convergence mondiale, cette célébration se veut un cadre d’échanges des acteurs de l’identification autour des problématiques du domaine à l’effet de dégager des solutions pour le bonheur des populations, a-t-il ajouté. En effet, a noté le DG de l’ONI, les défis liés à l’identification sont de plus en plus nombreux eu égard au contexte national difficile marqué par l’insécurité et les échéances électorales.
Selon ses explications, la situation sécuritaire, qui a occasionné des déplacements des populations, a entrainé, par la même occasion, la perte de nombreux documents par celles-ci et la destruction d’archives. Alors comment identifier de manière fiable ces citoyens quasiment dépourvus de toute appartenance citoyenne ? De l’avis de M. Béré, cette question pose la problématique des liaisons entre l’identité, le dividende démographique, la croissance démographique et le développement durable.
Pour lui, c’est dans ce sens que doivent s’orienter les enjeux et perspectives de la mise en place d’une infrastructure d’identification au service du bien public. Pour ce faire, il a invité les participants à des échanges francs afin qu’au sortir de ce colloque, des propositions soient faites afin de permettre au Burkina Faso de faire un bond qualitatif en matière d’identification. Car, a-t-il déclaré : « un homme sans identité est un homme sans âme ».
1 900 000 CNIB en 2020
Dans le même ordre d’idées, le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré a noté que la problématique de l’identification des déplacés internes constitue un défi majeur pour l’ONI. Pour lui, en dépit du fait que la majorité de ces personnes ne disposent plus de documents de base, leur identification constitue un impératif.
Pour relever ce défi, a-t-il poursuivi, l’ONI a prévu la création d’antennes régionales à l’Est, au Centre-Nord, au Nord, dans la Boucle du Mouhoun et au Sud-Ouest.
Toute chose qui va permettre également à la structure, foi de Ousséni Compaoré, d’atteindre son objectif annuel qui est de délivrer 1 900 000 Cartes nationales d’identité (CNIB) en 2020. Pour l’atteinte de cet objectif, l’ONI peut compter sur l’accompagnement des premières autorités du pays dont le chef du gouvernement Christophe Joseph Marie Dabiré qui l’a réaffirmé lors de la cérémonie d’ouverture de la Journée nationale de l’identité.
« Je suis Burkinabè, j’ai une identité et je suis fier d’être Burkinabè », a-t-il affirmé soutenant que tous les Burkinabè devraient pouvoir dire cela parce qu’ils ont un acte de naissance et ils vont grandir avec les différentes identifications qui leur auront été accordées par le gouvernement.
Pour lui, il est important pour les différents acteurs de travailler afin que tous les Burkinabè en âge de voter puissent le faire et que le Burkina Faso puisse démultiplier ses capacités d’identification des populations.
« Nous travaillerons à ce que l’ONI puisse disposer des moyens nécessaires afin de poursuivre la construction de l’infrastructure d’identification qui devra permettre à termes à tous les Burkinabè d’être identifiés dans notre pays », a-t-il déclaré.
Au cours de la cérémonie d’ouverture de l’ID-Day, des trophées de reconnaissance ont été remis à Antoine Kini et Maxime Zoungrana qui ont mis leurs locaux à la disposition des équipes de l’ONI pour faciliter leur travail dans leur localité.
Nadège YAMEOGO