Le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) a remis des chèques de plus de 79 millions FCFA aux victimes des dégâts causés par des espèces animales sauvages, jeudi 14 novembre 2024, à Ouagadougou
La coexistence entre les Hommes et des animaux est souvent teintée de conflits dus à la destruction des biens et de l’environnement. En vue de montrer à l’opinion publique, les efforts fournis par le gouvernement dans l’atténuation de ces différends et pour la coexistence pacifique entre les Hommes et la faune, le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) a remis des chèques à trois victimes allant de 84 000 FCFA à 300 000 FCFA.
La cérémonie a eu lieu, jeudi 14 novembre 2024, à Ouagadougou. « Conscientes de la répercussion des effets néfastes des conflits entre les Hommes et la faune, tant sur les humains, leurs biens que sur l’environnement, les autorités de notre pays ont pris des dispositions réglementaires à travers le décret n°2016- 111/PRES/PM/MEEVCC/M ATDSI portant conditions et modalités de réparation des dommages causés par
certaines espèces animales sauvages au Burkina Faso », a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Boureima Kouanda, représentant le ministre. Il a affirmé que ces dispositions s’inscrivent en droite ligne avec les missions assignées au FIE, à travers ses statuts particuliers et son Plan de travail annuel et du budget (PTAB) 2024. A cet efet, M. Kouanda a soutenu que la mise en œuvre dudit-décret a nécessité l’application de l’article 37 des statuts particuliers du FIE, portant création du Comité thématique forêt et faune.
Par ailleurs, il a expliqué que ce comité est une instance technique du niveau central qui joue d’une manière générale, le rôle d’aide à la décision en vue du financement et de la coordination avec les parties prenantes du domaine couvert par chaque fonds thématique. « Dans le cadre de ses activités, le comité technique a tenu une session du 11 au 13 Septembre 2023 en vue d’examiner les 270 Procèsverbaux (PV) issus des régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-Est, du Centre-Sud, des Hauts Bassins, et du Sud-Ouest », a précisé le représentant du ministre en charge de l’environnement.
Des PV rejetés
Aussi, Boureima Kouanda a présenté les PV examinés au cours des travaux, à savoir 195 PV validés à hauteur de 44 611 961 FCFA, 65 PV validés sous réserve de vérifications sur le terrain et pour complément de dossiers pour un montant constant de 35 125 728 FCFA, 10 PV rejetés d’un montant de 47 065 FCFA. Il a laissé entendre que les missions de vérification, organisées sur les sites des 65 PV validés sous-réserve ont permis de valider l’ensemble de ces PV concernés mais avec une révision des montants de certains d’entre eux. M. Kouanda a déclaré qu’au terme du processus de délibération sur ces PV, 258 ont été validés pour un montant total de 79 936 664 FCFA.
Selon lui, le Burkina Faso dispose d’une faune diversifiée à travers son réseau d’aires protégées et d’espaces jouant un rôle important non seulement pour la préservation de la faune et la flore, mais aussi pour l’équilibre écologique global du pays. « Toutefois, notre pays rencontre des difficultés dans la région des aires protégées et de la faune créant des préjudices énormes aux différents acteurs impliqués dans la gestion de ces patrimoines » a t-il insisté.
Le secrétaire général du ministère en charge de l’environnement a ajouté que face à cette situation peu reluisante, il serait judicieux de faire preuve de résilience et œuvrer à rechercher les moyens appropriés pour une gestion durable du patrimoine faunique. Il a informé qu’un panel aura lieu dans l’optique de relancer des activités de conservation et de valorisation de la faune, sur l’impact de l’insécurité sur les aires de protection faunique et la faune, l’état des lieux de l’élevage de faune, l’état des lieux du dédommagement des victimes des dégâts causés par certaines espèces de faune sauvages et les perspectives.
Boureima Kouanda s’est dit confiant que les différentes communications sur ces thèmes et les échanges permettront d’une part de s’informer sur des aspects importants de la gestion de la faune et d’autre part de dégager des recommandations qui guideront pour l’avenir. L’une des victimes, Justice Kora, a confié être très heureuse d’avoir reçu la somme de 55 000 FCFA. « Mes champs de maïs, d’haricot, d’arachide ont été détruits par les éléphants.
Je cultive au bord de la forêt et c’est vraiment compliqué d’y pratiquer l’agriculture car c’est précisément au moment où les cultures sont prêtes à être consommées que les animaux détruisent les champs », a-t-elle déploré. Elle a fait comprendre que la destruction de ses champs s’est passée il y’a deux ans et elle ne s’y attendait plus. Elle a avoué que dans son village, plusieurs personnes ont essayé de la dissuader de renoncer à sa déclaration, car cela n’aboutira pas, mais aujourd’hui, elle se réjouit d’avoir écouté sa propre voix même si cette somme ne pourra pas compenser tous les dégâts causés. Justine Kora a invité tous les agriculteurs, victimes des dégâts à se déclarer parce qu’il est très important que le gouvernement puisse être informé des difficultés qu’ils rencontrent pour trouver une solution.
Boukary BONKOUNGOU
Anna Francisca ZOMBRA
(Collaboration)