Coupe du Monde 2026 : Les leçons d’une défaite

L’élimination du Burkina Faso des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 a plongé le pays dans la déception et l’incompréhension. Après un parcours solide, ponctué par une victoire convaincante (3-1) contre l’Ethiopie, les Etalons croyaient tenir leur ticket pour les barrages. Mais, une modification du mode de calcul des points décidée par la faîtière du football mondial, la Fédération internationale de football association (FIFA) et l’instance africaine, la Cconfédération africaine de football (CAF), est venue bouleverser la hiérarchie. Le Nigeria, profitant d’un « retrait administratif » des points gagnés contre les équipes les plus faibles, a devancé le Burkina Faso d’une courte tête au goal-average.

Une situation que le défenseur des Etalons, Steeve Yago, l’un des cadres du vestiaire, accepte difficilement. Dans une publication sur les réseaux sociaux, il a dénoncé cette décision sortie de nulle part : « Tu fais ton travail, tu gagnes tes matchs, et on te dit que ces points ne comptent plus… Pendant ce temps, d’autres passent sans avoir battu les derniers de leur groupe. Merci la CAF, merci la FIFA », s’insurge le défenseur central du club chypriote Aris Limassol FC. Cette déclaration, partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux, a trouvé écho dans les cœurs burkinabè.

Car, au-delà de la frustration, c’est la crédibilité du football africain qui est mise à mal. Quand les règles changent en cours de jeu, c’est la confiance des supporters et des joueurs qui s’effrite. Mais, il serait réducteur de ne voir dans cette élimination qu’une machination venue d’ailleurs. Les Etalons doivent aussi tirer les leçons de leurs propres limites. Certains détails techniques et psychologiques ont manqué, notamment la gestion de certains matchs clés. Les Etalons disposent d’une génération talentueuse : des cadres expérimentés et une jeunesse prometteuse qui ne demande qu’à éclore.

La prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Maroc, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, sera un tournant. Elle doit être l’occasion d’un sursaut collectif, pas d’un règlement de comptes. L’équipe, le staff et les supporters doivent parler d’une seule voix. Les critiques sont nécessaires, mais elles doivent être porteuses de solutions : meilleure préparation, renforcement du staff technique, encadrement psychologique et surtout, réformes profondes du système de gestion du football national. Car, cette élimination n’est pas une fin en soi. C’est un rappel que le mérite sportif doit primer sur les calculs.

Kamélé FAYAMA

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