Diego Maradona : Une légende du football tire sa révérence

Maradona a offert à l’Argentine sa 2e Coupe du monde en 1986.

L’Argentine et le monde du football pleurent depuis hier, la disparition d’une légende, d’un génie du ballon rond et même un « dieu » pour les fanatiques. Diego Maradona est décédé, le mercredi 25 novembre 2020, à Buenos Aires des suites d’un arrêt cardiaque, à l’âge de 60 ans.

Sa dernière apparition publique remonte au 30 octobre dernier, jour anniversaire de ses 60 ans, au stade Juan-Carmelo-Zerillo de La Plata, au sud-est de Buenos Aires en Argentine. Ce jour-là, son équipe le Gimnasia La Plata, la formation argentine qu’il entraîne depuis 2019 dispute son premier match. Un trophée lui est remis avant la rencontre. Diego Maradona est visiblement mal en point, marche difficilement et peine à s’installer dans le fauteuil en forme de trône qu’on lui a dressé au bord du terrain.

Il quittera le stade quelques minutes après le coup d’envoi. Le natif de Lanus (province de Buenos Aires) sera opéré quelques jours plus tard d’un hématome au cerveau et son décès des suites d’une crise cardiaque annoncée ce mercredi 25 novembre 2020. L’illustre disparu que le monde entier pleure aujourd’hui, est sans conteste l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football. Un footballeur aussi détesté qu’adulé qui, pendant 21 ans de carrière (1976-1997), a été starifié tout en étant l’incarnation de tous les excès.

« El Pibe de oro » (le gosse en or) comme il était surnommé, était une légende, une icône, un dieu dans son pays. Le mythe Diego Maradona débute lors de la coupe du monde 1986 au Mexique. Le génial gaucher met l’Argentine à ses pieds en remportant, presqu’à lui tout seul, le deuxième trophée de l’histoire de son pays dans cette compétition.

La demi-finale face à l’Angleterre reste encore vivace dans la mémoire des argentins avec ce slalome depuis sa moitié de terrain où il va effacer pas moins de cinq joueurs anglais avant de scorer le 2e but de l’Albiceleste. C’est le but du siècle selon certains. Auparavant, son premier but, marqué de la main que tout un stade a vu de même que les joueurs anglais, sauf l’arbitre, est également entré dans la légende. Une main que Maradona reconnaît à la fin du match et qu’il qualifie de « main de dieu ».

Une lente déchéance

En club, le joueur passé par Argentinos juniors, Boca junior, le FC Barcelone, le SSC Napoli ou encore Séville, n’a pas toujours fait l’unanimité, malgré son immense talent. En Espagne, au FC Barcelone, le génial gaucher n’a pas pu s’acclimater et agaçait par son comportement. Cependant, un transfert au Napoli, en Italie, en 1984 permet au milieu offensif d’éclabousser la Serie A de sa classe et de son talent. Avec « El Pibe de oro », le club napolitain au palmarès vierge jusque-là, va remporter deux championnats d’Italie, une coupe de l’UEFA et une Supercoupe d’Italie.

Les supporters de Naples sont toujours marqués par le passage de l’Argentin dans le Sud de l’Italie, même si certains d’entre eux ont été contrariés lors de la demi-finale de la Coupe du monde en 1990 en Italie, lorsque Maradona a éliminé le pays organisateur. Au stade San Paolo de Naple (son jardin), Maradona a réussi le dernier tir au but qualifiant l’Argentine, devant des italiens et surtout des Napolitains médusés. Pure coïncidence ou pas, la descente aux enfers du lutin argentin débute après ce mondial italien. Les admirateurs de Maradona pointent du doigt l’Italie qui n’aurait pas digéré son élimination lors du mondial qu’elle comptait remporter.

Qu’à cela ne tienne, quelques mois après la Coupe du monde 1990, Diego Maradona est contrôlé positif à la cocaïne après un match du championnat avec Naples. Dès lors, la vie du génie argentin est une lente dégringolade parsemée d’excès de tout genre : alcool, drogue, violences conjugales. Il est arrêté et écroué en 1991 à Buenos Aires pour consommation d’alcool. En 1994, il est condamné à deux années avec sursis pour avoir tiré sur des journalistes avec une carabine.

Il est exclu du mondial organisé par les Etats-Unis, la même année, pour avoir été contrôlé positif à l’éphédrine. En fin 1997, Maradona est à nouveau contrôlé positif à la cocaïne. C’en est trop, même pour un génie. Maradona tente de relancer sa carrière à Séville (1992-1993), puis en Argentine au Newell’s Old boys (1993-1995) et à Boca Juniors (1995-1997). Cependant, son corps, usé par la drogue et les excès, ne suit plus.
Le virtuose du ballon rond peine à convaincre.

Il est contraint d’arrêter sa carrière. Ses surdoses de cocaïne, sa prise de poids lui valent quelques séjours à La Havane, à Cuba, où son ami Fidel Castro tente de le récupérer par des cures. « El Pibe de oro » tire sa révérence en laissant à la postérité un palmarès pléthorique et de très nombreux fans qui lui ont toujours pardonné tous ses frasques.

Sié Simplice HIEN

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