Le bureau du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) organise une session de formation sur l’éducation en situation d’urgence au profit des femmes enseignantes du post primaire et du secondaire, du 21 au 23 juillet 2025 à Ouagadougou
Le Burkina Faso fait face à l’insécurité qui entrave son système éducatif. Cette situation a
entrainé la fermeture de plusieurs infrastructures scolaires, le déplacement et le
traumatisme des élèves et du personnel éducatif. Pour y faire face, le SNESS tient,
du 21 au 23 juillet 2025, à Ouagadougou, une session de formation à l’endroit des
femmes enseignantes du post primaire et du secondaire.
Placée sur le thème : « Résilience de la femme enseignante face au défi sécuritaire au Burkina Faso », cette formation vise à renforcer les capacités des enseignantes pour une meilleure prise en charge pédagogique et psychologique des élèves. Durant trois jours, les
échanges vont porter sur des stratégies d’intervention et de détection adaptées aux situations d’urgence. Le secrétaire général du SNESS, Souleymane Compaoré, a annoncé que cet atelier a réuni 70 enseignantes venues de toutes les régions du Burkina
Faso. Selon M. Compaoré, cette initiative du SNESS s’inscrit dans un contexte où le
système éducatif burkinabè subit les effets du terrorisme.
« Nous recevons ici à Ouagadougou, tout au long de l’année, des élèves déplacés
internes. Ils ont besoin d’être encadrés. Ils doivent bénéficier d’un accompagnement
spécifique », a-t-il insisté. Face à cette situation, il a affirmé que le SNESS a élargi
son rôle au-delà de la revendication syndicale. « Nous sommes aussi dans la formation professionnelle. Nous avons décidé d’accompagner les ministères en charge de
l’éducation dans le renforcement des capacités du personnel ensei-gnant pour mieux gérer les situations de crise », a-t-il déclaré.
Selon le SG du SNESS, le syndicat a l’espoir qu’à l’issue de cette formation, les participantes soient à mesure désormais d’apporter un soutien psychopédagogique aux élèves affectés par le terrorisme et de surmonter elles-mêmes les traumatismes liés à cette crise. Pour la responsable de la question féminine du SNESS, Alimata Bikienga, cette formation est d’une importance capitale dans le contexte actuel.
Mme Bikienga a rappelé que les enseignantes sont exposées à la psychose causée par les attaques terroristes. « Il y a eu des antécédents douloureux, des pertes en vies humaines, des personnes profondément affectées psychologiquement », a-t-elle ajouté. Pour elle, il est nécessaire d’accompagner ces femmes en leur fournissant des outils et les moyens stratégiques pour affronter cette réalité avec force et espoir.
Abdoulaye BALBONE