I.Z, 54 ans et cultivateur à Mangodara dans les Cascades, a comparu, le 2 janvier 2024, devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour abus de confiance. Il lui est reproché d’avoir dissipé 8 bœufs, alors que le prévenu reconnait avoir vendu deux et les autres ont disparu du fait du contexte sécuritaire difficile de la zone. I.Z. était-il de bonne foi, ou a-t-il réellement volé les bœufs et a brandi le prétexte terrorisme pour masquer son acte ?
Le tribunal a eu du mal à trancher, vu le temps qu’il a mis pour livrer son verdict. Selon les faits, S.O a, par le truchement de son frère Y.O, remis ses 6 bœufs à I.Z pour les élever à Mangodara. Une vache qui faisait partie des animaux a mis bas portant le nombre à 8. Les bœufs feront 4 mois chez I.Z. Au bout d’un certain temps, I.Z constate que 6 bœufs ont disparu. Il informe Y.O et les deux se sont mis pendant deux jours à la recherche des animaux, mais sans suite.
Quelques mois après, I.Z qui soutient être l’objet de nombreuses menaces du fait du terrorisme quitte le village pour s’installer aux alentours de Niangoloko. Les menaces ont continué dans son refuge et il décide alors de vendre ses propres bœufs au nombre de 50 et deux autres de S.O qu’il a emportés avec lui sans au préalable l’informer. Une fois les animaux vendus, le prévenu quitte la zone et s’installe à Bobo-Dioulasso. Le propriétaire ayant constaté l’absence de I.Z dans le village s’est mis à sa recherche parce qu’il le soupçonne d’avoir volé ses 8 bœufs.
Les recherches ont permis de mettre la main sur lui dans la ville de Sya. Présenté à la barre le 2 janvier 2024, I.Z soutient mordicus qu’il n’a pas volé les bœufs. Il a laissé entendre que les bœufs, selon ce qui lui a été rapporté, se trouveraient dans une forêt, mais inaccessible à cause de l’insécurité. Il reconnait néanmoins avoir vendu les deux bœufs et a quitté la zone à cause de l’insécurité. Ses arguments n’ont pas convaincu le parquet. Il a demandé de condamner I.Z à 12 mois de prison ferme et à une amende de 500 000 FCFA assortis de sursis à l’exécution.
Les membres du tribunal, eux, semblent avoir été convaincus par les explications de I.Z puisqu’ils ont, après une longue concertation, reconnu I.Z coupable d’abus de confiance, mais sur les deux bœufs qu’il a vendus. Le vol des 6 autres bêtes n’a pas été établi. Ils ont demandé à I.Z de payer à S.O la somme de 500 000 FCFA pour les deux bœufs et 500 000 FCFA pour les frais engagés pour le procès. En répression, le tribunal a condamné I.Z à 12 mois de prison, dont 6 ferme et à une amende de 500 000 FCFA avec sursis.
Il détourne 7 410 000 FCFA en Côte d’Ivoire et s’installe au bercail
S.D est un gérant d’une boutique de transfert d’argent dans une ville à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Un de ses clients, M.K, communique le numéro mobile money de S.D à un de ses partenaires, K.O qui réside dans une autre localité et qui devait lui envoyer de l’argent afin qu’il lui achète le cacao. K.O dépose 15 millions FCFA dans le compte de S.D, somme qui doit être reversée à M.K. Mais le prévenu remet seulement à M.K 6 090 000 FCFA et lui donne chaque fois, des rendez-vous sans pour autant pouvoir lui remettre le reste de l’argent, à savoir 410 000 FCFA.
Quelques jours après, S.D quitte la Côte d’Ivoire pour se retrouver au Burkina Faso sans informer M.K. Celui-ci, se rendant comme d’habitude à la boutique pour récupérer son argent, s’est vu dire que S.D n’est plus en Côte d’Ivoire. Ils se sont alors mis à sa recherche et c’est à Bobo-Dioulasso que S.D a été interpellé. Devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso, S.D a affirmé qu’il n’a pas fui et envisageait de repartir en Côte d’Ivoire pour reverser le reste de l’argent.
Toute chose qui n’a pas convaincu les juges, du moment où S.D leur a révélé qu’il a, pendant son bref séjour au Burkina Faso, acheté une motocyclette pour son amie, fait des dons à ses parents, acheté une parcelle et souscrit à l’actionnariat populaire à hauteur de 200 000 FCFA, soit 20 actions de 10 000 FCFA chacune. Pendant son interpellation, près de 5 400 000 FCFA ont été récupérés de part et d’autre et remis à K.O. Il lui reste 2 millions FCFA à payer.
Après avoir écouté le prévenu et les victimes, le parquet a demandé de condamner S.D à 12 mois de prison ferme et à une amende de 500 000FCFA, le tout ferme. Le tribunal a, quant à lui, condamné S.D à 12 mois dont 6 ferme et à 500 000FCFA avec sursis. Il a sommé S.D de rembourser à K.O la somme de 2 millions FCFA et aussi de lui payer 1,5 million FCFA pour les dépenses qu’il a faites dans le cadre de ce procès.
60 mois de sursis pour vol de viande
M.S est un jeune mécanicien de 23 ans. Il a comparu le 2 janvier 2024 devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour vol de viande. En effet, selon les récits, M.S s’est introduit dans une boucherie pour dit-il, voler de la viande grillée pour calmer sa faim.
Mais, il a été pris par les gardiens des lieux. Précédemment mécanicien dans un garage, S.M a été renvoyé pour ses nombreuses absences. Pour ces faits, le parquet a demandé de condamner S.M à 60 mois de prison et à une amende de 1 million FCFA, le tout assorti de sursis. Le tribunal est allé dans le même sens que le parquet en condamnant S.M avec les mêmes peines.
Ils s’unissent pour voler des chèvres
A.T de retour d’une virée vers 4 heures au petit matin, perd son portefeuille devant une cour. Il était en compagnie de son ami A.O. A la recherche de l’objet perdu, les deux amis découvrent des chèvres devant une concession et tentent de les emporter. Mais, ils ne parviennent pas à les prendre, car ils seront pris en flagrant délit par le propriétaire qui a été alerté par les cris des animaux.
Comparu le 2 janvier 2024 pour s’expliquer sur leurs actes, les deux amis ont reconnu les faits et ont simplement demandé la clémence du tribunal. Il a sans doute été sensible à leur supplication puisqu’il a condamné les deux amis et parents à plaisanterie à 60 mois et un million d’amende avec sursis. C’est la peine qu’avait requise le parquet.
Adaman DRABO