Alors que la guerre russo-ukrainienne s’enlise, un nouveau foyer de tension vient de naitre en Asie du Sud. L’Inde et le Pakistan, deux pays voisins dotés chacun de l’arme nucléaire, sont entrés ouvertement en conflit, cette semaine. Dans la nuit ,du 6 au 7 mai 2025, New Delhi a effectué des frappes de missiles pour détruire des « infrastructures terroristes » sur le territoire pakistanais.
Cette opération baptisée « Sindor » est une riposte à l’attaque terroriste, perpétrée le 22 avril dernier, sur le sol indien et qui a fait au moins 28 morts. Cette attaque meurtrière a été revendiquée par un groupe islamiste basé au Pakistan, ce qui a amené New Delhi à accuser Islamabad de soutenir le tourisme transfrontalier. L’Inde a donc réagi de la manière forte pour exprimer son mécontentement.
Le Pakistan, qui a considéré cet acte comme une déclaration de guerre, a riposté avec des tirs d’artillerie sur le territoire indien. La crise diplomatique, née de l’attaque terroriste du 22 avril dernier, a tourné à l’affrontement entre ces deux puissances nucléaires. On s’inquiétait de l’ambiance entre New Delhi et Islamabad, mais de là, à assister à une confrontation militaire, on ne l’avait pas imaginé. Il y a au moins deux décennies, que l’Inde et le Pakistan n’ont pas servi un tel scenario.
Cette situation nourrit tout naturellement des craintes pour les jours à venir, tant on redoute l’escalade de la violence. Le conflit, qui a déjà fait des morts en Inde et au Pakistan, peut s’intensifier et devenir une véritable préoccupation pour la planète. Des pays comme, les Etats-Unis, la France, l’Angleterre et la Chine ont déploré la situation qui prévaut et appelé New Delhi et Islamabad à la retenue, mais seront-ils entendus ? On l’espère vivement, car les vies fauchées et les dégâts matériels importants déjà enregistrés constituent des signaux alarmants.
Le monde ne peut pas se payer le luxe de multiplier les conflits, à l’heure où ceux existants peinent à être résolus, eu égard aux intérêts en jeu. Les autorités indiennes, qui ont ouvert les hostilités, auraient dû garder leur sang-froid, mais il reste que le Pakistan doit œuvrer aussi à ne pas toujours paraitre comme un refuge ou un nid de groupes extrémistes qui ont des liens avec des organisations terroristes comme Al-Qaïda. Le terrorisme sous toutes ses formes doit être combattu et cela vaut pour tous les pays.
A la vérité, l’Inde et le Pakistan n’ont pas toujours eu des relations au beau fixe. Depuis la partition de la colonie britannique des Indes en 1947, dont ils sont issus, l’Inde et le Pakistan se disputent la région frontalière du Cachemire. Cette séparation avait été marquée par des désaccords territoriaux émaillés de violences. Elle a toujours empoisonné les relations entre l’Inde et le Pakistan, qui ont connu une série de guerres. La partition des Indes a engendré un différend frontalier entre ces deux nations, qui est loin d’être fini et pourrait sous-tendre en réalité ce nouveau conflit.
En tous les cas, le souhait est que ces vives tensions entre New Delhi et Islamabad, interdépendants sur le plan énergétique, prennent vite fin. La communauté internationale doit s’impliquer dans ce sens, vu l’urgence, en développant des initiatives pour éteindre le conflit avec des moyens diplomatiques. L’affrontement militaire entre deux puissances nucléaires, dans un monde où la paix est de plus en plus menacée, n’est pas à prendre à la légère. La planète va mal et il ne faut pas en rajouter aux peines de tous ceux qui militent et dépensent des énergies considérables pour la promotion de la paix.
Kader Patrick KARANTAO