
La voie Bama-Soungalodaga qui mène au barrage de Samendeni dans la province du Houet, sera bientôt bitumée. Les travaux d’aménagement et de bitumage de cette route sont en cours. Ces travaux sont conduits par l’Initiative présidentielle Faso Mêbo. Nous avons fait un tour sur le chantier, le mercredi 16 juillet 2025, sur l’axe Bama-Soungalodaga.
Le mercredi est un jour de marché à Bama, localité située à 25 kilomètres de Bobo-Dioulasso, dans la province du Houet, région du Guiriko. De part et d’autre de la RN 9 (route Bobo-Farama) qui fend la ville, sont exposés des légumes, des fruits, des cuvettes remplies de riz local, du poisson frais ou fumé et divers produits. Il faut aller au pas de caméléon pour pouvoir se frayer un passage au milieu de ces différents articles entreposés pêle-mêle. En plein milieu du marché, nous tournons à gauche pour emprunter la voie Bama-Soungalodaga, communément appelée la voie de Samendeni. Déjà au niveau de l’intersection, les véhicules, les machines de couleur verte, estampillés Faso Mêbo vrombissent sans cesse.
Des camions-bennes déversent de la terre rouge, les Caterpillars les étalent tandis que sur les côtés, d’autres machines creusent des fossés sous le regard admiratif des passants. Nous nous frayons un passage entre machines, véhicules et mottes de terre pour rejoindre notre interlocuteur qui nous attendait au milieu du matériel déployé sur le chantier. « Soyez les bienvenus », nous lance Ousseni Naon, ingénieur en génie civil, commandant-adjoint de la brigade n°3 de Faso Mêbo. Il nous conduits à l’emprunt, là où la terre est extraite pour recharger la voie en aménagement. « Cette terre est beaucoup plus adaptée », nous confie-t-il avant que nous ne revenions sur la voie de Samendeni, direction Soungalodaga. Quelques mètres de route et des flaques d’eau par ci, des nids de poule par-là, nous sommes souvent obligés de nous arrêter pour laisser passer des véhicules venant en sens inverse. Le conducteur d’un véhicule de transport en commun, à qui nous avons cédé la route, s’est réjoui de voir les travaux d’aménagement en expliquant qu’il met près d’une heure de temps pour parcourir la vingtaine de kilomètres. Notre guide du jour nous fait visiter les différents compartiments de la route et les différentes réparations qui seront effectuées.
« Là, nous allons couper ces arbres et supprimer la courbe pour que la voie soit droite à ce niveau. La voie est beaucoup serpentée », souligne-t-il. Un peu plus loin, il ajoute : « Ici, nous allons faire un pont ». A certains endroits, Faso Mêbo a déjà fait des aménagements, compte tenu de la dégradation très avancée de la route. « Nous avons arrangé ce pont en attendant, parce qu’avec la saison des pluies, c’est très risqué de passer ». Pendant que nous sommes sur l’ouvrage de franchissement, Zakaria Sanou, un habitant du village de Sangoulema nous accoste. « Nous sommes très contents du travail qui se mène ici car nous n’avions pas de passage.

Nous prions Dieu pour qu’il donne la force nécessaire aux autorités pour la réalisation de ce projet, l’aménagement et le bitumage de cette route, et que la paix revienne au Faso. Nous avons passé des années sans pouvoir aller à Bama à cause de l’état de la route, surtout pendant la saison des pluies. Aujourd’hui, nous rendons grâce à Dieu ». Sur les lieux, Ousseni Naon précise que les travaux sur le tronçon Samandeni–Bama s’étendent sur une longueur d’environ 16 km, depuis le PK sur la route nationale 9 jusqu’au CSPS de Soungalodaga. « Il s’agit d’un aménagement et d’un bitumage de la voie. Elle aura une emprise de 30 mètres et une chaussée de 10 mètres de large. Environ 12 ouvrages de franchissement et de passage d’eau sont prévus », détaille-t-il.
Du karité pour soutenir Faso Mêbo
Nous reprenons le même trajet en sens inverse. Tout à coup, un homme teint clair, en boubou, surgit devant nous à l’entrée d’un village et nous supplie de nous arrêter. Après quelques hésitations, nous marquons l’arrêt. « Bonjour. Je m’appelle Oumar Sangaré. J’habite dans ce village. J’ai un cadeau pour vous. Patientez une minute ». Il repart et revient quelques minutes avec un récipient plein de karité. « C’est pour vous. Je suis très content pour le travail que vous êtes en train de faire sur cette route. Transmettez tous mes remerciements au Président Ibrahim Traoré ». Nous reprenons notre route. Le donneur de karité, les mains aux hanches, nous fixe des yeux jusqu’à nous perde de vue. « C’est presque comme ça chaque jour ici. Les gens nous apportent de l’eau, de la boisson. Il y a même un vulcanisateur qui colle gratuitement nos pneus lorsque nous faisons des crevaisons. La population est vraiment contente », révèle M. Naon.
Les travaux d’aménagement et de bitumage de la voie de Samendeni sont en cours. Ils connaitront leur vitesse de croisière après la saison des pluies. D’ores et déjà, l’ingénieur en génie civil a invité à la prudence lorsque la voie sera totalement bitumée. « Il est essentiel de limiter la vitesse, d’éviter les dépassements dans les zones à faible visibilité, et de rester prudents en circulation », invite-t-il. Au moment où nous nous apprêtions à quitter le chantier à Bama, un habitant s’approche de nous. « Je me nomme Ibrahim Badjan . Nous sommes contents. Cela nous fait vraiment plaisir. C’est du jamais vu ici. Nous leur souhaitons bonne chance, et que Dieu les accompagne pour que les travaux avancent bien », s’exclame Ibrahim Badjan.
Le barrage de samendeni désenclavé

Au siège de la coordination du Programme de développement intégré de Samedndeni (PDIS) à Bobo-Dioulasso où nous nous sommes rendus, le coordonnateur, Ibrahim Belem, ne cache pas non plus sa joie. Le bitumage de ce tronçon était très attendu non seulement par les populations des villages traversés, mais également par le Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS) qui voit ainsi le site du barrage de Samendéni désenclavé. « Nous nous réjouissons du début effectif des travaux de bitumage du tronçon Bama-Soungalodaga par l’initiative présidentielle Faso Mêbo. Nous sommes donc très satisfaits. Et c’est le lieu pour nous de dire merci aux plus hautes autorités pour leur attention soutenue face aux préoccupations des populations », soutient Ibrahim Belem. Pour lui, la voie en bitumage est d’une importance stratégique pour le PDIS. En effet, celle-ci permet d’accéder directement au barrage de Samendéni.
« La bretelle route de Soungalodaga et site du barrage, long de 2 kilomètres est déjà bitumé. Il n’est nul besoin de rappeler qu’il était difficile de se rendre sur le site du barrage du fait de l’état désastreux du tronçon. Pourtant, dans le cadre de la valorisation de ce potentiel hydraulique portée par le PDIS, plusieurs activités économiques sont menées sur le site et sur le plan d’eau du barrage. Nous sommes donc persuadés que l’avènement de ce bitume ne fera que les renforcer. Qu’il s’agisse des productions agricoles, de la pêche et de la pisciculture, du tourisme, tous ces secteurs se trouveront booster. Et le PDIS salue à sa juste valeur ce grand bol d’air que lui apporte le bitumage de cette voie », fait savoir M. Belem. Selon ses confidences et dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet de bitumage, le PDIS a travaillé étroitement avec les équipes de Faso Mêbo.
« Notre accompagnement a porté sur plusieurs aspects. Nous avons joué un rôle de facilitateur auprès des leaders communautaires des différents villages à travers l’organisation de rencontres d’échanges et d’appropriation du projet par les bénéficiaires. Nous avons aussi guidé les techniciens de Faso Mêbo dans l’identification des emprunts pour faciliter leur travail. Enfin, nous apportons divers conseils techniques sur le terrain afin que tout se déroule bien », laisse-t-il entendre. Le PDIS n’est pas la seule entité à soutenir l’initiative Faso Mêbo. La coordination des associations de la veille citoyenne de Bama a offert ,le 21 juillet 2025, une tonne de ciment à l’initiative présidentielle.
Adaman DRABO