Un jardin nutritif constitué essentiellement de plantes de baobabs et de moringa à Sabtenga, village de la commune rurale de Pabré dans la région du Centre. Mise en place par l’Association SOS santé et développement (ASD) Paalga avec l’appui financier d’Action de carême Suisse, cette ferme agro écologique vise à promouvoir l’autonomisation économique des femmes. Les recettes qu’elles ont engrangées dans le jardin sont réinvesties dans des Activités génératrices de revenus (AGR).
Ce vendredi 7 février 2025, nous voilà au jardin nutritif de Sabtenga, village de la commune rurale de Pabré dans la région du Centre. Dans un espace aménagé d’environ un hectare et demi, se disputent des plantes de baobabs et de moringa. Le maraîchage y est également pratiqué. Sur des planches alignées, poussent le chou l’oseille, l’aubergine. Le
piment, cultivé en hors-sol, fleurit sur des pneus usés superposés les uns sur
les autres.
Ferme agro écologique par excellence, ce jardin est un cadeau
de l’Association SOS santé et développement (ASD) Paalga au profit des femmes de Sabtenga, réunies autour du groupement Guétawendé, fort d’une vingtaine de membres. Aux dires de la présidente du groupement, Kadidiata Zongo, les produits chimiques sont bannis de ce jardin. Ils sont remplacés par le compost fabriqué, dit-elle, par les membres du groupement grâce aux formations reçues en la matière.
Avec l’appui technique de l’ASD Paalga et son partenaire financier Action de carême, elles ont renforcé leurs compétences en pratiques agro écologiques et transformation. La preuve, elles transforment les feuilles de moringa en thé, en gâteau, en couscous et autres. Ces produits bio ne manquent pas de preneurs sur le marché. Mieux, ces femmes peinent à satisfaire les commandes. Haïdara Kobala est animateur à l’ASD Paalga.
Il les aide à trouver des clients à Ouagadougou. Il rapporte que l’un d’entre eux achète les feuilles de baobabs pour 20 000 F CFA. A partir du jardin, les femmes ont initié d’autres activités lucratives. Ainsi, les recettes qu’elles engrangent sont réinvesties dans les Activités génératrices de revenus (AGR). De ce fait, elles ont vidé leur caisse à cette fin. Le montant réparti entre les membres s’élève à 300 000 FCFA, remboursable en deux tranches avec un taux d’intérêt de 10%. « Celle qui emprunte 5 000 FCFA doit rembourser 5 500 FCFA, soit 500 FCFA d’intérêt », relève Mme Zopngo.
Nette amélioration de la qualité des repas

Parmi les bénéficiaires de ce crédit, Rasmata Sawadogo et Alima Zongo. Ces deux dames ont décidé de produire le soumbala. Une activité qui connait un regain d’intérêt dans plusieurs menages burkinabè. « En tout cas, on ne se plaint pas », soutient Mme Sawadogo. Emmanuel Rouamba est le directeur exécutif du réseau des ASD Paalga.
Il est fier des résultats atteints. « Les repas dans ces ménages connaissent une nette amélioration avec la consommation des produits issus du jardin », s’enthousiasme-t-il. En effet, le moringa est bien apprécié à cause de ses multiples vertus nutritives et thérapeutiques. Il en est de même pour les feuilles de baobab, très riches en fer.
Au-delà, Kadidiata Zongo, Rasmata Sawadogo et Alima Zongo ne se tournent plus les pouces en campagne sèche. Elles sont heureuses d’avoir désormais de quoi s’occuper. « Grâce au jardin, nous avons eu du travail », martèle la présidente Zongo. ASD Paalga avec le soutien de ses partenaires a construit un forage à haut débit alimenté par des plaques solaires.
Ce dispositif permet aujourd’hui de maintenir la verdure du jardin en campagne sèche. L’eau est stockée dans deux poly tanks mais, déplore Kadidiata Zongo, elle
n’arrive pas à couvrir leurs besoins. « Notre combat est de faire en sorte que les femmes s’épanouissent pleinement en tirant profit de leur activité », avance Haïdara Kobala. A l’écouter, l’ASD Paalga s’est engagée à aider les femmes à être financièrement autonomes. Même son de cloche chez le directeur exécutif de l’ASD Paalga, Emmanuel Rouamba.
Il dresse, avec une pointe de satisfaction, un bilan positif de leurs actions durant les trois années de mise en œuvre du projet. «Avec les revenus du jardin, les femmes ont pu, chacune, avoir un fonds pour initier des activités génératrices de revenus », souligne-t-il. Face à leur courage et détermination, le projet Actu vert leur a offert du matériel. Dans la même veine, le ministère en charge de l’environnement a promis de les appuyer avec un deuxième forage. La seule condition étant de disposer d’un récépissé. M. Rouamba exhorte les partenaires à continuer de les accompagner à consolider les acquis. Aux exploitantes, il les encourage à plus d’abnégation au travail.
Ouamtinga Michel ILBOUDO
omichel20@gmail.com