Le 15 mai sera célébré, la IIe édition des Journée des coutumes et traditions sur toute l’étendue du territoire national. Dans la capitale burkinabè, des citoyens apprécient positivement l’initiative.
Oumar Bouda : « Chacun a le droit de célébrer sa religion »
La journée du 15-Mai, c’est une très bonne chose. C’est normal, chacun a le droit de célébrer sa religion, ses croyances. Donc pourquoi ceux qui pratiquent la religion traditionnelle n’auraient pas aussi leur jour de fête ? C’est une question de justice et d’égalité.
Cette journée permet de reconnaître officiellement nos coutumes, nos ancêtres. En tant que Burkinabè, cela renforce la cohésion sociale. Peu importe ta religion, on peut tous se retrouver autour de nos traditions. Ce sont nos racines. Même si vous avez grandi en ville, nos origines viennent du village. Quand chacun, dans sa religion, se sent respecté, valorisé, il y a moins de frustration. C’est aussi un moyen de transmettre notre culture aux jeunes pour qu’ils sachent d’où ils viennent. Franchement, je soutiens cette journée à 100%.
Benjamin Bancé : « c’est un rappel de nos origines
Je trouve que la journée du 15-Mai est très importante, parce que c’est un rappel de nos origines. Aujourd’hui, avec la modernité, beaucoup de jeunes ne connaissent plus leur culture, leurs coutumes. On copie ce qui vient d’ailleurs, et on oublie ce qui fait notre identité. Mais le 15-Mai vient nous dire : « Attention, n’oubliez pas d’où vous venez. » Nos traditions, ce sont nos repères. Avant même que les autres religions arrivent, nos ancêtres priaient, vivaient en harmonie avec la nature, respectaient les anciens, les règles de la société. C’était un système organisé, avec ses valeurs. Ce n’est pas parce qu’on parle de coutume que c’est dépassé.
En reconnaissant officiellement cette journée, l’Etat montre que la tradition aussi a sa place dans la société d’aujourd’hui. Et cela peut créer une unité, parce que chacun se sent représenté. C’est un pont entre les générations. Donc pour moi, ce n’est pas seulement une fête : c’est un acte de mémoire et de respect envers ceux qui nous ont précédés.Et pour renforcer cette initiative, je pense que l’Etat pourrait aller plus loin en organisant des panels publics ou des conférences dans les villes et les universités. Il faut inviter des scientifiques, des chercheurs, des historiens, des spécialistes des religions africaines traditionnelles pour expliquer le sens profond de nos rites et coutumes. C’est comme cela qu’on va mieux comprendre et valoriser notre patrimoine culturel, pas seulement par les danses ou les tenues, mais aussi par le savoir qui s’y trouve.
Aboubacar Soro : « On connaît Halloween même… mais pas les coutumes de chez nous »
C’est vraiment important qu’on ait enfin une journée comme le
15-Mai. On parle tout le temps de développement, d’avenir, de technologie… mais si on oublie nos racines, on construit sur du vide. Je pense que la culture, c’est ce qui nous donne une base solide. Et le 15-Mai, c’est justement cela : une occasion de se reconnecter à notre histoire, à nos valeurs, à notre identité. Et en plus, c’est un jour de repos officiel. Cela permet de marquer la différence. Ce n’est pas juste symbolique. C’est concret. C’est un moment où on peut vraiment réfléchir, participer aux cérémonies ou simplement discuter avec la famille, les anciens, pour apprendre. Ce n’est pas juste un jour en plus sans cours. C’est un jour pour se recentrer sur ce qu’on est. Franchement, beaucoup de jeunes ne savent même plus ce que faisaient leurs grands-parents. On connaît Halloween même… mais pas les coutumes de chez nous. Cette journée permet de corriger cela. Elle nous rappelle que la tradition, ce n’est pas de la sorcellerie comme certains pensent. C’est du savoir, du respect, de la cohésion. Pour améliorer cette belle initiative, le gouvernement pourrait organiser des festivals ou des célébrations dans chaque quartier. Que ce soit dans les villes ou les villages, il faut créer un espace vivant où les gens peuvent venir voir des danses traditionnelles, écouter des contes, goûter aux plats locaux, apprendre des choses sur les rituels. Ce n’est pas seulement dans les grandes cérémonies officielles qu’on doit célébrer le 15-Mai. C’est dans nos quartiers, entre voisins, entre générations. C’est ainsi que la journée va vraiment vivre et unir les gens.
Barrou Kené : « c’est ce qui manquait à la vie des Africains »
Cette journée du 15-Mai qui a été instituée l’année passée est ce qu’il manquait à la vie des Africains. C’est-à-dire un jour où les Africains allaient rendre hommage à ceux qui les ont devancés de façon endogène sans parler des religions étrangères qui sont venues d’ailleurs, avec leur influence sur nos sociétés. Donc le 15-Mai, nous pouvons dire que c’est une fête nationale.
Propos recueilli par Gbetcheni Bertrand Constantin Kambiré
(Collaborateur)
Soraya Rouamba
(Stagiaire)