Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), un panel sur la participation citoyenne, le jeudi 19 septembre 2019, à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie.
Le contrôleur général d’Etat, Dr Luc Marius Ibriga, le Secrétaire général (SG) de la Confédération générale de travail du Burkina, Bassolma Bazié et la présidente du Collectif devenons citoyens, Martine Yabré,, ont partagé la même tribune, le jeudi 19 septembre 2019 pour parler de démocratie. C’était à l’occasion de la commémoration, en différé, de la Journée internationale de la démocratie organisée par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Les communications ont porté sur la participation citoyenne à la démocratie au Burkina Faso, avec un point d’ancrage sur le rôle du mouvement syndical et des femmes. D’entrée de jeu, Dr Luc Marius Ibriga a soutenu que la démocratie burkinabè est malade à l’instar de toutes les démocraties représentatives. Il a expliqué que cette forme de démocratie a montré ses limites, dans la mesure où les décisions prises par les gouvernants ne sont pas orientées dans le sens souhaité par les citoyens. Pour illustrer ses propos, le communicateur a cité l’exemple du mouvement des gilets jaunes en France et les manifestations en Grèce. «Ces événements montrent un déphasage entre gouvernants et citoyens, un désenchantement par rapport aux partis politiques et un éloignement par rapport aux canaux classiques d’intermédiation, d’où les mouvements spontanés de contestation», a soutenu l’enseignant de droit. Concernant l’action citoyenne, Dr Ibriga a précisé que la participation est politique, sociale et économique et pour lui, la lutte des travailleurs est une forme de participation qui tend à montrer aux gouvernants que leurs décisions ne vont pas dans l’intérêt des travailleurs. Sur cet aspect, le SG de la CGT-B a rappelé les différents points de revendication qui ont mobilisé les militants et sympathisants de l’Unité d’action populaire (UAP) en début de semaine et qui constituent, selon lui, une forme de participation du monde syndical, en tant que contrepouvoir, à la démocratie. Seulement, a déploré Bassolma Bazié, cet activisme vaut aux acteurs du monde syndical, des stéréotypes subversifs. «Le général» est revenu sur la contribution du mouvement syndical à l’ancrage de la démocratie au pays des Hommes intègres. Il a indiqué que les syndicats constituent un contrepouvoir œuvrant pour une gouvernance vertueuse. «Une bonne formation syndicale doit faire en sorte que ses revendications concernent, l’ensemble du peuple, de sorte qu’il y ait un ancrage démocratique et un cadre social permettant de jouir de ses acquis», a soutenu le SG de la CGT-B. Quant à la présidente du Collectif devenons citoyens, elle s’est prononcée sur la participation de la femme et des jeunes à la démocratie. «Dans le principe, soit on est impliqué, soit on s’invite», a-t-elle noté. Mais pour cela, il est nécessaire d’avoir accès à l’information et à un certain nombre de connaissances. Et à ce propos, Mme Yabré a soutenu que la famille, entité de base de la société et l’école, sont les institutions où ce préalable doit être rempli. Il y a lieu également, de son avis, que cette frange sociale (femme et jeune) ait accès aux sphères où se prennent les grandes décisions pour ne pas être en reste. Elle a salué de ce fait, le système de quota qui, selon elle, est une mesure transitoire et un mécanisme important. Le directeur exécutif du CGD, Dr Thomas Ouédraogo, s’est réjoui de la tenue de cette activité pour célébrer le 15 septembre qui a été retenue comme Journée internationale de la démocratie. «Nous avons choisi le thème de la participation citoyenne en ce sens qu’elle est la formule d’inclusion qui permet une expression libre et saine des acteurs de la gouvernance et qu’elle correspond à l’actualité burkinabè à travers notamment l’activité syndicale avec la recrudescence des grèves et des marches», a-t-il expliqué.
Fabé Mamadou
OUATTARA