L’Association pour la recherche et la formation en agroécologie (ARFA), en collaboration avec l’Université Yembila Abdoulaye Toguyeni (UYAT) et d’autres partenaires, a commémoré, le mardi 9 décembre 2025, à Fada N’Gourma, en différé, la Journée mondiale des sols.
A l’initiative de l’Union internationale des sciences du sol (IUSS), la communauté mondiale commémore, chaque 5 décembre, la Journée mondiale des sols. Cette année, l’événement a été célébré, le mardi 9 décembre 2025, à Fada N’Gourma, en différé, sous le thème : « Des sols sains pour des villes saines ». Une journée commémorative organisée par l’Association pour la recherche et la formation en agroécologie (ARFA) et ses partenaires dans le cadre de quatre projets majeurs.

Il s’agit du Programme d’appui à la transition agroécologique par les Organisations de la société civile (OSC) en Afrique de l’Ouest (APAESC-AO), mis en œuvre par ARFA, CNABio et OXFAM via les fonds du BMZ, du Projet d’Appui à l’autonomisation et à la résilience des ménages par l’approche agroécologique (Projet ARA), mis en œuvre par ARFA via les fonds de Pain pour le Monde (PPLM) et du Projet Portefeuille thématique climat Sahel, mis en œuvre par Enabel.

Il y a également le Projet d’Appui à l’amélioration du cadre de vie par l’approche agroécologique, dénommé en langue gulmantchema « Ti-hamupo », mis en œuvre par ARFA avec le soutien de Action Solidarité Tiers Monde (ASTM). Au menu de cette journée dédiée aux sols, des panels portant sur : « L’état des lieux de la pollution des sols au Burkina Faso : causes, manifestations et conséquences » et la « Contribution de l’agroécologie à la restauration et à la préservation de la santé des sols ». Aussi, chercheurs, autorités administratives, étudiants ont eu droit à des démonstrations sur la production du Bokashi et des micro-organismes efficaces (EM), sans oublier la visite guidée des œuvres et réalisations de l’ONG ARFA et de ses partenaires.
La restauration des sols, une responsabilité individuelle et collective


Représentant le gouverneur, Djibrilou Hassane a salué la pertinence de l’initiative, rappelant que les sols ne se limitent pas à leur fonction agricole. « Les sols constituent le socle de la vie, un capital naturel indispensable à la sécurité alimentaire, à la résilience climatique et au bien-être des populations », a-t-il souligné. Dans un contexte marqué par de fortes pressions anthropiques et les effets du changement climatique, il a déploré la dégradation accélérée des terres et la baisse de la fertilité des sols dans la région. Pour lui, le thème de l’édition 2025 interpelle sur la nécessité de protéger et de restaurer les sols afin de bâtir des villes plus résilientes, plus saines et capables de faire face aux défis environnementaux et socio-économiques. A cet effet, l’agroécologie apparaît, selon lui, comme une alternative crédible et durable. Du point de vue académique, la représentante du président de l’Université Yembila Abdoulaye Toguyeni, Dr Denise Ilboudo, a indiqué que cette journée s’articule autour de trois axes majeurs : la recherche, l’enseignement et l’action. Elle a mis en exergue le rôle des universités dans la production de connaissances scientifiques, la formation des futurs décideurs et la mise en pratique de solutions durables, notamment à travers l’agroécologie et l’agriculture biologique.
« Il y a espoir »
Le coordonnateur général de l’ONG ARFA, Salia Hebié, a, pour sa part, insisté sur les objectifs de la célébration, axés sur la réflexion et la sensibilisation, notamment des étudiants, aux enjeux liés à la restauration et à la valorisation des sols. Malgré l’état avancé de la dégradation des terres, il se veut résolument optimiste. « Il y a espoir que nous puissions rattraper les choses », a-t-il affirmé, citant les nombreuses alternatives agroécologiques disponibles. Il a notamment mis en avant la démonstration de fabrication du Bokashi, une technique utilisant des matériaux locaux, comme une solution efficace et accessible pour améliorer la fertilité des sols et réduire la dépendance aux fertilisants chimiques.
Joanny SOW






