Le compte à rebours est lancé ! Ce samedi 22 février 2025, en effet, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et son homologue tchadien, le maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, ont donné le clap de départ de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Du 22 février au 1er mars 2025, Ouagadougou la capitale burkinabè se transforme en un écran géant qui va diffuser l’image de l’Afrique écrite et réalisée par les Africains eux-mêmes.
Un feuilleton qui va durer une semaine. La Capitale du cinéma africain ouvre ainsi ses portes au monde à travers cette 29e édition. Bien plus qu’un simple festival, cet événement s’impose comme un symbole fort de résilience, de résistance et de renaissance pour le Burkina Faso, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et l’Afrique entière. Dans un contexte marqué par la lutte contre le terrorisme et une conjoncture économique difficile, organiser une telle manifestation relève d’un véritable acte de bravoure culturelle et politique. Le Burkina Faso, fidèle à sa réputation de terre de culture et d’hospitalité, prouve une fois de plus sa détermination à tenir debout et à avancer, malgré les défis. Avec 235 films sélectionnés sur 1 351 soumis, représentant 48 pays, cette édition dépasse largement celle précédente qui a enregistré 170 films en compétition. Ce chiffre témoigne non seulement de la richesse et de la diversité des cinémas d’Afrique et de sa diaspora, mais aussi du rôle central que joue Ouagadougou comme vitrine incontournable du 7e Art africain. A travers cette affluence, le cinéma africain affirme sa vitalité, prouvant qu’il reste une arme puissante pour raconter les réalités des peuples, déconstruire les préjugés et bâtir un futur commun. Malgré les défis, les créateurs africains continuent d’élever leur art, transformant chaque image projetée en un miroir du continent, de ses luttes et de ses espoirs. En cela, Ouagadougou se dresse en un carrefour des cultures mondiales, accueille plus de 20 000 festivaliers et confirme le rayonnement international du FESPACO. La capitale burkinabè devient un espace de rencontres et d’échanges, où créateurs, producteurs, acteurs et cinéphiles convergent pour célébrer l’excellence du cinéma africain. Le prestige du FESPACO se révéle également par la présence de personnalités influentes du 7e Art, mettant en avant, la diversité culturelle africaine et la fraternité entre nations. Le pari de son organisation réussie requiert des défis logistique et sécuritaire majeurs à relever.
Si l’engouement pour le Festival est un signe positif, accueillir autant de visiteurs exige une coordination rigoureuse entre les autorités, les Forces de défense et de sécurité (FDS), les organisateurs et toute la population. Réussir le FESPACO 2025, c’est envoyer un message fort au monde : malgré les tentatives de déstabilisation, le Burkina Faso demeure un pays fréquentable, un bastion de la culture et de la créativité, capable de surmonter les obstacles. Après le SIAO, le SITHO et la SNC notamment, cette nouvelle réussite va réaffirmer la place du pays sur l’échiquier culturel international. Le Festival se présente comme un levier de rayonnement pour le Burkina Faso. Il dépasse le cadre du cinéma. C’est un véritable outil au service de la diplomatie, de l’économie et de la culture pour le pays. En mettant à l’honneur les talents africains, il renforce l’image de la Nation, attire les investissements et affirme sa place dans le concert des nations. Le FESPACO 2025 est donc une déclaration de résilience et d’ouverture au monde. Dans une période où l’Afrique fait face à de nombreux défis, Ouagadougou s’illumine pour porter l’espoir et la diversité culturelle. Le thème de cette 29e édition : « Cinémas d’Afrique et identités culturelles », met en lumière le rôle essentiel du cinéma dans le renforcement de la résilience et de la cohésion sociale. Cette grande rencontre est l’occasion de s’interroger sur ce qui fait l’essence des cinémas africains, leur identité propre et leur apport unique à l’échelle mondiale. C’est aussi une invitation à célébrer et à affirmer les cultures africaines à travers le 7e Art, tout en favorisant le dialogue entre les cultures et une ouverture vers l’universalité. Aux Burkinabè de faire de chaque séquence de ce feuilleton, un succès.
Par Assetou BADOH
badohassetou@yahoo.fr