L’exemple ghanéen

Le Burkina reconnaissant au Ghana, pays voisin avec lequel, les relations sont exemplaires à tout point de vue. Le Ghana solidaire est venu voir un voisin, les mains chargées. Peu importe le montant, la somme. C’est le symbole, qu’il faut apprécier. Quand on ne veut pas du bien de quelqu’un, on attend qu’il s’écroule et on prend en charge les dépenses funéraires. En faisant le déplacement de Ouagadougou avec les mains pleines, le gouvernement du Ghana, au nom du peuple magnifie des relations de fraternité. Il ouvre la voie pour certainement inciter le peuple burkinabè à se donner la main, pas forcément à mettre la main dans la poche, même si cela sera perçu comme une bonne approche. Nous avons l’impression d’avoir “kilométrisé” la question terroriste que nous avons déchargé entre les mains de l’Etat.

Tant que les attaques ne se passent pas dans ma localité, tant que je n’ai pas un frère, un père, un fils dans les FDS, mon degré d’inquiétude dépasse rarement les lendemains d’attaques ou les rumeurs d’attaques. Nous sommes en guerre et aucune contribution ne doit être de trop. Ni la nature, ni la mobilisation, pour peu que nous contribuions tous à donner la victoire finale à la patrie.

Le ministre des Transports, Vincent T. Dabilgou, a bien évoqué cette occurrence qui est demeurée sans suite. Le parlement s’est mobilisé et a apporté une immense contribution à l’effort de guerre. Les propositions de Gilbert Noël Ouédraogo, patron de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) de voir l’opposition reverser la subvention de l’Etat aux partis politiques a eu des frémissements. Même si nous convenons que la problématique a été mal posée. Peut-être qu’il eut été intéressant que le patron de l’ADF/RDA, dise ce qu’il a obtenu au regard de la loi et ce qu’il allait céder pour la solidarité nationale. Mais peu importe, le geste est toujours attendu, même si la réponse globale des Burkinabè se pose en termes de confiance.

“On n’a pas confiance. Si on est certain que tout l’argent ira à sa destination finale, il n’y a pas de raison que pour la patrie, nous ne nous saignions pas”, reprennent en échos certains Burkinabè de toutes les couches. Alors que faire? Comment donner confiance aux Burkinabè, qui souffrent la situation que connaît leur pays? La question demeure. Pour l’heure aussi, le Ghana est venu, premier à manifester un élan de solidarité à l’égard d’un voisin avec qui les relations séculaires n’ont jamais été perturbées. Il y a bien eu Bold Union, une manœuvre commune entre les forces armées des deux pays sous la présidence de Sankara et de Rawilngs, pour davantage fédérer les armées. Et si à part cette solidarité agissante le pays de Nana Kufor Ado sonnait le réveil? Pas seulement en termes d’espèces sonantes et trébuchantes. La donne stratégique est évidente, si le verrou burkinabè saute, bien de pays voisins au Sud connaîtront des perturbations sociales intenses.

Jean Philippe TOUGOUMA

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