Depuis le 7 octobre 2023 et l’incursion du Hamas en Israël pour y perpétrer des tueries et des prises d’otages, la bande de Gaza est l’objet de bombardements quasi permanents par l’aviation et les troupes au sol israéliennes au nom du « droit de poursuite et de vengeance » décrété par Benyamin Netanyahou depuis lors. Une guerre qui a fait, jusque-là, selon les estimations les plus basses, 50 000 morts palestiniens et 1 500 israéliens, sans que la question des otages ne soit résolue pour autant, un peu plus de 60 d’entre eux étant toujours détenus par le Hamas.
C’est dire que ce nouvel épisode de la guerre israélo-palestinien né au contraire des précédents fait davantage de victimes civiles que de soldats, avec deux millions de Palestiniens pris dans ce déluge de feu et en proie à la faim et à la maladie. Plutôt que d’œuvrer à arrêter cette tragédie à ciel ouvert, les « grands » de la planète proposent des solutions tirées par les cheveux. C’est ainsi que le Président américain, Donald Trump, après avoir proposé dans un premier temps de « déporter » les Palestiniens en Jordanie ou au Moyen-Orient, a sorti de son chapeau la solution libyenne pour trancher ce nœud gordien qui tient le monde en otage depuis la création de l’Etat hébreu en 1948.
Une solution dont on a du mal à envisager la faisabilité pour des raisons géographiques mais surtout historiques. Faut-il le rappeler, les Palestiniens ont vécu depuis l’Antiquité en Judée et en Samarie devenues Palestine avec l’écroulement de l’Egypte pharaonique qui était la puissance tutélaire de la région.
La Bible elle-même en fait foi en parlant de Canaan occupée par les fils de Cham (de Kam, Kémites), entendez les Noirs. Cette même Bible affirme que Abraham le père des religions révélées était lui-même un descendant de Cham dont les enfants, Ismaël et Isaac, ont donné le rameau sémite c’est-à-dire, arabes et juifs qui auraient essaimé dans toute la région. Voilà l’origine d’un conflit entre cousins germains qui devrait amener les uns et les autres à mettre de l’eau dans leur vin pour envisager une cohabitation pacifique.
Mais, les intérêts économiques ont pris le dessus sur la paléoanthropologie proche orientale, car, derrière les belles professions de foi, se cache la volonté de posséder les terres fertiles palestiniennes propices à la culture de certaines plantes génératrices de revenus substantiels. Benyamin Netanyahou joue sa survie politique voire sa survie tout court dans cette guerre qu’il doit nécessairement gagner pour gommer la faute originelle du 7 octobre.
Le problème est qu’il s’y prend très mal et des voix s’élèvent de plus en plus pour demander sa démission et répondre aux convocations de la justice qui le « guette » sur de nombreux dossiers. Auquel cas, il ne tomberait pas seul car beaucoup de membres de l’establishment sont impliqués dans ces deals. Un drame kafkaïen qui est en train de tourner à une tragédie grandeur nature sous l’œil atone de la communauté internationale. A l’ère du Verseau et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’humanité vit toujours avec ses vieux démons.
Boubakar SY