Liberté de la presse : le Burkina obtient la note de 1,96/4

Le Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ), en collaboration avec d’autres organisations professionnelles de medias, a commémoré la journée mondiale de la liberté de la presse, lundi 3 mai 2024 à Ouagadougou.

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a fait l’état des lieux de la liberté de la presse au Burkina Faso sur la période allant du 1er mars 2023 au 31 mars 2024. Les résultats du rapport dévoilés lors de la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, lundi 3 mai 2024 à Ouagadougou, révèlent que le Burkina a obtenu la moyenne de 1,96/4. L’interprétation de cette note faite par le consultant Moussa Sawadogo montre un recul de l’indice de la liberté de presse de 2023 par rapport à celui de 2022 qui était de 2,21 (recul de 0.52 points). Le Burkina Faso perd ainsi 28 places dans le rang mondial, passant de la 58e à la 86e place sur 180 pays. Parmi les goulots d’étranglements, il a souligné les normes juridiques et sociales « qui ne favorisent pas et ne protègent pas la liberté d’expression et de presse » ainsi que l’accès aux informations publiques au Burkina. « La loi sur l’accès à l’information existe, mais son application pose problème », a lancé le consultant. Il a également évoqué « des menaces et des discours haineux » contre des journalistes, la fiabilité de certains médias … Face à ces contraintes, il a invité les autorités à « revoir » leur relation avec les médias afin de trouver des voies et moyens pour apaiser le climat. Il a aussi recommandé la révision de la convention collective des journalistes jugée dépassée et a appelé les journalistes et les associations professionnelles de journalistes à améliorer la qualité de la production journalistique.

Répondre aux aspirations du gouvernement et du peuple

Cette année, la Journée de la liberté de la presse a été commémorée sur le thème : « Quel est le rôle pour le journaliste en situation de guerre ? ». Selon Sidiki Dramé, membre du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert-Zongo, le choix de cette thématique est dû à une imposition de l’actualité nationale. « Au moment où nous commémorons cette journée combien symbolique, une vague de suspensions s’abat sur les médias. Les dernières en date sont celles de la Voix de l’Amérique (VOA), de la BBC, de TV5 Monde et les sites d’informations de la Deutsch Welle, Ouest France, Le Monde, APA news, The Gardian, Agence Ecofin. On se souvient que d’autres médias comme RFI, France24, Libération, Le Monde, Oméga média ayant été lui aussi victime temporairement, ont été suspendus », a déclaré M. Dramé. Il a exhorté les autorités à œuvrer pour l’effectivité de la liberté et de l’Etat de droit. Le chargé de mission représentant le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Valentin Kambiré, a félicité l’ensemble des membres du comité de pilotage du CNP-NZ pour le travail qu’ils abattent pour magnifier le métier. Il a ajouté que le thème est interpellateur à cause de la crise sécuritaire que traverse le pays. « Le rôle que doit jouer le journaliste en cette période de guerre doit être conforme aux aspirations du gouvernement et du peuple », a-t-il dit. Il a promis que le message sera transmis aux plus hautes autorités afin de prendre en compte les difficultés qui se présentent. Au cours de la commémoration de cette journée, le Prix Marie-Soleil de la meilleure journaliste burkinabè, édition 2024, a été lancé. C’est la lauréate de l’édition précédente, Mariam Ouédraogo de Les Editions Sidwaya, qui a officiellement lancé le concours. Elle a présenté les différents critères de ce concours qui récompense uniquement le mérite des femmes journalistes et a invité ses consœurs à y participer.

Donald NIKIEMA

Zocobède TAMINI (Stagiaire)

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