« L’interdiction du sit-in est liberticide », selon le CISC

Le sit-in du vendredi 10 janvier 2020 du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) devant le palais de justice pour réclamer justice dans le drame de Yirgou a été interdit par la mairie de Ouagadougou. L’information a été donnée le même jour, par la structure, au cours d’une conférence de presse.

En début janvier 2019, des habitants de Yirgou, un village de la commune de Barsalogo dans la province du Sanmatenga, au Centre-Nord, ont été tués. Une année après ce drame, les auteurs n’ont toujours pas été jugés, mais des arrestations et des interpellations des présumés auteurs ont été faites par la justice, selon le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC). Pour commémorer ce douloureux évènement après un an, la structure avait prévu un sit-in devant le palais de justice de Ouagadougou, le vendredi 10 janvier 2020, pour encourager l’institution. Mais, le sit-in a été interdit par la mairie de Ouagadougou parce qu’il perturberait le fonctionnement de la justice. Cette information a été donnée par le Secrétaire général (SG) du CISC, Dr Daouda Diallo, au cours d’une conférence de presse, le jour du sit-in « avorté ». Pour M. Diallo, il s’agit d’un argument « fallacieux ». A la question de savoir si le collectif a respecté la démarche y relative, Dr Diallo a expliqué qu’après avoir arrêté le programme des activités commémoratives du douloureux événement, le CISC et ses partenaires ont sollicité et obtenu une audience avec le ministre en charge de l’administration territoriale et le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, respectivement le 30 décembre 2019 et le 6 janvier 2020. Les deux responsables, selon le collectif, ont salué la démarche qui rompt avec les habitudes de pression sur la justice. « Tout en saluant l’initiative et promettant de se concerter avec ses collègues pour la réception de notre message, le procureur du Faso nous a rappelé que l’autorisation de manifestation publique relève de la mairie », a précisé le porte- parole du CISC. Il a poursuivi que le même jour, sa structure a introduit une demande d’autorisation auprès de la mairie, en plus de deux autres notes, pour tenir informés le ministère de la Sécurité et la direction générale de la Police nationale. Toujours selon ses explications, c’est finalement par appel téléphonique, le 9 janvier à 15h10 mn, que sa structure a été invitée à passer chercher sa réponse. Même si les membres du CISC ont qualifié ce refus de « liberticide » et d’ « autocratique » de la part de la marie, ils ont estimé qu’il n’ébranle aucunement les organisations initiatrices de ce sit-in. « Loin s’en faut. Nous nous réservons le droit d’utiliser toutes les voies légales et républicaines pour faire valoir nos droits chèrement conquis à la suite de longues années de luttes », a prévenu le SG du Collectif. Au cours du face à face avec la presse, le CISC, le MBDHP, le Balai citoyen, l’ODJ et toutes les organisations engagées dans la lutte pour la manifestation de la vérité dans le dossier Yirgou, ont invité leurs militants à rester mobilisés pour des actions « fortes » dans les prochains jours. Toutefois, le CISC dit tenir l’administration responsable de la dégradation de la situation sociale. Sur les menaces sur sa personne qui circule sur les réseaux sociaux, Dr Daouda Diallo, dit ne pas vouloir rentrer dans les détails, précisant tout de même que la menace est « réelle » et « sérieuse » et que des enquêtes sont en cours.

Mariam OUEDRAOGO
mesmira14@gmail.com

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