Le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, avec l’appui de l’Organisation des Nations-Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a officiellement lancé le projet « Réponse d’urgence pour la prévention, la riposte et contrôle de l’Influenza Aviaire hautement pathogène au Burkina-Faso », le mardi 28 février 2023 à Ouagadougou.
Le gouvernement du Burkina-Faso a notifié depuis le 13 janvier 2022, la résurgence de la grippe aviaire après les épisodes de 2006 et de 2015. Selon les services vétérinaires, la maladie continue d’évoluer et à ce jour, 12 des 13 régions du pays sont touchées. Pour contribuer à combattre cette épidémie, le ministère de L’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques et l’Organisation des Nation-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont lancé le projet TCP/BKP/3901 « Réponse d’urgence pour la prévention, la riposte et contrôle de l’Influenza Aviaire hautement pathogène au Burkina-Faso », le mardi 28 février 2023 à Ouagadougou.
D’un cout de 306 millions 64mille 500 F CFA, entièrement financé par la FAO, le projet va durer 12 mois. Selon le chargé de programme de la FAO Ibrahim Ouédraogo, représentant du représentant -résident de la FAO au Burkina, la mise en œuvre du projet va permettre d’appuyer le pays à assurer un meilleur contrôle des foyers de grippe aviaire, de renforcer la prévention de la propagation de la maladie et l’extinction des foyers. « Il a également pour objectif de préparer à la mise en œuvre de mécanismes de relèvement de la filière volaille au Burkina-Faso », a-t-il ajouté. A l’entendre, cet appui fait suite à un don d’équipements de protection, de réactifs, et de matériels de laboratoire pour un montant de 60 millions 514 mille 209 F CFA. « Suite à la récente crise liée à l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP), sur requête du gouvernement du Burkina Faso, pour un appui à la riposte, la FAO a immédiatement répondu », a-t-il ajouté.
Un soutien concret aux éleveurs
Le directeur général des services vétérinaires, docteur Rassablega Dominique Sawadogo a expliqué que dans le cadre du projet TCP/BKP/3901, les agents sur le terrain seront chargés de collecter les informations au niveau des éleveurs, de notifier tous les cas de maladie de l’influenza aviaire hautement pathogène et de les transmettre à la direction. « Lorsque l’on constatera qu’un foyer est découvert ,on mettra des mesures pour l’éteindre. Il s’agit de l’abattage suivi de l’enfouissement et de la désinfection du foyer. Par la suite, nous allons accompagner l’éleveur à remonter la pente », a-t-il poursuivi. Pour le ministre délégué chargé des ressources animales et halieutiques Adama Dicko, la perte économique de l’épidémie en cours a été estimée à plus de 4 milliards F CFA. « Le virus a occasionné une mortalité d’environ 500 000 volailles toutes espèces de volailles confondues et une perte de près de 1 400 000 plaquettes d’œufs de consommation. Ce sont les élevages en milieux rural, conduits par des populations pauvres, qui sont les plus concernés, augmentant ainsi leur vulnérabilité», a- t-il poursuivi.
Il a rappelé que la filière avicole représente un enjeu économique important, avec une croissance régulière de 3% entre 2005 et 2009. Par ailleurs, représentant 6% de la valeur ajoutée agricole, la filière est la principale source de revenus pour plus de 86% des ménages ruraux, a souligné le ministre délégué. «Toutefois, le sous-secteur fait face à diverses contraintes susceptibles de diminuer sa contribution potentielle à l’amélioration des moyens d’existence des plus pauvres. Parmi ces contraintes, je citerai celle qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir la persistance et la résurgence des maladies animales. Cela est d’autant plus préoccupant que 75 % des maladies résurgentes sont des zoonoses c’est-à-dire susceptibles d’être transmises à l’humain », a-t-il indiqué. Le ministre a révélé que face à la maladie, des mesures de riposte ont été mises en œuvre par les services vétérinaires, qui ont conduit un contrôle dans 136 foyers et l’abattage sanitaires de 54 609 têtes de volailles toutes espèces confondues. Il a également fait savoir qu’outre les mesures de ripostes, 209 éleveurs dont les volailles ont été abattues ont été indemnisés à hauteur de 152 millions 492 mille F CFA. Le ministre Adama Dicko a exhorté les services vétérinaires à rester en veille et prendre toutes les mesures qui conviennent pour le contrôle de la maladie.
Nadège YE
Gwladys SAWADOGO (Stagiaire)