Ordre, discipline, progrès

La mairie de la ville de Ouagadougou est actuellement dans l’œil du cyclone au motif qu’elle est en train de « détruire » la vie de nombreux citoyens par le biais de son action d’assainissement de la voirie municipale et la destruction des installations anarchiques de boutiques et autres commerces qui en résulte. Une assertion difficilement tenable, si l’on convient que le progrès découle avant tout de l’ordre et de la discipline et enfin du travail. Ceux qui affirment que le maire et ses services « affament les pauvres » feignent d’oublier que leur activité porte atteinte aux intérêts de toute la collectivité qu’elle met en péril par moments.

On est mémoratif qu’en 2003, ce sont ces genres d’actions qui ont fait
« cramer » le grand marché Roodwoko avec des pertes incommensurables à la clé, au
grand dam du maire de l’époque, Simon Compaoré qui était obligé de monter sur ses grands chevaux pour raisonner ces commerçants. Plus près de nous, l’incendie de Sankar-Yaaré (2023) est encore frais dans nos mémoires. Si les inondations du 1er septembre 2009 avaient atteint des proportions inégalées, c’était pour les mêmes causes, avec des boutiques en matériau définitif construites sur les voies d’évacuation des eaux pluviales et les nombreux déchets déversés dans celles-ci au vu et au su de tous sans une réaction appropriée des autorités habilitées pour ce faire. Autre exemple dramatique, cet accident mortel survenu sur la Nationale 1 (RN1), où un camion poids lourd, avait « balayé » les étals jouxtant le bitume avec de nombreux morts à la clé.

Tous avaient convenu qu’on ne les y reprendrait plus, mais le constat qui se dégage de nos jours, c’est que le « cirque mortel » a repris. C’est à croire que le dicton qui veut que « c’est conséquence qui conseille » n’a aucune prise dans la conscience de ces commerçants qui préfèrent perdre leurs vies en cherchant à la gagner. Aucune autorité soucieuse du bien-être de ses administrés ne peut rester inactive face à ces pratiques. Le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté fait donc une œuvre de salubrité publique, mais surtout de vision prospective, car, le jour où ça va « cailler », il sera le premier à être indexé. Trêve donc de lamentations et de cris d’orfraie et place à la construction d’une ville moderne, éco-citoyenne et responsable où les droits et les libertés sont garantis, mais où les devoirs sont sacrés.

  • Boubakar SY

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