Les organisations de la société civile (OSC) du continent africain, réunies à Malabo, ont poursuivi ce mardi 8 juillet 2025 leurs réflexions sur la prévention des conflits, la reconstruction des communautés et les stratégies de consolidation de la paix en Afrique. À ce forum organisé par l’Union africaine, l’Alliance Droits et Santé (ADS) porte la voix des femmes et des filles. Elle plaide pour le respect de leurs droits et pour une meilleure implication des femmes dans la résolution des conflits.
À Malabo, les acteurs de la société civile réfléchissent à un nouveau contrat social, afin de réimaginer la démocratie et la justice réparatrice. Le continent a subi et continue de subir d’énormes injustices, des conflits, de l’instabilité, du terrorisme, des crises et des violences multiformes.
Face à cette situation, Dr Sallah S. Hammad, chef du secrétariat du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOCC), estime qu’il est temps de repenser la gouvernance et l’état de droit. « À quand une Afrique unie, en paix et prospère ? », s’est-il interrogé.
Cette paix passe aussi par la justice réparatrice et par une intégration régionale renforcée. Selon le président de l’ECOSOCC, Louis Cheikh Sissoko, alors que l’Union africaine place les réparations au cœur de son agenda continental pour cette année, les acteurs de la société civile devraient saisir cette occasion pour réclamer une véritable réparation, après des siècles d’exploitation et de dépossession. Il s’agit d’une réparation qui restaure la capacité d’agir, reconstruit la dignité et renforce l’unité entre l’Afrique et sa diaspora.
Tout cela justifie le thème du Forum des citoyens 2025 : « Réimaginer la démocratie et faire progresser la justice réparatrice : un nouveau contrat social ». Dans ce nouveau contrat social, les femmes doivent jouer un rôle central.
« Il faut autonomiser les jeunes et les femmes pour favoriser le leadership, car ce sont les agents du changement. Les femmes africaines ne méritent pas seulement une opportunité d’occuper des postes au gouvernement. Il faut une intégration effective dans la prise de décision. Il faut donner le pouvoir aux femmes », a lancé Dr Sallah, chef du secrétariat de l’ECOSOCC.
L’Alliance Droits et Santé (ADS), présente au forum avec une délégation de plus d’une dizaine de personnes, a plaidé en faveur des droits des femmes et des filles. Pour sa présidente, Caroline Tapsoba, l’Alliance est à Malabo pour porter la voix de celles-ci. On ne saurait construire une paix réelle et durable en occultant la majeure partie de la population constituée de femmes et de filles. Et cela commence par le respect de leurs droits et par la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
« Les VBG doivent être combattues pour qu’il y ait une paix réelle, tant au sein des familles que dans nos pays. Les femmes sont des actrices de la paix : elles concilient, éduquent, conseillent et contribuent à la construction nationale », a-t-elle affirmé.

Ce réseau, présent dans six pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal), et regroupant 22 associations, estime que la paix commence d’abord dans les foyers. Il appelle tous les États membres de l’Union africaine — et en particulier ceux membres du réseau — à lutter contre les VBG, en adoptant des plans d’action budgétisés et dotés de ressources adéquates.

« Nous avons besoin d’actions concrètes pour non seulement prévenir les violences, mais aussi prendre en charge de façon holistique celles qui en sont déjà victimes », a-t-elle conclu.
Boureima SANGA