Réalisations du projet EBA-FEM : A Ténado, les bénéficiaires plaident pour la consolidation des acquis

Les journalistes prenant part à la caravane de presse initiée par le projet Adaptation basée sur les écosystèmes en vue de visiter ses réalisations étaient le mardi 23 mars 2021 dans la commune de Ténado. Ils ont fait le constat des bienfaits de l’intervention du projet dans la localité.

La tournée des journalistes sur les sites des réalisations du projet Adaptation basée sur les écosystèmes (EBA-FEM) se poursuit dans les régions. Le mardi 23 mars 2021, les représentants des médias étaient à Tiogo, un village de la commune rurale de Ténado dans la province du Sanguié. C’est à l’entrée principale du périmètre maraîcher aménagé par le projet que les femmes de Tiogo ont accueilli leurs hôtes du jour. Sur cet espace de 2 hectares, 240 femmes s’organisent pour produire des cultures maraîchères depuis l’implantation de la plateforme agroécologique en 2017. Débuté avec deux puits à grand diamètre, le site compte aujourd’hui un château d’eau de 15m3, un forage de 10m3 et 4 bassins de stockage pour les besoins de jardinage. En plus de l’agroforesterie, on y trouve des légumes bio, telles que l’ognon, l’aubergine, le gombo, l’oseille, le haricot. D’ailleurs la visite a coïncidé avec le jour de récolte. Et la joie se lisait facilement sur les visages des bénéficiaires. Selon leur représentante, Eouala Kanzié, elles ont produit 18000 plants (espèces fruitières) rachetés par le projet à 900.000 F CFA et la vente des légumes leur a apporté 300.000 F CFA, hormis la consommation en famille. Ce qui fait un chiffre d’affaire cumulé d’un 1.200.000 francs CFA en 2020.

En plus des retombées économiques, l’intervention du projet a renforcé la cohésion sociale. « Grâce au périmètre maraîcher, les femmes des trois quartiers de Tiogo se retrouvent sur le même site pour les travaux, ce qui permet de renforcer les liens entre elles pour un vivre-ensemble », a expliqué Mme Kanzié. Selon le secrétaire permanent du Conseil national pour le développement durable (SP/CNDD), par ailleurs directeur national d’EBA-FEM, Dr Augustin Kaboré, l’ambition du projet est de trouver une alternative pour amortir le choc de l’effet du changement climatique et de la pression démographique sur les ressources naturelles. De son avis, les réalisations visitées, sont un motif de satisfaction pour le ministère en charge de l’environnement au regard de leur impact sur les communautés locales. Concernant les préoccupations exprimées par certains bénéficiaires en lien avec les difficultés rencontrées, le SP Kaboré s’est voulu rassurant. « Les préoccupations et les attentes sont légitimes, car elles proviennent des acteurs de terrain. L’une d’elles c’est comment consolider un certain nombre d’acquis du projet afin de permettre la poursuite des activités au grand bonheur des ménages », a-t-il justifié. Dr Kaboré a indiqué qu’une étude d’évaluation a été faite et certaines doléances trouveront réponses dans les mesures qui seront prises à l’issue du processus.

Il a cependant invité les populations bénéficiaires et les collectivités à travailler main dans main en vue de préserver les réalisations pour un usage durable. Le maire de Ténado, Yoma Batiana, a exprimé sa gratitude pour les investissements au profit de sa commune. Avant de plaider pour qu’un forage et un château soient implantés sur le bas-fond rizicole de Tiogo, également aménagé par EBA-FEM afin que son exploitation s’étale sur 12 mois. « Nous souhaitons que ce bas-fond de 15 hectares, exploité uniquement pendant la saison des pluies pour la production de riz, soit utilisé à des fins de cultures maraîchères pendant la saison sèche grâce à un système d’eau », a-t-il formulé. Le projet a bénéficié de l’appui financier du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour la réalisation des infrastructures. Pour la Représentante-résidente adjointe de l’organisme au Burkina Faso, Isabelle Tschan, cette visite permettra de tirer des leçons et corriger les insuffisances. S’agissant des doléances, elle a dit avoir pris bonne note. « Tout cela sera examiné par le PNUD et ses partenaires et des solutions vont être envisagées avant la fin du projet », a-t-elle promis.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

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